Avis scientifique 2011/046
Évaluation du hareng de 4VWX pour 2011
Sommaire
Sud-ouest de la Nouvelle-Écosse et baie de Fundy
- En 2009-2010, période d’application du quota, les débarquements se sont chiffrés à 45 534 t, par rapport à un total autorisé de captures (TAC) de 55 000 t, pour ce qui concerne la composante du sud-ouest de la Nouvelle-Écosse (S.‑O.N.‑É.) et de la baie de Fundy. Les débarquements suivent de près le TAC depuis quelques années et pratiquement tout le quota est capturé chaque année depuis 2002. En 2010, en raison d’une décision prise par l’industrie tard dans la saison, une partie du quota s’élevant à 9 466 t est restée inexploitée. Cette mesure avait pour but d’éviter de capturer et d’ajouter aux débarquements de 2010 davantage de poissons de moins de 23 cm.
- Si on considère les captures selon l’âge de 2009, 45 % d’entre elles se composaient de harengs d’âge 2 et 7 % de harengs ayant dépassé l’âge 5. En 2010, le nombre de harengs d’âge 2 représentait 60 % des captures et les harengs ayant dépassé l’âge 5 seulement 3 % d’entre elles. Dans le relevé acoustique la structure d’âge des reproducteurs était large, se situant entre 3 et 11 ans et 15 % des poissons échantillonnés avaient dépassé l’âge 5.
- En 2010, les estimations de la biomasse ont diminué dans les principales zones de la baie Scots et du banc German, pour se chiffrer au total à 312 kt, ce qui représente une baisse d’environ 175 kt (soit 36 %) par rapport à 2009. La quantité de reproducteurs documentée sur le récif de la Trinité en 2010 était de nouveau extrêmement basse.
- Le poids moyen selon l’âge a suivi une tendance à la baisse, mais en 2010 il se situait bien au-delà de ce qu’il aurait été si cette tendance s’était poursuivie. Une proportion d’environ 10 à 15 % du déclin observé dans la biomasse du stock de reproducteurs (BSR) de 2009 à 2010 peut être attribuée à cette diminution du poids moyen selon l’âge. Cette baisse inattendue correspondait aux conditions environnementales inhabituelles survenues en 2010. Les tendances à la baisse du poids moyen selon l’âge depuis les années 1970 ont réduit la productivité du stock.
- Les changements dans la biomasse selon le relevé ont abouti à un taux d’exploitation relative constant.
- La BRS a diminué, passant d’une moyenne de 551 kt à 377 kt (baisse de 32 %) de la période 2001-2004 à la période 2005-2010. L’évaluation dénote une stabilité au plus bas niveau de 2005 à 2010 et peu de signes d’amélioration, voire aucun. Cette absence de rétablissement malgré une diminution des niveaux de captures ces dernières années est inquiétante.
- Une stratégie d’exploitation faisant appel à la prudence, y compris à des restrictions supplémentaires sur les prélèvements de petits poissons, est de mise.
Bancs du large du plateau néo-écossais
- Depuis 1996, une pêche est pratiquée parmi les concentrations de harengs qui viennent se nourrir sur les bancs du large du plateau néo‑écossais, essentiellement en mai et juin; les captures dans cette pêche ont varié entre 1 000 t et 20 000 t. En 2010, la part de quota réservée aux captures en provenance de ces bancs a été pratiquement pêchée en totalité et les débarquements ont été supérieurs à la moyenne, se chiffrant à 11 862 t.
- L’industrie a effectué un relevé dans cette zone, plus précisément dans le secteur appelé « The Patch », en juin 2010; la biomasse a été estimée à 3,5 kt. L’industrie est encore une fois invitée à explorer ces bancs du large et à y entreprendre d’autres relevés structurés en 2011.
- Il y a peu d’information nouvelle à ajouter à ce que nous savons déjà et pas de raison de modifier la recommandation précédente, selon laquelle la quantité initiale de captures autorisées parmi cette composante pour 2011 ne devrait pas être supérieure aux 12 000 t figurant dans le plan de gestion du MPO.
