Avis scientifique 2011/031
Évaluation du potentiel de rétablissement de la baleine à bec commune (Hyperoodon ampullatus) au Canada
Sommaire
- Le COSEPAC reconnaît deux populations de baleines à bec communes au Canada : la population du plateau néo‑écossais et la population du détroit de Davis.
- La plus récente estimation de la population publiée (estimation de la population moyenne entre 1988 et 2003) pour le plateau néo‑écossais est de 163 individus (intervalle de confiance de 95 %, 119–214). On ne dénote pas de tendance d'abondance au cours de cette période.
- On retrouve cette dernière du banc Georges jusqu'à l'est du plateau néo‑écossais. Elle est concentrée dans les canyons Goulet, Haldimand et Shortland. Il n'y a aucune trace nous laissant croire que leur nombre aurait diminué.
- Les cibles de rétablissement pour la population du plateau néo‑écossais sont de conserver un niveau stable ou en croissance, mais aussi de maintenir la distribution actuelle à un nombre minimal.
- Il n'y a aucune estimation de l'abondance de la population du détroit de Davis. De récentes études par bateau et par avion n'ont pu relever que quelques apparitions. Il semble que cette espèce à espérance de vie élevée se remet encore de la pêche à la baleine.
- La population du détroit de Davis s'étend de la mer du Labrador au sud de la baie de Baffin. Elle se concentre dans les eaux profondes du détroit de Davis, sur le bord du plateau, de l'entrée du détroit d'Hudson à l'entrée de la baie Cumberland.
- À la lumière de l'information limitée dont nous disposons sur ses effectifs exacts, la cible de rétablissement proposée pour la population du détroit de Davis est d'augmenter le nombre de baleines et de le maintenir, au minimum, à la distribution actuelle. Puisque 818 baleines ont été capturées par des baleiniers entre 1969 et 1971, la cible minimale serait d'augmenter la population au‑delà de ce nombre.
- Les principales proies de ces baleines sont les calmars Gonatus.
- Son habitat se caractérise par des eaux de plus de 500 mètres de profondeur, particulièrement auprès de parois abruptes, qui lui fournissent un accès à un nombre suffisant de proies, soit le calmar Gonatus.
- La zone 1 des zones de protection marines de Goulet et les zones de plus de 500 mètres de profondeur dans les canyons Haldimand et Shortland ont été déclarées habitat essentiel de la population du plateau néo‑écossais.
- La baleine à bec commune n'occupe pas de résidence précise connue semblable à un nid ou un antre au cours de sa vie. C'est pourquoi le concept de résidence ne s'applique pas dans ce cas.
- Ces baleines sont menacées parce qu'elles peuvent notamment s'enchevêtrer dans l'équipement de pêche ou devenir des prises accessoires, et être dérangées par la pollution marine causée par le bruit des forages (en raison de l'exploration et de l'extraction gazière et pétrolière).
- Aucun programme commercial complet d'exploration sismique n'est en cours ou planifié dans les centres de distribution. Les canyons Haldimand et Shortland sont des zones potentielles d'extraction de gaz et de pétrole. Le MPO possède un Énoncé des pratiques canadiennes d'atténuation des ondes sismiques en milieu marin, bien que les mesures d'atténuation à cet égard soient insuffisantes pour les baleines à bec communes. La Marine canadienne a mis au point des mesures d'atténuation pour les mammifères marins à suivre lorsque des opérations sont faites en utilisant des systèmes sous‑marins de génération du son.
- Dans les 30 dernières années, il y a eu 9 cas rapportés d'enchevêtrement de baleines à bec communes. Deux des pêcheries impliquées ne sont plus poursuivies en justice. Ce document est le seul qui présente les dommages et la mortalité causés par les humains au Canada. Des mesures d'atténuation potentielles veulent éduquer les membres de l'industrie de la pêche sur les méthodes sécuritaires de manipulation et de libération des baleines, mais aussi sur les risques de les nourrir. Lorsque des zones à haut risque d'enchevêtrement seront détectées, ces zones pourront être fermées.
- L'origine des baleines au large de Terre‑Neuve est inconnue.
Cet avis scientifique a été réalisé lors de la réunion du Comité national d'examen par des pairs sur les mammifères marins du 22 au 26 novembre, du Secrétariat canadien de consultation scientifique, Pêches et Océans Canada, Des publications additionnelles de cette rencontre seront mises en ligne dès que possible sur le Calendrier des avis scientifiques.
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