Avis scientifique 2011/020
Évaluation du potentiel de rétablissement du dard de sable (Ammocrypta pellucida) au Canada
Sommaire
- En Ontario, la répartition actuelle et historique du dard de sable est limitée à trois zones distinctes du bassin des Grands Lacs : le lac Huron, le lac Érié et le lac Sainte-Claire (Figure 1). Quatre lieux historiques sont considérés comme des lieux où l’espèce a disparu : la rivière Ausable, le ruisseau Catfish, le ruisseau Big Otter et le bassin occidental du lac Érié. Des observations existent pour six sites : le lac Sainte-Claire, la rivière Thames, la rivière Sydenham, la baie Rondeau, le ruisseau Big et la rivière Grand.
- Au Québec, la répartition du dard de sable est principalement concentrée dans le fleuve Saint-Laurent et ses tributaires, entre le lac des Deux Montagnes et Leclercville, en aval du lac Saint-Pierre. Dans le fleuve Saint-Laurent, certains spécimens ont été récemment récoltés dans le lac Saint-Pierre ainsi que dans un tronçon entre Montréal et Sorel. L’espèce a également été observée dans quelques tributaires de six régions de la province : Montréal, Laval, la Montérégie, la Mauricie, le centre du Québec et Lanaudière.
- Le dard de sable vit dans les cours d’eau, les rivières et les bancs de sable de lacs de secteur dominées par des substrats de sable. Le dard de sable est fortement associé aux substrats de sable bien qu’il ait été récolté sur divers types de substrats. Dans les rivières, il est généralement associé à des zones de sédimentation, en aval des méandres de rivière et a également été associé à des niveaux élevés d’oxygène dissous. Dans les systèmes lacustres, le dard de sable a été observé près des rivages sur des substrats de sable et est typiquement associé à des plages sableuses protégées des vagues.
- En l’absence d’événements catastrophiques, on prévoit que la taille de la population minimale viable (PMV) serait de 323 adultes. L’inclusion d’une probabilité de déclin catastrophique par génération, de 0,05, 0,10 et 0,15, a produit des valeurs de PMV de 4 224, 52 822 et 595 000, respectivement.
- Dans les conditions actuelles, et en l’absence de menaces anthropiques et d’efforts de rétablissement, une population qui est à un niveau de 10 % de ces valeurs de PMV nécessiterait 45 années pour atteindre la cible de rétablissement. En fonction de la stratégie de rétablissement appliquée et de la taille de la population initiale, la période nécessaire pour le rétablissement varie de 14 à 50 années.
- Une population fluviale de 4 224 adultes nécessiterait au moins 0,3 ha d’habitat adéquat, alors qu’une population de 595 000 adultes nécessiterait 41,7 ha. Les valeurs lacustres varient de 1,72 à 240,57 ha en fonction des probabilités d’événement catastrophique.
- Si huit populations discrètes sont égales ou supérieures au niveau de la population minimale viable (PMV), le risque d’extinction au Canada est de 5 %. Le risque d’extinction diminuera à 2,5 % avec 10 populations rétablies, 1 % avec 13 populations rétablies et 0,01 % avec 24 populations rétablies.
- En Ontario, les menaces les plus importantes pour la survie et la pérennité du dard de sable sont liées à l’augmentation de la turbidité et de la charge sédimentaire, aux contaminants et substances toxiques, à l’altération des régimes d’écoulement des eaux, aux maladies et à l’introduction d’espèces exotiques. Les menaces secondaires comprennent l’apport excessif en nutriments, les obstacles au libre passage, les modifications de la rive et aux captures accidentelles. Des menaces similaires affectent négativement les populations du Québec bien que l’on ait remarqué que les populations du Québec doivent également faire face à des effets négatifs du batillage.
- La dynamique des populations de dard de sable est particulièrement sensible aux perturbations affectant la survie des 0+ et la fécondité des géniteurs 1+. Les dommages durant ces étapes de la vie doivent être réduits au minimum pour éviter de compromettre la survie et le rétablissement des populations canadiennes.
- Il existe toujours de nombreuses sources d’incertitude liées à la biologie, à l’écologie, à son cycle biologique, aux besoins d’habitats pour les jeunes de l’année et les juvéniles, aux estimations d’abondance des populations, à la structure des populations et à l’aire de répartition de l’espèce. Il manque également une bonne compréhension des menaces ayant des impacts sur le déclin des populations de dard de sable. De nombreuses menaces ont été identifiées pour les populations de dard de sable au Canada, mais la gravité de ces menaces est actuellement inconnue.
Le présent avis scientifique fait suite à une réunion de consultation scientifique zonale du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada, qui a eu lieu les 2 et 3 décembre 2009 et qui portait sur l’évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) du dard de sable. D’autres documents découlant de ce processus seront publiés, dès qu’ils seront disponibles, dans le calendrier des avis scientifiques du MPO.
Avis d’accessibilité
Ce document est disponible en format PDF. Si le document suivant ne vous est pas accessible, veuillez communiquer avec le Secrétariat pour l’obtenir sous une autre forme (par exemple un imprimé ordinaire, en gros caractères, en braille ou un document audio).
- Date de modification :