Avis scientifique 2010/065
Avis scientifique découlant de l’évaluation des risques de la nasse de Nouvelle-Zélande (Potamopyrgus antipodarum) au Canada
Sommaire
- La nasse de Nouvelle-Zélande (Potamopyrgus antipodarum) est une espèce non indigène qui a été découverte en Colombie-Britannique en 2006, mais a été signalée dans le Lac Ontario depuis 1991.
- Plusieurs caractéristiques du cycle biologique de la nasse de Nouvelle-Zélande lui permettent d’être un envahisseur efficace : une fécondité élevée, une reproduction asexuée, une faible susceptibilité aux prédateurs et sa tolérance à une grande gamme de conditions environnementales.
- Plusieurs vecteurs et voies d’entrée associés à l’introduction et à la dispersion de ces petites nasses ont été identifiés, mais il y a un haut degré d’incertitude sur l’importance de chacun d’entre eux. Puisque la plupart des voies d’entrée sont d’origine humaine, il faut se concentrer sur des efforts de sensibilisation pour minimiser une introduction/dispersion plus importante.
- La modélisation de niche écologique et les caractéristiques chimiques de l’eau déduites à partir de la géologie du sous-sol rocheux suggèrent que la probabilité d’établissement (survie et reproduction) est très élevée pour une vaste proportion des eaux douces et saumâtres du Canada (à l’exception de l’Arctique) malgré la possibilité que ces types de modèles sous-estiment la répartition potentielle d’un organisme.
- En général, la probabilité d’arrivée est élevée (et même très élevée), à l’exception de l’arctique et des eaux côtières de l’Atlantique, où l’on estime une faible probabilité. Néanmoins, la probabilité d’une invasion étendue de la nasse de Nouvelle-Zélande a généralement été faible à modérée, à l’exception des bassins hydrographiques du Golfe du Mexique (élevé) et des Grands Lacs/Saint-Laurent (très élevé : la nasse se trouve déjà dans une grande partie de cette région).
- Les impacts potentiels de la nasse de Nouvelle-Zélande proviennent de la littérature (limitée) et d’opinion d’experts et l’on prévoit que ces impacts vont varier selon la densité des populations établies. En général, les impacts biologiques causés par une invasion étendue sont très bas/bas, à l’exception de la biodiversité des eaux douces, où l’on prévoit que l’impact est plus élevé (modéré).
- La nasse de Nouvelle-Zélande constitue un risque bas à modéré sur les écosystèmes aquatiques du Canada, mais l’incertitude est très élevée.
- Dans le but de réduire l’incertitude associée à cette évaluation des risques, il faudra entreprendre davantage d’études sur la biologie de la nasse de Nouvelle-Zélande, surtout pour mieux caractériser les impacts sur nos écosystèmes.
- Malgré le fait que le risque est relativement bas globalement, en se basant sur une invasion étendue de la nasse de Nouvelle-Zélande dans chacune des unités évaluées, il est probable que le risque à des échelles spatiales plus petites (pas considéré dans l’évaluation des risques) sera beaucoup plus élevé.
Le présent avis scientifique fait suite à une réunion sur les avis scientifiques national organisée par le Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada, qui a eu lieu les 24 et 25 mars 2010 et qui portait sur l’évaluation du risque biologique posé par l’escargot de boue de la Nouvelle-Zélande au Canada (Centre d’expertise pour analyse des risques aquatiques – CEARA). D’autres publications découlant de ce processus seront publiées, dès qu’elles deviendront disponibles, dans le calendrier des avis scientifiques du MPO.
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