Avis scientifique 2012/054
Évaluation de l’impact du chalutage à la crevette nordique sur l’habitat et les communautés benthiques dans l’estuaire et le nord du golfe du Saint-Laurent
Sommaire
- Le chalut à crevette utilisé jusqu’à maintenant dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent est conçu pour garder un contact avec le fond pendant un trait de pêche. Le passage du faux-bourrelet et des panneaux sur le fond perturbe le substrat et affecte les communautés et les habitats benthiques.
- L’empreinte du chalutage à la crevette a été analysée en examinant la répartition de l’effort de pêche cumulatif depuis 1982. D’une façon générale, la pêche à la crevette se déroule en eau profonde entre 200 et 300 m dans les chenaux Esquiman et Anticosti ainsi que le long des deux versants du chenal Laurentien jusque dans l’estuaire. Les fonds traditionnels de pêche sont situés dans des secteurs où les sédiments de surface sont fins et consolidés et où les perturbations naturelles ont peu d’impact.
- Les champs de coraux et d’éponges constituent des écosystèmes marins vulnérables au chalutage de fond puisque ces organismes sont sessiles et ont un faible taux de croissance. Dans le golfe du Saint-Laurent, des concentrations importantes de plumes de mer (coraux mous) sont observées en zone profonde dans le chenal Laurentien alors que les éponges sont réparties en agrégations sur l’ensemble du territoire. Les communautés benthiques peuvent également constituer des écosystèmes fragiles puisque le chalutage de fond peut réduire leur diversité et modifier leur structure. La grande majorité des habitats favorables à l’établissement de communautés benthiques hautement diversifiées est située en zone côtière.
- L’impact cumulatif du chalutage à la crevette est probablement faible sur les champs de plumes de mer et les communautés benthiques hautement diversifiées puisque les profondeurs ciblées par la pêche (200–300 m) ne correspondent pas aux profondeurs optimales pour l’établissement de champs de plumes de mer (>300 m) et de communautés benthiques hautement diversifiées (<200 m).
- Puisque des agrégations d’éponges sont retrouvées dans une large gamme de profondeur, les activités régulières de pêche ont pu altérer leur distribution. De plus, on observe des concentrations importantes d’éponges dans des secteurs qui ont été exploités intensivement dans les années 1980, mais où peu d’activités de pêche ont été répertoriées depuis. Un certain potentiel de rétablissement des éponges semble donc possible après une période de chalutage intensif.
- La probabilité que les activités de pêche à la crevette causent des dommages aux écosystèmes marins vulnérables ou fragiles varie de faible à modérée. Des concentrations élevées de plumes de mer et d’éponges ainsi que des habitats favorables à l’établissement de communautés benthiques hautement diversifiées sont retrouvés en périphérie des fonds de pêche traditionnels. Le chevauchement entre les activités de pêche et ces habitats vulnérables ou fragiles pourrait se produire occasionnellement comme cela a été le cas dans le passé.
Le présent avis scientifique découle de la réunion régionale sur les avis scientifiques du 17 mai 2012 sur l’«Évaluation de l’impact du chalutage à la crevette nordique sur l’habitat et les communautés benthiques dans l’estuaire et le nord du golfe du Saint-Laurent» du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada. Toute autre publication découlant de ce processus sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le site du Secrétariat canadien du secteur des Sciences du MPO.
Avis d’accessibilité
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