Avis scientifique 2011/033
Évaluation du potentiel de rétablissement du sucet de lac (Erimyzon sucetta) au Canada
Sommaire
- La répartition actuelle du sucet de lac est limitée à onze emplacements distincts dans le bassin des Grands Lacs : le chenal Old Ausable, le lac L, l’île Walpole (marais endigués), la réserve nationale de faune de Sainte-Claire, le parc national de la Pointe-Pelée, la baie Rondeau, la baie Long Point, la réserve nationale de faune de Long Point, la réserve nationale de faune du ruisseau Big (marais endigués) et le ruisseau Lyons.
- On croit que l’espèce a disparu de trois emplacements historiques : le ruisseau Jeanette, les tributaires d’amont du ruisseau Big et le ruisseau Tea.
- On observe généralement des sucets de lac adultes dans des eaux claires, stagnantes et abondamment végétalisées. Dans ces réseaux, le substrat est généralement composé de gravier, de sable et de limon mêlés à des déchets organiques. Les récentes captures de juvéniles et de jeunes de l’année dans le lac L révèlent que les individus se trouvent sur un substrat composé principalement de déchets organiques et que la couverture végétale (une combinaison de végétation partiellement submergée, flottante et émergée) est supérieure à 70 %.
- Une population d’environ 2700 sucets de lac adultes et au moins 1 km2 d’habitat approprié sont nécessaires pour atteindre une probabilité de persistance d’environ 99 %, si l’on suppose une probabilité de 15 % d’occurrence d’un déclin catastrophique (50 %). Les populations affichant une dépendance à la densité en raison de la tendance des individus à se regrouper nécessitent 1,5 fois la superficie minimale pour une population viable (SMPV), ou au moins 1,5 km2. Si l’on suppose un seuil de quasi-disparition de 50 adultes, la population minimale viable (PMV) serait d’environ 16 000 adultes et nécessiterait 6 km2. Le risque de disparition augmente de façon exponentielle lorsque l’habitat se situe en deçà de la SMPV.
- En l’absence de dommages supplémentaires, d’efforts de rétablissement ou de limites relatives à l’habitat, une population représentant 10 % de la PMV (270 adultes) affiche une probabilité de 95 % de se rétablir en 12 ans (si la probabilité de d’événement catastrophique est de 15 % par génération). L’augmentation de la survie des juvéniles aura la plus grande incidence, en proportion, sur le délai de rétablissement.
- Les principales menaces pesant sur la survie et la persistance du sucet de lac au Canada sont associées à la modification et à la destruction de l’habitat, à l’augmentation de la turbidité et de la charge en sédiments de l’eau ainsi qu’aux espèces exotiques. Parmi les menaces moins importantes qui pourraient avoir un impact sur la survie du sucet de lac, mentionnons une augmentation de la charge en éléments nutritifs, en contaminants et en substances toxiques ainsi que des prises accidentelles; cependant, on dispose de très peu d’information sur la gravité de l’impact que peuvent avoir ces menaces sur le sucet de lac.
- La croissance de la population de sucet de lac est surtout vulnérable aux changements dans la survie des juvéniles ainsi qu’à la survie et à la fécondité des individus qui fraient pour la première fois. Si le sucet de lac atteint la maturité à l’âge 2, les dommages causés à la survie annuelle des individus immatures (de l’éclosion jusqu’à l’âge 2), à la survie des adultes ou à la fécondité ne doivent pas dépasser 33, 54 ou 49 % respectivement. Si l’âge à la maturité est de trois ans, les dommages ne doivent pas dépasser 15, 32 ou 33 % respectivement. Lorsque les dommages se situent près de ces niveaux, les délais de rétablissement augmentent de façon exponentielle.
- Il reste un bon nombre de sources d’incertitude liées à la répartition et à la structure de la population de sucets de lac, aux préférences en matière d’habitat ainsi qu’aux facteurs limitant l’existence de cette espèce.
Le présent avis scientifique découle de la réunion de consultation scientifique régionale de 9 mars 2011 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) du sucet de lac du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada. Toute autre publication découlant de ce processus sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO.
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