Avis scientifique 2010/025

Évaluation du potentiel de rétablissement du méné camus (Notropis anogenus) au Canada

Sommaire

• L’aire de répartition actuelle et historique du méné camus se limite à quatre zones distinctes du bassin des Grands Lacs : le bassin hydrographique du lac Érié; le bassin hydrographique du lac Huron sud; le bassin hydrographique du lac Ontario est; le bassin hydrographique du lac Huron (figure 1). Trois populations sont considérées disparues.
• Le méné camus se trouve habituellement dans des lacs et des baies d’eau claire à végétation dense de même que dans des cours d’eau à écoulement lent. Bien que le méné camus ait été observé dans des réseaux fluviaux, il convient de souligner que sa présence dans de tels réseaux se limite aux zones présentant des caractéristiques similaires aux milieux humides côtiers et aux systèmes de lacs.
• Pour réaliser un objectif de population stable à long terme, il était nécessaire d’établir des cibles de rétablissement reposant sur au moins 1 929 poissons adultes ayant besoin d’un habitat pouvant représenter 5 hectares. Sans mesure d’atténuation ou dommage additionnel, une population de ménés camus pourrait atteindre cet objectif de rétablissement en 17 à 39 ans. Toutefois, en entraînant une augmentation d’au moins 14 % des taux de survie, des stratégies de rétablissement telles que la remise en valeur ou l’aménagement de l’habitat pourraient réduire de moitié la durée du rétablissement pour une population durement touchée.
• Les menaces les plus importantes pour la survie et à la pérennité du méné camus sont liées à la dégradation et à la disparition de l’habitat préférentiel. Ces menaces comprennent la disparition physique de l’habitat, notamment l’enlèvement et le contrôle de la végétation aquatique et les modifications apportées à l’habitat, de même que la dégradation de l’habitat due à la charge sédimentaire et en éléments nutritifs.
• L’introduction d’espèces exotiques (poissons et macrophytes aquatiques) peut avoir des répercussions négatives sur les populations de ménés camus. L’importance des répercussions de la récolte fortuite associée à l’industrie des poissons-appâts et des changements dans la dynamique trophique sur le méné camus n’est actuellement pas connue, mais ces menaces peuvent avoir une incidence négative sur la pérennité et le rétablissement des populations de ménés camus.
• La dynamique des populations de ménés camus est particulièrement sensible aux perturbations qui affectent la survie au cours des deux premières années de vie ainsi que la fécondité des géniteurs du premier frai. Tous les dommages à ces caractéristiques du cycle vital du méné camus devraient être minimisés afin d’éviter de mettre en péril la survie et le rétablissement futur des populations au Canada.
• Il existe de nombreuses sources d’incertitude liées à la biologie du méné camus, à son écologie, à son cycle biologique, aux besoins d’habitat pour les jeunes de l’année et les juvéniles, aux estimations d’abondance de la population, à la structure de la population et à l’aire de répartition de l’espèce. Il manque aussi une compréhension approfondie des menaces ayant des impacts sur le déclin des populations de ménés camus. De nombreuses menaces pour les populations de ménés camus au Canada ont été identifiées, mais la gravité de ces menaces est actuellement inconnue.

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