Avis scientifique 2010/061
Complément au cadre de 2005 pour l’élaboration d’avis scientifiques concernant les cibles de rétablissement dans le contexte de la Loi sur les espèces en péril
Sommaire
- Le présent avis vise à guider l’élaboration d’avis scientifiques par l’entremise du processus ÉPR et, plus particulièrement, un avis scientifique à l’appui de l’élaboration d’objectifs en matière de population et de répartition dans le contexte des programmes de rétablissement de la LEP. Il améliore l’orientation qui a été donnée il y a cinq ans et qui reposait sur une expérience limitée de la mise en application de la LEP (MPO, 2005). Les utilisateurs de l’avis de 2010 sont néanmoins invités à consulter l’avis scientifique de 2005, car certains aspects dont il est question dans cet avis ne sont pas inclus ici.
- Le processus ÉPR peut explorer divers scénarios de gestion correspondant à une variété de résultats attendus probables (c.-à-d., les buts) pour les programmes de rétablissement des espèces. Ces résultats doivent inclure (1) l’amélioration de l’état de l’espèce à « préoccupant », mais peuvent aussi inclure (2) l’amélioration de l’état à « non en péril », (3) assurer la survie de l’espèce par une gestion permanente et (4) réduire considérablement le risque d’extinction ou de disparition du pays. On y préciserait les objectifs en matière de population (incluant l’abondance) et de répartition associés à ces résultats.
- Les scénarios de gestion devraient être évalués même pour les espèces dont la survie est techniquement ou biologiquement impossible. Il faudrait évaluer la capacité à diminuer le risque de disparition du pays ou d’extinction à l’aide de mesures de gestion précises.
- Les principaux secteurs clients doivent fournir l’information et l’orientation nécessaires en vue d’examiner les scénarios dans l’ÉPR.
- Si une espèce sauvage a une aire de répartition qui s’étend à l’extérieur du territoire canadien, la capacité des populations à l’extérieur du Canada à rescaper la population canadienne devrait être prise en compte dans l’évaluation de la viabilité de cette dernière, ainsi que dans l’établissement des objectifs en matière de population et de répartition, tout en reconnaissant que l’objet de la LEP est de prévenir la disparition du Canada.
- Même lorsque les données sont limitées, les objectifs en matière de population et de répartition doivent être explorés en fonction des meilleurs renseignements disponibles, y compris les résultats des analyses quantitatives, à la lumière des critères et des seuils connexes utilisés par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) pour déterminer l’état d’une espèce.
- Si les données et les techniques disponibles sont insuffisantes pour faire le dénombrement/l’évaluation de l’abondance de la population, les objectifs en matière de population pourraient être établis à l’aide d’une autre mesure, p. ex., la tendance démographique positive pendant une période donnée, le taux de productivité nécessaire pour avoir une hausse de la population, etc.
- Des objectifs en matière de population et de répartition devraient être élaborés pour chaque espèce sauvage (aussi appelée « unité désignable » par le COSEPAC) et devraient être stratégiques, mesurables, réalisables, réalistes et limités dans le temps (SMART). La concentration sur les résultats signifie que les objectifs en matière de population et de répartition doivent être établis dans le contexte du but de rétablissement global de l’espèce.
- Si possible, les résultats des analyses numériques spécifiques à l’espèce devraient être utilisés à l’appui de l’élaboration des objectifs en matière de population et de répartition, de préférence aux règles empiriques, pourvu qu’avec l’incertitude associée, les analyses donnent quand même des résultats utiles.
- Pour les espèces sauvages pour lesquelles de l’information scientifique digne de foi donne à penser qu’il existe des populations démographiquement discrètes, cette complexité de la population doit être établie de façon explicite. Des objectifs distincts peuvent être mis en place pour chaque population discrète, mais dans tous les cas, cette situation doit être prise en compte lors de l’établissement des objectifs en matière de population et de répartition.
- Pour les espèces dont l’aire de répartition limitée est l’un des principaux critères utilisés pour déterminer leur état quant au péril, l’extension au-delà de la récente aire de répartition historique peut être un scénario exploré dans l’ÉPR, si le client le demande.
- Il peut être possible de tenter de rétablir une espèce sauvage disparue du pays (p. ex., au niveau de la population) à l’aide d’individus d’une autre espèce sauvage (c.-à-d., une autre population de la même espèce biologique). Ce scénario peut être exploré dans l’ÉPR, si le client le demande.
- Lorsqu’une espèce sauvage donnée en péril a été hybridée avec une autre espèce sauvage, une population hybridée pourrait être incluse dans les objectifs en matière de population et de répartition; toutefois, il faudrait tout d’abord prendre en considération les populations pures pour l’établissement des objectifs en matière de population et de répartition, ainsi que pour la surveillance des progrès en vue de l’atteinte des objectifs.
- Les ÉPR devraient indiquer les répercussions écologiques associées aux divers scénarios de rétablissement et aux objectifs connexes de population et de répartition.
- Si un programme de rétablissement multi-espèces ou écosystémique est envisagé, il peut être nécessaire pour les objectifs en matière de population et de répartition de tenir compte des relations écologiques entre les espèces en péril visées par le programme et des fonctions écologiques qu’il est nécessaire de préserver.
Avis d’accessibilité
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