Avis scientifique 2011/003
Évaluation des stocks de crevettes nordiques des divisions 2G-3K
Sommaire
- Le régime thermique a connu un réchauffement au cours de la dernière décennie. On ne sait pas quels sont les effets d’un régime thermique chaud sur la répartition et le comportement des crevettes. Cependant, selon les études, on estime qu’un régime chaud à la surface serait nuisible pour la survie des jeunes crevettes et pour le recrutement futur.
- La crevette et le capelan sont les principales espèces fourrages dans les divisions 2J3KL de l’OPANO (ZPC 5, 6 et 7). L’abondance du capelan se situe à de très faibles niveaux, tandis que celle de certains poissons de fond augmente. Ces deux facteurs peuvent augmenter la pression exercée par la prédation sur la crevette.
- L’état de la ressource a été mis à jour d’après une série de relevés au chalut de fond plurispécifiques menés à l’automne par des navires scientifiques (1996-2010) du MPO. Cette série contenait de l’information sur la répartition, l’abondance, la biomasse, le recrutement, la taille et la composition selon le sexe de la crevette dans la partie de la ZPC 5 correspondant à la division 2J ainsi que dans le chenal Hawke et la division 3K (ZPC 6). Les tendances relatives à la taille du stock ont également été établies par inférence à partir des prises par unité d’effort (PUE) de la pêche et des profils de pêche.
- La Northern Shrimp Research Foundation (NSRF), en partenariat avec le MPO, a effectué des relevés de recherche annuels sur la crevette dans la division 2G (ZPC 4) de 2005 à 2010.
- La ressource a connu une diminution dans le sud (ZPC 6) et est demeurée aux niveaux observés en 2009 dans le nord (ZPC 4 et 5).
ZPC 6 (chenal Hawke et division 3K de l’OPANO)
- Les prises ont diminué, passant d’un sommet de 81 000 t en 2007-2008 à un TAC de 61 632 t en 2010-2011. Le TAC a été réduit pour 2010-2011 en vertu du cadre intégrant l’approche de précaution (AP) du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP).
- Les PUE des grands navires ont augmenté substantiellement entre 1992 et 1997, et elles sont demeurées relativement constantes jusqu’en 2006. Ensuite, elles ont décliné de façon importante jusqu’en 2009, puis ont augmenté en 2010. Les PUE de 2010 se situaient près de la moyenne de la série chronologique. Les PUE des petits navires se sont comportées d’une manière similaire, mais certaines préoccupations entourent les données sur l’effort dérivées des journaux de bord.
- La biomasse exploitable dérivée du relevé d’automne par navire scientifique a augmenté de façon importante à partir de 2003 pour atteindre près de 670 000 t en 2006, puis a décliné à environ 300 000 t en 2010. Il s’agit d’une diminution importante. La biomasse du stock reproducteur femelle s’est comportée de façon similaire, passant de 460 000 t en 2006 à 190 000 t en 2010.
- Les indices de recrutement ont atteint un sommet en 2006, puis ont décliné de manière continue pour atteindre un niveau près du creux le plus bas observé dans la série chronologique.
- La mortalité totale observée chez les individus d’âge 3+ pendant une année donnée par rapport à celle des individus d’âge 4+ l’année suivante, selon les données du relevé par navire scientifique, a augmenté de 23 à 41 % pendant la période allant de 2004 à 2010.
- Selon le TAC actuel, le taux d’exploitation de 2010-2011 sera de 20 % au 31 mars 2001, ce qui en fait le taux le plus élevé de la série chronologique.
- On a évalué que la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle se situait dans la zone de prudence selon le cadre intégrant l’AP du PGIP pour la deuxième année consécutive, et on observe une tendance à la baisse. On prévoit que le taux d’exploitation de 2010-2011 sera d’environ 20 %.
ZPC 5 (chenaux Hopedale et Cartwright)
- Les prises ont augmenté pendant la période allant de 1997 à 2002, passant de 15 000 t à environ 23 000 t, puis sont demeurées aux alentours de ce niveau jusqu’à aujourd’hui.
- Ces dernières années, les PUE sont demeurées supérieures à la moyenne à long terme, et on observe peu de changement.
- Les indices de la biomasse du stock reproducteur femelle et de la biomasse exploitable ont augmenté après 1999 et demeurent égaux ou supérieurs à la moyenne depuis ce temps.
- L’indice du recrutement demeure près de la moyenne depuis 2003.
- Le taux d’exploitation a varié, sans afficher de tendance, entre 15 et 20 % au cours de la série chronologique.
- On a évalué que la biomasse du stock reproducteur femelle se situait dans la zone saine selon le cadre intégrant l’AP du PGIP. On a estimé le taux d’exploitation pour 2009-2010 à 19 %, ce qui supérieur au taux d’exploitation cible de référence établi à 15 % pour la zone saine. Cependant, une certaine souplesse est permise pour cette zone, et le niveau d’exploitation n’est pas une source de préoccupation.
ZPC 4 (division 2G de l’OPANO)
- Les prises ont augmenté, passant de 4 000 t en 1994 à 10 000 t en 2004-2005, et sont demeurées aux alentours de ce niveau jusqu’à aujourd’hui.
- Les PUE ont augmenté depuis 2008-2009 et sont maintenant supérieures à la moyenne à long terme. Cette augmentation a pu être partiellement causée par des changements dans les profils de pêche.
- Il n’existe aucune preuve solide de changement dans les indices de la biomasse du stock reproducteur femelle ou de la biomasse exploitable au cours de la période allant de 2007 à 2010. La biomasse du stock reproducteur femelle, d’après les relevés récents, est de 70 000 t, et la biomasse exploitable est de 127 000 t.
- L’indice du recrutement était environ deux fois plus élevé au cours de la période 2008‑2010 qu’au cours des trois années précédentes.
- Au cours de la période allant de 2006 à 2010, le taux d’exploitation était d’environ 9 %.
- On a évalué que la biomasse du stock reproducteur femelle se situait dans la zone saine selon le cadre intégrant l’AP du PGIP. Le taux d’exploitation est inférieur au taux d’exploitation cible de référence établi à 15 % pour la zone saine.
Le présent avis scientifique fait suite à un processus de consultation scientifique zonal du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada, qui a eu lieu du 15 au 25 février 2011 et qui portrait sur l’évaluation des stocks de crevettes nordiques et ésopes dans les zones de pêche à la crevette (ZPC) 2-6. D’autres documents découlant de ce processus seront publiés, dès qu’ils seront disponibles, dans le calendrier des avis scientifiques du MPO.
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