Avis scientifique 2012/039

Développement d’un plan de suivi écologique de la zone de protection marine de l’estuaire du Saint-Laurent

Sommaire

• Deux types d’indicateurs sont présentés, des indicateurs de performance directement liés aux objectifs de conservation et des indicateurs de l’état de l’écosystème. Les premiers sont ceux qui sont liés aux menaces et aux effets potentiels de ces menaces sur les mammifères marins, leurs habitats et leurs proies. Ce sont par ces indicateurs que les gestionnaires de la ZPM pourront vérifier l’atteinte des objectifs de conservation. Parmi ces indicateurs, certains permettront de vérifier l’efficacité de la réglementation, d’autres l’efficacité de mesures indirectes, telles la sensibilisation auprès du public ou l’influence sur les décideurs qui ont le mandat de gérer certaines des menaces. Les indicateurs de l’état de l’écosystème viennent en soutien aux indicateurs de performance, en permettant de déceler des changements ou anomalies dans le milieu qui pourraient avoir une influence sur les composantes écologiques ciblées par les objectifs de conservation.
• Ces indicateurs ont été évalués selon leur pertinence, déterminée en établissant dans quelle mesure l'indicateur est approprié pour l'évaluation de la menace ou de l'effet potentiel ciblé. Au total, 72 indicateurs ont été évalués dont 54 sont de pertinence élevée. Les suivis associés aux indicateurs ont été évalués en fonction de leur fiabilité et de leur facilité de réalisation. En général, la facilité de réalisation d’un suivi diminue lorsqu’on cherche à augmenter sa fiabilité, compte-tenu que la fiabilité est souvent dépendante de l’effort de l’échantillonnage.
• Des indicateurs de pertinence élevée sont proposés pour chacune des menaces et de leurs effets potentiels sur les mammifères marins, sauf pour la perturbation d'activités importantes des cétacés. Des indicateurs d’état de l’écosystème physico-chimique et biologique de pertinence élevée sont également proposés.
• Les programmes existants permettent le suivi d’un bon nombre d’indicateurs avec une fiabilité et une facilité acceptable. Parmi ceux-ci, certains doivent être étendus pour couvrir la ZPM. Au moins le quart des indicateurs nécessitent la mise en place de nouveaux suivis. Entre autres, le bruit dans l’eau, les contaminants dans le sédiment et l’eau ainsi que dans les proies des bélugas et des phoques communs ne font l’objet d’aucun suivi actuellement. La disponibilité des proies est un effet potentiel peu couvert par les suivis existants, particulièrement pour le krill, les poissons pélagiques, les espèces côtières de l’estuaire maritime et les poissons démersaux de l’estuaire moyen. Également, la mise en place d’un suivi du fond marin et de la circulation océanique permettrait une évaluation de l’évolution des habitats des différentes espèces ciblées et des changements du milieu dans lequel elles vivent.
• Il va de soi que les indicateurs proposés ne pourront pas tous faire l’objet d’un suivi. Toutefois, les critères simples et judicieux utilisés pour en faire l’évaluation aideront les gestionnaires à faire des choix éclairés en fonction des ressources humaines et financières disponibles au moment de la mise en œuvre du suivi. Dans un contexte de ressources financières réduites, il est suggéré d’espacer les périodes d’échantillonnage des suivis plutôt que de diminuer leur nombre ou leur qualité.
• Les divers organismes gouvernementaux (ex. MPO, MRNF, Parc Canada) impliqués doivent s’allier et se concerter pour augmenter l’efficacité de l’ensemble des suivis liés à la protection des mammifères marins, de leurs habitats et de leurs proies.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 3 au 5 mai 2011 sur l’Examen de l'ébauche du plan de suivi écologique de la zone de protection marine (ZPM) de l'Estuaire du Saint-Laurent. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO. 

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