Avis scientifique 2010/058
Évaluation du potentiel de rétablissement du fouille-roche gris (Percina copelandi) au Canada
Sommaire
- En Ontario, l’aire de répartition actuelle et historique du fouille-roche gris se limite à quatre zones distinctes du bassin des Grands Lacs : le lac Sainte-Claire, le lac Érié, la baie de Quinte et la rivière des Outaouais (figure 1). On pense que l’espèce est disparue de cinq emplacements historiques : la plage Holiday, la pointe Pelée, Port Burwell, la baie Rondeau et Port Dover. Le fouille-roche gris a récemment été aperçu à deux nouveaux endroits : le petit ruisseau Rideau et la rivière Salmon.
- Au Québec, l’aire de répartition actuelle et historique du fouille-roche gris semble se limiter à 18 bassins versants . Des données sont actuellement disponibles pour huit de ces bassins versants, tandis que plusieurs cours d’eau avec des mentions historiques de capture n’ont pas fait l’objet d’un échantillonnage récemment. Des inventaires récents et plus spécifiques ont permis la découverte de l’espèce dans plusieurs nouveaux plans d’eau, notamment la rivière Saint-François et huit cours d’eau situées dans le bassin versant de la rivière des Outaouais. Plusieurs cours d’eau potentiel présentant un habitat adéquat pour le fouille-roche gris de vront également faire l’objet d’un échantillonnage.
- En Ontario, on trouve généralement le fouille-roche gris dans une variété d’habitats, dont les plages lacustres de sable et de gravier balayées par les vagues, les hauts-fonds et les fosses à substrat grossier des rivières importantes, ainsi que les fosses et les bassins des petites et moyennes rivières. Au Québec, le fouille-roche gris fréquente de façon générale les rivières ou les petits cours d’eau dont les vitesses de courant sont modérées, des eaux de moins de 60 cm de profondeur et des substrats grossiers composés de galets en association avec d’autres types de matériaux. Dans son aire de répartition connue, les variables d’habitat associées à la présence de l’espèce varient, ce qui semble indiquer que l’espèce s’adapte également à différents types d’habitats.
- Pour atteindre une probabilité de pérennité de 95 % sur une période de 250 ans, avec un risque de catastrophe de 5 % par génération, il faudrait avoir une population de 6 800 adultes. Si l’on suppose un risque de catastrophe de 10 %, une population de 31 000 adultes est alors nécessaire.
- Dans les conditions actuelles, et sans effort de rétablissement, pour une population de fouille-roche gris se situant à 10 % de l’un de ces nombres de population minimale viable , il faudra 23 ans pour atteindre une probabilité de rétablissement de 95 %. Selon le programme de rétablissement mis en place, la période de rétablissement est améliorée de 10 à 20 ans.
- Une population de 6 800 adultes a besoin d’au moins 0,9 ha d’habitat adéquat. Une population de 31 000 adultes a besoin d’au moins 4,1 ha d’habitat adéquat.
- Si huit populations discrètes sont égales ou supérieures à la population minimale viable , le risque d’extinction au Canada est de 2,5 % sur 250 ans. Si le nombre de populations discrètes rencontrant la valeur de la population minimale viable augmente à dix, le risque d’extinction au Canada diminue à 1 % sur 250 ans.
- En Ontario, les menaces les plus importantes pour la survie et la pérennité du fouille-roche gris sont liées à l’introduction d’espèces exotiques, aux modifications du rivage et à l’augmentation de la turbidité et de la charge sédimentaire. Parmi les menaces secondaires, on note les apports excessifs en nutriments, l’altération des régimes d’écoulement des eaux, les prises accessoires, les contaminants et les substances toxiques, ainsi que les obstacles au libre passage. Des menaces semblables ont des effets négatifs sur les populations du Québec; on a toutefois constaté que les menaces ayant les plus importants effets négatifs découlaient des activités agricoles, dont la turbidité et la charge sédimentaire, les contaminants et les substances toxiques, ainsi que l’apport excessif en nutriments. Les menaces secondaires comprennent les modifications du rivage et l’altération des régimes d’écoulement des eaux.
- La dynamique de population du fouille-roche gris est particulièrement sensible à la perturbation des probabilités de survie annuel durant la première, la deuxième et la troisième année de vie, ainsi qu’à la fertilité des géniteurs lors de la première et de la seconde fraie . Tous dommages à ces caractéristiques du cycle biologique du fouille-roche gris devraient être minimisés afin d’éviter de mettre en péril la survie et le rétablissement futurs des populations au Canada.
- Il existe de nombreuses sources d’incertitude liées à la biologie du fouille-roche gris, à son écologie, à son cycle biologique, aux besoins d’habitat pour les jeunes de l’année et les juvéniles, aux estimations d’abondance de la population, à la structure de la population et à l’aire de répartition de l’espèce. Il manque également une bonne compréhension des menaces ayant des impacts sur le déclin des populations de fouille-roche gris. De nombreuses menaces pour les populations de fouille-roche gris au Canada ont été identifiées, mais la gravité de ces menaces est actuellement inconnue.
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