Avis scientifique 2010/069
Évaluation de la qualité de l’habitat et de son utilisation par la population de bar rayé de l'estuaire du Saint-Laurent, Québec
Sommaire
- Avant sa disparition à la fin des années 1960, le bar rayé de la population de l’estuaire du Saint-Laurent effectuait l’ensemble de son cycle vital dans le secteur compris entre le lac Saint-Pierre et Rivière-du-Loup. Depuis sa réintroduction, à partir de 2002, des bars rayés ont été capturés sensiblement dans le même secteur.
- Les sites de fraie, d’incubation et de vie larvaire n’ont jamais été localisés. En 2008, la capture de bars rayés juvéniles alors qu’il n’y avait pas eu d’ensemencement de ce groupe d’âge cette année-là, a permis de confirmer que ces habitats étaient toujours présents dans le fleuve et l’estuaire du Saint-Laurent.
- Avant la disparition du bar rayé, les premières captures de juvéniles (âge 0+) débutaient à Neuville en juillet, puis graduellement dans des sites plus en aval jusqu’à Rivière-Ouelle à la fin d’août. Depuis la réintroduction, des juvéniles ont été capturés dans des trappes à anguilles en septembre et octobre dans le secteur de La Pocatière à Kamouraska, 96 % des captures ont été réalisées dans l’anse Sainte-Anne et 4 % en aval de cet endroit.
- Les bars rayés immatures et matures ne semblent pas associés à un habitat en particulier, mais semblent plutôt se déplacer selon la distribution et l’abondance de leurs proies. Des variations de la distribution longitudinale selon l’âge des individus et la période de l’année ont été constatées avant la disparition de l’espèce. Les bars rayés immatures se concentraient dans l’estuaire moyen, alors que les bars rayés d’âge 3+ et plus pouvaient se retrouver plus en amont en hiver et plus en aval l’été.
- Avant la disparition de la population, des rassemblements de bars rayés de taille adulte ont été observés dans le lac Saint-Pierre en période hivernale. Depuis la réintroduction, plusieurs bars rayés de taille adulte ont été observées au printemps dans le panache d’eau chaude de la centrale nucléaire Gentilly-2 à Gentilly ainsi que dans le bassin de la rivière du Sud à Montmagny.
- Plusieurs menaces anthropiques pourraient perturber ou détruire les caractéristiques de l’habitat du bar rayé. Le dragage, la modification des rives, la production d’un panache d’eau chaude par la centrale nucléaire de Gentilly-2 et les modalités de gestion de celle-ci, la présence de contaminants, la circulation maritime, le développement ou l’expansion des ports commerciaux ou industriels, le développement d’hydroliennes, le dérangement causé par les pêcheurs dans les aires de concentration et l’apparition de nouvelles espèces exotiques en sont des exemples.
- L’identification et la caractérisation des habitats utilisés par les différents stades de développement sont nécessaires avec comme priorité les aires de fraie, d’incubation et de vie larvaire, les habitats utilisés par les juvéniles, les aires de concentrations des individus matures au printemps ainsi que les aires de concentration hivernale.
- L’analyse des données de la population disparue et de celle réintroduite a permis d’identifier des habitats importants pour chaque stade de développement. De nouvelles études sur la population réintroduite sont donc nécessaires afin de localiser ces habitats et de déterminer lesquels devraient être désignés comme habitats essentiels. Cependant, à ce stade-ci, il apparaît clairement que l’anse Sainte-Anne à La Pocatière constitue un habitat important pour les juvéniles à la fin de l’été et que des mesures devront être mises en place afin de protéger cet habitat.
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