Avis scientifique 2012/069

Évaluation du potentiel de rétablissement du petit-bec (Opsopoeodus emiliae) au Canada

Sommaire

• À l'heure actuelle, la présence du petit-bec est confirmée dans deux régions distinctes du bassin des Grands Lacs : la rivière Detroit et le lac Sainte-Claire et ses affluents. Il existe des registres historiques sur le petit-bec pour la rivière Thames et le canal de drainage McDougall (un affluent de la rivière Thames); cependant, cette espèce n'a pas été consignée dans ce système depuis 1968 et 1984, respectivement.
• Au Canada, on trouve le plus souvent le petit-bec adulte dans des cours d'eau troubles chauds et tranquilles où la végétation aquatique est peu dense ou absente, sur des substrats de limon et d'argile ou des chenaux latéraux tranquilles de rivières plus importantes où la végétation est abondante. Dans le passé, on a décrit le petit-bec comme une espèce préférant un habitat clair, tranquille et avec une végétation très dense. On pense qu'à l'heure actuelle, le petit-bec persiste dans des zones non optimales, car son habitat de prédilection n'est peut-être plus disponible. Il existe très peu d'information sur les habitats de prédilection des juvéniles de cette espèce. On pense que le frai a lieu de mai à juin au Canada.
• Pour atteindre une probabilité de persistance d'environ 99 %, compte tenu d'un risque de déclin catastrophique de 10 % par génération (déclin de 50 % de la population), il faut à peu près 6,4 millions de petits-becs adultes et au moins 73,2 hectares d'habitat convenable.
• Pour atteindre une probabilité de persistance d'environ 95 %, compte tenu d'un risque de déclin catastrophique de 10 % par génération (déclin de 50 % de la population), il faut à peu près 366 000 petits-becs adultes et au moins 4,2 hectares d'habitat convenable.
• L'habitat actuellement disponible est estimé à 6 000 hectares. La qualité de cet habitat est inconnue.
• Les principales menaces pesant sur la survie et la persistance du petit-bec au Canada sont liées à la turbidité et à la charge sédimentaire, aux altérations de l'habitat, ainsi qu'à la charge en éléments nutritifs. Parmi les menaces moins importantes qui peuvent avoir une incidence sur la survie du petit-bec, mentionnons les processus côtiers, les espèces envahissantes, ainsi que la prise accessoire; cependant, on dispose de très peu d’information sur la gravité de l’incidence que peuvent avoir ces menaces sur le petit-bec.
• La croissance de la population du petit-bec est surtout vulnérable aux fluctuations des taux de survie des juvéniles et à la fécondité des individus. Si la population diminue, elle est également modérément vulnérable aux changements liés à la survie des adultes.
• L'abondance de la population actuelle est inconnue. La trajectoire exacte de la population est inconnue, mais on présume qu'elle diminue.
• Malgré des efforts concertés en vue d'augmenter nos connaissances sur le petit-bec au Canada, il y a encore plusieurs sources d'incertitude importantes pour cette espèce en rapport avec l'abondance, la répartition et la structure de la population, ses préférences en matière d'habitat, ainsi que les facteurs limitant leur existence, à savoir la fécondité, la mortalité, ainsi que les schémas de croissance. Les paramètres pour la modélisation de la population du petit-bec étaient fondés sur des simulations de données sur le cycle de vie biologique et les résultats devraient être réexaminés si de nouvelles données sont recueillies. D'autres incertitudes comprennent la qualité de l'habitat et la fréquence du déclin catastrophique du petit-bec.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du le 1 novembre 2012 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement (EPR) du petit-bec. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu’elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences du MPO.

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