Avis scientifique 2013/024
Évaluation du homard (Homarus americanus) dans la zone de pêche du homard (ZPH) 34
Sommaire
La pêche
- Les débarquements de homard (Homarus americanus) de la zone de pêche du homard (ZPH) 34 ont atteint des niveaux records (23 292 t) en 2011-2012, à savoir 2,7 fois la moyenne annuelle pour cinquante années (de 1961 à 2010 : 8 575 t), et ils sont 1,4 fois plus élevés que ceux de 2004-2005, la dernière année incluse dans l'évaluation de 2006.
- Il y a eu une transition vers une proportion plus élevée de débarquements provenant des secteurs semi-hauturier et hauturier de la ZPH 34. Les débarquements du secteur côtier composent toujours la majeure partie des débarquements (63 %), mais ils ont seulement augmenté d'un facteur de 1,2 depuis 2004-2005. Dans les secteurs semi-hauturier et hauturier, les débarquements ont doublé par rapport à 2004-2005.
- Les efforts de pêche totaux du point de vue du nombre de casiers levés n'ont pas augmenté depuis 2004-2005. Des changements dans la répartition spatiale des efforts de pêche et les taux de capture commerciale expliquent les changements dans la répartition spatiale des débarquements.
- Les prises par unité d'effort dans la pêche commerciale en 2011-2012 (1,1 kg/casier levé) ont beaucoup augmenté par rapport à 2004-2005 (0,74 kg/casier levé) et 1998-1999 (0,58 kg/casier levé).
- Des changements à la baisse dans la structure de tailles étaient manifestes dans certaines régions des secteurs côtier et semi-hauturier. Rien n'indique un changement à la baisse dans la structure de tailles du secteur hauturier.
Évaluation
- Deux indicateurs d'abondance des homards de taille réglementaire dépendants de la pêche (débarquements et prises par unité d'effort de la pêche commerciale) ont atteint des niveaux records.
- Un indice normalisé des prises par unité d'effort et un indice d'abondance corrigé en fonction de la température indiquent tous deux que l'abondance des homards de taille inférieure à la taille réglementaire enregistrée au cours des deux ou trois dernières années est à son plus haut niveau depuis 1999-2000.
- La tendance à la hausse dans le relevé estival par navire scientifique, c'est-à-dire le nombre de homards par trait dans l'est du golfe du Maine, est conforme à la tendance à la hausse dans les débarquements de homards de la ZPH 34.
- Le nombre moyen de homards par trait dans un relevé au chalut effectué conjointement par l'industrie et le MPO (relevé du quota individuel transférable) dans la ZPH 34 a augmenté depuis 2000, et les valeurs des trois dernières années étaient les plus élevées à ce jour. Les taux de prises sont beaucoup plus élevés dans le secteur côtier, soit une moyenne de plus de 240 homards par trait pour chacune des trois dernières années, par rapport à entre huit et quinze homards par trait dans le secteur semi-hauturier et moins de cinq homards par trait dans le secteur hauturier.
- Les taux d'exploitation dans l'ensemble de la ZPH 34 (0,8 pour les femelles) n'ont pas augmenté depuis 2000-2001, mais ils sont élevés par rapport à d'autres zones d'évaluation du homard. Des données contradictoires indiquent une augmentation de l'exploitation dans le secteur côtier au cours des dix à douze dernières années.
- Une répartition de la taille tronquée observée dans le secteur côtier depuis plusieurs décennies laisse entendre que les taux d'exploitation dans ce secteur sont élevés depuis de nombreuses années. Le taux d'exploitation est plus bas dans le secteur hauturier de la ZPH 34 (0,49 pour les femelles) et n'a pas augmenté depuis 2000-2001.
- La taille à l'aube de 50 % de la maturité pour 2011 était estimée à une longueur de carapace de 96,5 mm dans la baie Lobster, ce qui est similaire à une estimation antérieure de 95 mm. Seule une petite partie des femelles de taille non réglementaire minimale atteint la maturité.
- Malgré l'augmentation de l'abondance de homards, les indicateurs de production d'œufs potentielle et observée dans les sous-zones côtières et semi-hauturières pour la plus récente période n'indiquent aucune augmentation par rapport à la période de 1990 à 1995.
