Avis scientifique 2012/049
Avis scientifique issu de l'Évaluation des risques posés par cinq espèces de tuniciers sessiles
Sommaire
- Les tuniciers sessiles (ascidies) sont des filtreurs dont le régime alimentaire se compose essentiellement de phytoplancton, de matières particulaires en suspension, de diatomées, de larves invertébrées et de bactéries en suspension.
- Les ascidies colonisent divers substrats durs naturels, comme les cailloux, le gravier, les galets, les blocs et les affleurements rocheux, ainsi que les anémones, les cirripèdes, les bryozoaires, les hydroïdes, les patelles, les macroalgues, les moules, d'autres ascidies, les huîtres, les plychètes, les pétoncles et les éponges. Ils colonisent aussi les substrats durs artificiels (béton, métaux, plastiques et bois), notamment les pneus d'automobile, les bouées, les chaînes, les quais, les flotteurs, les jetées, les postes d'amarrage, les pieux, les cordages et les coques de bateaux.
- La composition des communautés épifauniques marines et la disponibilité d'un substrat convenable sont les principaux facteurs d'établissement des ascidies. Généralement, les communautés naturelles diverses résistent aux invasions, alors que les substrats artificiels nouveaux fournissent un habitat idéal exploitable par les populations d'ascidies.
- La dispersion des larves loin de leur colonie d'origine est limitée par la brièveté du stade de larve nageuse (de quelques minutes à quelques heures) et conditionnée par l'angle d'incidence du rayonnement solaire, les courants, la température de l'eau, l'action des vagues et l'exposition au vent.
- La dispersion des adultes se limite au mouvement du substrat qu'ils habitent. Les salissures du matériel aquacole, les coques de bateaux, les engins de pêche, les stocks d'huîtres et de mollusques ainsi que les fragments de colonie qui se trouvent dans le ballast, les dragues, les chaluts de pêche et les débris flottants sont des vecteurs de dispersion.
- En général, des organismes mutualistes, parasitiques et symbiotiques sont associés aux ascidies adultes. On a constaté que des algues, des amphipodes, des ciliés, des copépodes, des décapodes, des hydroïdes, des mollusques, des nématodes, des crabes pinnothères, des plychètes, des protozoaires et des crevettes vivaient sur ou dans les ascidies.
- Les adultes ont relativement peu de prédateurs en raison de la faible valeur nutritive de la tunique. Les larves sont susceptibles de faire l'objet d'une prédation pendant leur stade planctonique et au début de leur fixation. Les prédateurs des ascidies sont notamment les poissons, les plathelminthes, les vers polychètes, les échinodermes (principalement les étoiles de mer), les gastéropodes, les phoques et les cétacés.
- Le risque écologique global posé par ces espèces a été classé comme élevé, généralement avec un degré d'incertitude moyen. Seule l'ascidie jaune sur la côte Ouest a été considérée comme posant des risques moyens avec un degré d'incertitude élevé.
- Le risque global posé par les parasites, les agents pathogènes ou organismes associés (« compagnons de route ») des tuniciers évalués a été considéré comme faible avec un degré d'incertitude élevé ou très élevé, sauf dans le cas de l'ascidie plissée. L'ascidie plissée est connue pour porter une grande variété de faune d'épibiontes, notamment les autres espèces de tuniciers évaluées dans le présent document. Les tuniciers évalués posant un risque élevé, l'ascidie plissée représente par conséquent un risque élevé pour les organismes qui lui sont associés.
- Dans la mesure où les distances naturelles de dispersion semblent très réduites, une augmentation de la gestion des vecteurs de dispersion anthropique pourrait considérablement réduire la prolifération de ces espèces de tuniciers non indigènes.
- Un avis de pratiques exemplaires devrait être élaboré en collaboration avec des groupes aquacoles, des exploitants de petits bateaux et d'autres intervenants. Ces actions doivent chercher à instruire les utilisateurs maritimes sur ces espèces, notamment sur leurs modes de prolifération, pour définir des pratiques qui limiteraient cette prolifération ainsi que ses conséquences écologiques et génétiques.
- L'évaluation des risques a été entreprise en 2007 et se fonde sur la meilleure information disponible à cette date. Si les tendances des déplacements des vecteurs ou les conditions climatiques mondiales changent considérablement, une réévaluation pourrait être requise.
Le présent avis scientifique découle de la réunion des 13 et 14 mars 2007 sur l'évaluation des risques posés par les tuniciers. Toute autre publication découlant de ce processus sera publiée lorsqu'elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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