Avis scientifique 2010/045
Évaluation du potentiel de rétablissement de la lampsile fasciolée (Lampsilis fasciola) au Canada
Sommaire
- L’aire de répartition actuelle de la lampsile fasciolée comprend les rivières Ausable, Grand, Maitland et Thames ainsi que la rivière Sainte-Claire et son delta (figure 1).
- On croit que la lampsile fasciolée a disparu du lac Érié, du lac Sainte-Claire (mais pas du delta de la rivière Sainte-Claire), de la rivière Détroit ainsi que de la rivière Sydenham, où aucun spécimen n’a été observé depuis 1971 malgré de nombreux échantillonnages.
- Les branchies d’un poisson hôte approprié constituent un habitat essentiel pour les glochidies.
- On observe généralement la lampsile fasciolée adulte dans des cours d’eau limpides de taille petite à moyenne et stables sur le plan hydrologique, près de radiers peu profonds; elle aussi présente dans des zones lacustres. Elle vit habituellement sur des substrats de sable ou de gravier, parfois stabilisée parmi des galets ou des roches, à des profondeurs allant jusqu’à 1 m. On croit que les exigences en matière d’habitat des juvéniles sont les mêmes que celles des adultes.
- Dans la rivière Grand, une population de 1500 femelles adultes est nécessaire pour atteindre une probabilité de persistance de 99 % sur une période de 250 ans, si l’on suppose une probabilité de 15 % d’occurrence d’une catastrophe partielle par génération. Une population de 83 000 femelles adultes est par contre nécessaire si l’on suppose une probabilité de 15 % d’occurrence d’une catastrophe complète par génération.
- Dans la rivière Thames, une population de 31 femelles adultes est nécessaire pour atteindre une probabilité de persistance de 99 % sur une période de 250 ans, si l’on suppose une probabilité de 15 % d’occurrence d’une catastrophe partielle par génération. Une population de 420 femelles adultes est par contre nécessaire si l’on suppose une probabilité de 15 % d’occurrence d’une catastrophe complète par génération.
- Si l’on suppose une probabilité d’occurrence d’une catastrophe partielle de 15 % et des taux de croissance de 1,08 et de 1,18, respectivement, la modélisation de la population indique qu’en l’absence d’efforts de rétablissement et de dommages additionnels, les populations ayant atteint entre 2 et 20 % de la cible de rétablissement afficheront une probabilité d’atteindre la cible établie de 95 % d’ici 46 à 85 ans (rivière Grand) ou d’ici 18 à 30 ans (rivière Thames).
- La dynamique des populations varie surtout en fonction des changements dans la survie des adultes. Le délai du rétablissement est réduit d’environ la moitié lorsque le taux de survie des adultes augmente de 10 %.
- Les principales menaces pesant sur la survie et la persistance des populations connues de lampsiles fasciolées sont liées à l’augmentation des concentrations de contaminants et de substances toxiques, de la turbidité ainsi que des charges en sédiments et en éléments nutritifs, à l’introduction d’espèces exotiques de même qu’à la destruction et à la modification de l’habitat. En raison de la nature parasitique obligatoire du cycle de reproduction des moules, toute menace entraînant une séparation entre les moules et les poissons hôtes durant la reproduction peut nuire aux populations de moules. Parmi les menaces secondaires, mentionnons la prédation, les prélèvements et les activités récréatives.
- Le taux de croissance des populations de lampsiles fasciolées varie surtout en fonction de la survie des adultes. La perturbation des indices vitaux de la population de la rivière Grand devrait être inférieure à 14 % pour la survie des glochidies, à 14 % pour la fécondité des adultes, à 9 % pour la survie des juvéniles ou à 6 % pour la survie des adultes. La perturbation des indices vitaux de la population de la rivière Thames devrait être inférieure à 33 % pour la survie des glochidies, à 33 % pour la fécondité des adultes, à 22 % pour la survie des juvéniles ou à 14 % pour la survie des adultes.
- Il reste de nombreuses sources d’incertitudes relativement au cycle biologique de la lampsile fasciolée, aux exigences en matière d’habitat des juvéniles, à la répartition et à l’abondance des poissons hôtes ainsi qu’au chevauchement de l’aire de répartition de la lampsile fasciolée et de celle des poissons hôtes. De plus, on comprend mal les menaces qui ont une incidence sur le déclin des populations de lampsiles fasciolées. On a identifié de nombreuses menaces pesant sur la communauté de moules, mais la probabilité que la menace se produise et son impact sur l’espèce demeurent inconnus. De nombreux paramètres nécessaires à la modélisation des populations de lampsiles fasciolées demeurent inconnus, comme la survie des glochidies, le taux de fixation des glochidies, la survie des juvéniles et les taux de croissance de la population.
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