- Une approche de précaution proposée pour le homard de la ZPH 34 utilise des points de référence pour l'abondance des homards de taille réglementaire (débarquements, taux de capture commerciale) et l'abondance des tailles inférieures à la taille réglementaire et des tailles réglementaires combinées (relevé du quota individuel transférable). Ces indicateurs sont supérieurs à leurs points de référence supérieurs, ce qui indique que le stock de homards dans la ZPH 34 se situe dans la zone saine.
- Les points de référence basés sur les débarquements sont fondés sur la médiane des débarquements de homards de 1985 à 2009, et le point de référence supérieur est de 8 867 t. La moyenne mobile des débarquements sur trois ans est de 21 147 t pour la saison se terminant en 2011-2012, ce qui démontre que le stock de homards dans la ZPH 34 se situe dans la zone saine et bien au-delà du point de référence supérieur.
- Un point de référence supérieur proposé basé sur les prises par unité d'effort de la pêche commerciale représente 80 % de la médiane des prises par unité d'effort pour la période de 1998-1999 à 2008-2009. La moyenne mobile sur trois ans actuelle (1,0 kg/casier levé) se situe bien au-delà du point de référence supérieur (0,62 kg/casier levé).
- Un point de référence supérieur proposé indépendant de la pêche pour l'abondance des homards de taille inférieure à la taille réglementaire et de taille réglementaire représente 80 % de la médiane du taux de prises dans le relevé du quota individuel transférable pour la période de 1996 à 2009. La moyenne mobile sur trois ans actuelle (71,9) se situe bien au-delà du point de référence supérieur (19,0 homards par trait).
- Les conditions environnementales semblent très favorables à la production de homards. Les taux d'exploitation élevés dans le secteur côtier de la ZPH 34 n'ont pas freiné les augmentations considérables au chapitre de l'abondance au cours des dix à douze dernières années. Puisque les conditions environnementales demeurent favorables pour le homard, les niveaux actuels des efforts de pêche ne semblent pas avoir menacé la durabilité des stocks de homards dans la ZPH 34.
- Le pourcentage de la contribution des femelles de grande taille (longueur de carapace de plus de 100 mm) à la reproduction est faible et a probablement diminué par rapport au taux d'il y a vingt ans. Comme on ne sait pas combien de temps les conditions environnementales favorables se maintiendront, on recommande d'envisager de mettre en œuvre des mesures en vue d'augmenter la production d'œufs des femelles de grande taille.
Considérations écosystémiques
- Selon les tendances précédentes dans l'oscillation nord-atlantique, la température de l'eau dans la ZPH 34 pourrait être plus élevée que la moyenne au cours des prochaines années. Pour ce qui est des tendances à long terme relatives à la température, il existe dans la baie de Fundy une légère tendance à la hausse qui pourrait être importante, mais la station de Halifax n'indique aucune tendance à long terme concernant la température.
- Les tendances des indices de la biomasse dérivés du relevé estival par navire scientifique pour les prédateurs potentiels du homard (p. ex. loup atlantique, morue, brosme, aiglefin, chaboisseau à dix-huit épines, hémitriptère atlantique, aiguillat commun, merluche blanche) indiquent que l'abondance de la plupart d'entre eux est faible par rapport à leur moyenne à long terme.
- Les principales espèces capturées accessoirement dans la pêche étaient celles pouvant être conservées à titre d'appât ou pour la vente, à savoir le crabe nordique (mâle seulement), le crabe commun (mâle seulement) et diverses espèces de chaboisseau et d'hémitriptère atlantique. Les autres espèces importantes comprenaient le brosme, la morue, le bernard l'hermite et le buccin. Les prises accessoires totales et les prises accessoires ne pouvant être conservées représentent respectivement 15 % et 4,2 % des débarquements totaux de homards. Les rejets de homard (la survie après la remise à l'eau est élevée) ont été estimés à 0,7 kg pour chaque 1,0 kg de homards débarqués, ou 14 634 t (2009-2010). Les homards de taille non réglementaire représentent environ 97 % des rejets de homard.
- On a calculé que la zone touchée par les casiers à homard (empreinte de la pêche) au cours d'une année dans l'ensemble de la ZPH 34 représente moins de 0,1 % de la superficie totale.
Le présent avis scientifique découle de l'Examen du cadre et de l'évaluation pour les stocks de homard dans les ZPH 34 à 38 : Partie 2 – Évaluation, qui s'est tenu du 12 au 14 février 2013. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu'elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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