Avis scientifique 2012/051
Évaluation du potentiel de rétablissement du Chat-fou du Nord (Noturus stigmosus) au Canada
Sommaire
- La répartition actuelle du chat-fou du Nord est restreinte à quatre emplacements distincts au Canada : la rivière Sainte-Claire, le lac Sainte-Claire et les rivières Thames et Détroit.
- Il semble que la population qui vivait autrefois dans la rivière Sydenham en ait disparu.
- Le chat-fou du Nord adulte occupe divers habitats, et il préfère les lacs ainsi que les gros ruisseaux ou les grandes rivières au courant allant de modéré à fort, et dont l'eau varie de claire à turbide. On sait peu de choses sur l'habitat des jeunes de l'année et des juvéniles.
- Le chat-fou du Nord occupe des résidences (nids dans des cavités) durant les périodes de frai et d'élevage. Les femelles pondent leurs œufs dans des cavités, et les mâles veillent sur les jeunes dans le nid jusqu'à environ un mois après l'éclosion. Au Canada, la saison de frai commence lorsque la température de l'eau atteint environ 23 °C, et les nids sont occupés pendant un mois suivant l'éclosion (de juin à septembre). On ne sait pas exactement quand le chat-fou du Nord commence à construire son nid.
- Pour atteindre une probabilité de persistance de ~ 97 % sur 100 ans, la population minimale viable varie entre 74 000 et 2,7 millions de chats-fous du Nord adultes, avec un risque de 5 ou 10 % de déclin catastrophique (50 %) par génération respectivement. Ces populations auraient besoin d'au moins 59,7 ha d'habitat riverain optimale ou de 314,7 ha d'habitat lacustre optimale. Le risque d'extinction sera élevé et le rétablissement retardé si la superficie de l'habitat approprié est inférieure à ces valeurs. Les restrictions de l'habitat se traduisent par une diminution des probabilités de persistance et de la capacité de rétablissement.
- On ne dispose pas de suffisamment de données pour déterminer les périodes de rétablissement, mais elles peuvent être réduites par l'augmentation du taux de fécondité ou du taux de survie des jeunes adultes.
- Les principales menaces pesant sur la survie et le rétablissement du chat-fou du Nord au Canada sont les espèces envahissantes et les changements climatiques, puis l'envasement, la charge en éléments nutritifs, la perte d'habitat et l'augmentation de la turbidité.
- Le taux de croissance de la population est très sensible aux perturbations de la fécondité à tous les stades de développement ainsi qu'à la survie des juvéniles au cours de la première année.
- On ne dispose pas de suffisamment de données pour déterminer les dommages admissibles. Les trajectoires et les indices vitaux des populations canadiennes demeurent inconnus. Il faudrait autoriser l'exécution de recherches scientifiques afin de combler ces lacunes dans les données sur la population.
- Il reste de nombreuses sources d'incertitude relatives à la biologie, à l'écologie et au cycle biologique du chat-fou du Nord, aux exigences en matière d'habitat des jeunes de l'année et des juvéniles, aux estimations de l'abondance de la population, à la structure de la population ainsi qu'à la répartition de l'espèce. On ne connaît pas bien non plus les nombreuses menaces pesant sur les populations de chat-fou du Nord.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 19 mars 2012 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) du chat-fou du Nord (Noturus stigmosus). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO.
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