Avis scientifique 2011/062

Points de référence conformes à l’approche de précaution pour la crevette nordique de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent

Sommaire

• L’indicateur principal de l’état d’un stock est calculé à partir des indices des mâles (recrutement à la composante femelle) et des femelles (stock reproducteur) obtenus de la pêche en été (nombre par unité d’effort) et du relevé de recherche (abondance). L’adoption de l’indicateur principal permet de reproduire la méthode informelle qui était utilisée pour déterminer l’état de la ressource et recommander des TAC.
• Les stocks ont augmenté à partir d’un niveau d’abondance relativement faible au milieu des années 1980 et au milieu des années 1990 à cause de la production de classes d’âge abondantes. Dans le premier cas, l’abondance des prédateurs était élevée et a probablement eu un impact majeur sur le niveau d’abondance maximal que les stocks ont pu atteindre. Dans le deuxième cas, les cohortes abondantes ont été produites au moment où l’abondance des prédateurs diminuait. Il semble donc que le stock reproducteur ait été suffisant pour produire des cohortes abondantes qui ont eu un impact décelable sur la condition des stocks. L’état des stocks correspondant à ces niveaux d’abondance faible à partir desquels ils ont augmenté constitue le point de référence limite (PRL). Le PRL pour la zone de pêche Estuaire est 0,65, pour Sept-Îles, 0,53, pour Anticosti, 0,60 et Esquiman, 0,45. Le comportement des stocks dans la zone critique est cependant incertain parce qu’il n’a jamais été observé pendant la période étudiée.
• La production de classes d’âge très abondantes a permis aux stocks d’augmenter de nouveau au début des années 2000 alors que la mortalité par prédation était vraisemblablement faible. Cependant, l’état des stocks diminue graduellement depuis quelques années et les indices du taux d’exploitation augmentent. Il est donc incertain que les niveaux d’abondance observés depuis 2003 puissent être maintenus.
• Les années 1996 à 2002 semblent quant à elles correspondre à une période stable au cours de laquelle les captures se sont avérées soutenables. L’état des stocks moyen correspondant à cette période productive et stable constitue une approximation de la biomasse fondée sur le rendement maximal durable. La valeur du point de référence supérieur (PRS), en accord avec le cadre décisionnel pour les pêches intégrant l’approche de précaution, pourrait être égale à 80 % de cette valeur. Le PRS pour la zone de pêche Estuaire pourrait être 1,12, pour Sept-Îles, 1,33, pour Anticosti, 1,18 et Esquiman, 1,34. Cependant, la valeur du PRS correspond à des abondances observées en absence de prédateurs. Si les biomasses des grandes espèces démersales dans le golfe revenaient aux valeurs élevées historiquement observées, il pourrait être nécessaire de revoir le PRS car il n’est pas certain que les stocks de crevette puissent atteindre des abondances aussi élevée sous un régime de prédation maximal.
• Un point de référence cible (PRC) pourrait être adopté en fonction d’objectifs socioéconomiques. La valeur moyenne des indicateurs entre 1996 et 2002 pourrait être utilisée comme PRC. Le PRC pour la zone de pêche Estuaire pourrait être 1,40, pour Sept-Îles, 1,66, pour Anticosti, 1,48 et Esquiman, 1,68.

Le présent avis scientifique découle de la réunion régionale sur les avis scientifiques du 2 novembre 2011 sur les «Points de référence et règles d'ajustement du total autorisé des captures (TAC) conformes à une approche de précaution pour les stocks de crevette nordique (Pandalus borealis) du nord du golfe du Saint-Laurent» du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada. Toute autre  publication découlant de ce processus sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le site du Secrétariat canadien du secteur des Sciences du MPO.

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