Côtes de la Nouvelle-Écosse (côtes sud et est, et Cap-Breton)
- Les débarquements dans la pêche au filet maillant du hareng rogué le long du littoral de la Nouvelle‑Écosse ont diminué, passant de 9 783 t en 2009 à 5 575 t en 2010.
- En 2010, la biomasse recensée au cours des relevés dans la région de Little Hope-Port Mouton est tombée à 26,7 kt, ce qui la situe juste au-dessus de la moyenne quinquennale récente, qui est de 20,9 kt. Dans la région d’Halifax et de la côte est, la biomasse recensée est tombée à 27,7 kt et elle est bien inférieure à la moyenne quinquennale récente (41,9 kt).
- Des travaux de recherche concertée avec l’industrie nous ont permis d’améliorer nos connaissances dans trois zones (Little Hope-Port Mouton, Halifax-côte est et Glace Bay), mais nous n’en savons pas davantage sur les autres zones. Encore une fois, il ne faudrait pas qu’il y ait de hausse importante de l’effort parmi les groupes côtiers de reproducteurs dans de nouvelles zones avant qu’on ait pu recueillir suffisamment d’information pour évaluer l’état de ces groupes.
- On signale depuis 1997 que l’état du stock de hareng du lac Bras d’Or est inquiétant, mais ce stock n’a pas fait l’objet d’études ou de relevés ces dernières années; il convient donc de réitérer qu’aucune pêche ne devrait être pratiquée parmi cette composante de reproducteurs.
- Le calcul des niveaux d’exploitation dans ces zones est fondé sur une moyenne quinquennale des captures récentes ou sur la biomasse selon les relevés acoustiques (compte tenu du facteur d’intégration servant à l’étalonnage) utilisée pour fixer la quantité initiale de prélèvements visés, ou sur ces deux paramètres à la fois. Il est recommandé de continuer à appliquer le protocole « relevé, évaluation, puis exploitation ».
Juvéniles migrateurs du sud-ouest du Nouveau-Brunswick
- Les poissons (des âges 1 à 3) de ce groupe sont considérés comme étant un mélange de juvéniles dont la plupart sont issus des composantes de reproducteurs de la sous-zone 5 de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord‑Ouest (OPANO). Ils ont donc été exclus du quota établi pour le sud-ouest de la Nouvelle‑Écosse et la baie de Fundy.
- Les débarquements des parcs à hareng et des sennes de plage au Nouveau‑Brunswick se sont chiffrés à 10 958 t en 2010; ils étaient en hausse par rapport à ceux de l’année précédente (4 031 t). Il convient de noter que pas plus tard qu’en 2007, ces débarquements se chiffraient à 30 944 t, atteignant leur plus haut niveau en près de 20 ans et se situant au‑dessus de la moyenne à long terme (23 560 t).
- Il ressort de la répartition des âges dans les captures de hareng provenant des parcs à hareng et des sennes de plage au Nouveau‑Brunswick en 2010 que ces captures étaient constituées essentiellement de juvéniles, convenant bien au marché de la sardine, dont 95 % de harengs d’âge 2.
- Le nombre de parcs à hareng ayant produit des captures a augmenté en 2010, mais l’effort (nombre de parcs à hareng en exploitation) est resté similaire.
- Le succès de cette pêche passive est depuis toujours imprévisible et les captures ont une tendance inhérente à fluctuer en fonction de nombreuses variables naturelles, outre l’abondance.
Le présent Avis scientifique est issu de la réunion de consultation régionale du Secrétariat canadien de consultation scientifique du MPO tenue les 7 et 8 avril 2011, qui portait sur l’évaluation des stocks de hareng des divisions 4VWX de l’OPANO. Les autres publications découlant de ce processus seront versées, dès qu’elles deviendront disponibles, dans les collections de documents de consultation scientifique du MPO.
Avis d’accessibilité
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