Avis scientifique 2012/057
Évaluation du potentiel de rétablissement de l'otarie à fourrure du Nord (Callorhinus ursinus) dans les eaux canadiennes
Sommaire
- Les otaries à fourrure du Nord qui vivent dans le Pacifique Nord forment une population unique.
- L'espèce se rend rarement à terre au Canada et ne s'y reproduit pas. Toutefois, l'otarie à fourrure du Nord entreprend une longue migration pélagique en dehors de la saison de reproduction.
- Pendant la migration pélagique, environ 320 000 otaries à fourrure du Nord (30 % de la population) hivernent le long de la côte ouest de l'Amérique du Nord (de la Californie au sud-est de l'Alaska), et environ un tiers d'entre elles habitent dans les eaux canadiennes au cours de leur période d'abondance maximale, en mai.
- L'abondance totale de l'otarie à fourrure du Nord a décliné d'environ 14 %, passant de 1,3 à 1,1 million d'individus au cours des 30 dernières années (3 générations). Les diminutions sont survenues dans la plus grande aire de reproduction, aux îles Pribilof; l'abondance à d'autres aires de reproduction est demeurée inchangée ou s'est accrue.
- Le sommet de l'abondance saisonnière de l'otarie à fourrure du Nord dans les eaux canadiennes a décliné d'environ 28 %, passant de 165 000 à 118 000 individus au cours des 30 dernières années (3 générations).
- La cause du déclin aux îles Pribilof demeure inconnue, mais les menaces potentielles comprennent des changements dans la disponibilité des proies, le changement climatique, l'enchevêtrement dans des débris, les déversements de pétrole et les contaminants.
- Les analyses de la viabilité de la population révèlent que si les déclins récents de la production de petits aux îles Pribilof se poursuivent, il n'y a qu'un faible risque (0,1-0,3 %) que la sous-population disparaisse du pays au cours des 100 prochaines années, mais le risque augmentera si la population continue de diminuer après le prochain siècle.
- L'objectif de répartition pour veiller à la sécurité des otaries à fourrure du Nord au Canada est de maintenir des sites de reproduction viables, lesquels sont situés à l'extérieur du Canada, et d'assurer un habitat propice à l'alimentation des otaries durant leur migration annuelle.
- Aucun objectif démographique précis n'a été défini pour les otaries à fourrure dans le territoire canadien, mais ces objectifs devront tenir compte de l'abondance, des tendances de la population et des habitudes migratoires des animaux pour chaque site de reproduction. La grande population en déclin des îles Pribilof est actuellement celle qui a le plus d'incidence sur l'abondance des otaries au Canada, mais la population de l'île Bogoslof, plus petite et en croissance, ainsi que la sous-population stable des îles Commander ont une incidence grandissante, tandis que les sous-populations reproductrices éloignées des îles Kouriles et de l'île Tyuleniy (Robben) ont relativement peu d'incidence.
- Les seuils de dommages admissibles n'ont pas encore été déterminés pour l'otarie à fourrure au Canada, mais la mortalité anthropique n'est pas considérée comme un facteur des déclins observés aux îles Pribilof, et la mortalité anthropique des otaries à fourrure dans les eaux canadiennes est actuellement négligeable.
- L'habitat essentiel au Canada n'a pas été défini pour les otaries à fourrure, mais des données historiques révèlent que la principale aire d'hivernage au Canada était le banc La Perouse, au sud-ouest de l'île de Vancouver, et qu'elle était utilisée principalement au printemps par des femelles adultes qui se nourrissent surtout de hareng.
Le présent avis scientifique découle de la réunion annuelle du Comité national d'examen par des pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) tenue du 17 au 21 octobre 2011. Toute autre publication découlant de ce processus sera publiée lorsqu'elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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