Avis scientifique 2013/031

Évaluation des stocks de crevettes nordiques (Pandalus borealis) et de crevettes ésopes (Pandalus montagui) dans les zones d'évaluation est et ouest (zones de pêche à la crevette 2 et 3)

Sommaire

• Le régime thermique dans la zone d’évaluation s’est régularisé, passant des températures plus élevées enregistrées en 2010 et 2011 aux niveaux que l’on a constatés pendant les quatre premières années de relevé. On ne dispose d’aucune nouvelle donnée d’étude pour la zone d’évaluation ouest, et l’avis émanant de la mise à jour de 2012 correspondant à ces données a été reporté. L’évaluation comprend des données sur la pêche depuis la mise à jour de 2012.
• Depuis la mise à jour de 2012, un relevé effectué par la Northern Shrimp Research Foundation (NSRF) et Pêches et Océans Canada dans la zone de pêche de la crevette exploratoire 2 et dans la zone d’étude de l’île Resolution a fourni des données indépendantes sur la pêche aux fins de la présente évaluation.
• On a utilisé la biomasse dérivée du relevé, les données sur la pêche et les indices sur le taux d’exploitation pour évaluer les stocks de Pandalus borealis et de Pandalus montagui.

Zone d’évaluation est – Pandalus borealis

• Le total des captures (de la pêche dirigée et accessoires) de Pandalus borealis a varié, sans afficher de tendance, aux environ 6 000  t de 1997 à 2009-2010. L’augmentation des prises pendant les saisons de pêche 2010-2011 et 2011-2012 provenait principalement de l’intensification de l’effort de pêche et de l’accroissement des prises dans la zone 2 de pêche de la crevette à l’est de 63°O. Les statistiques des prises de 2012-2013 ne sont pas entièrement disponibles, mais il est peu probable que le total autorisé des captures soit atteint.
• L’indice de la biomasse exploitable se situait dans une fourchette de 51 000 à 79 000 t de 2008 à 2012 et atteignait 68 000 t en moyenne. L’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle allait de 28 000 à 48 000 t et sa moyenne était d’environ 40 000 t pendant la même période. L’indice de la biomasse exploitable de 2012 était de 60 000 t et l’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle s’établissait à 41 000 t.
• Les perspectives de recrutement sont incertaines.
• L’indice du taux d’exploitation observé a varié, sans afficher de tendance, de 2007-2008 à 2011-2012, et a affiché une moyenne d’environ 9 %. Les prises étaient bien inférieures au total autorisé des captures. Si l’on fait fond sur le total autorisé des captures de 2012-2013, qui s’élève à 9 150 t, le taux d’exploitation possible serait de 15 %.
• Selon le Cadre de l’approche de précaution du Plan de gestion intégrée des pêches, l’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle dans la zone d’évaluation est demeure dans la zone saine en 2012-2013.

Zone d’évaluation est  – Pandalus montagui

• Les prises ont décliné de façon constante, passant d’environ 4 000 t en 1999 à quelque 135 t en 2011-2012, puis ont augmenté pour atteindre 656 t en 2012-2013. On pense que la baisse est imputable à des changements du régime de pêche, à la conjoncture et à d’autres possibilités de pêche. L’augmentation en 2012-2013 provient principalement du renouvellement de l’effort de pêche dans la région marine du Nunavik.
• L’indice de la biomasse exploitable se situait dans une fourchette de 7 400 à 29 000 t de 2008 à 2012 et atteignait quelque15 000 t en moyenne en 2012-2013. L’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle allait de 5 800 à 24 000 t et sa moyenne était d’environ 10 000 t pour la même période. L’indice de la biomasse exploitable de 2012 était de 29 000 t et l’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle s’établissait à 24 000 t. Il est impossible que l’augmentation de la biomasse ait résulté de la croissance de la population locale.
• Les perspectives de recrutement sont incertaines.
• L’indice du taux d’exploitation observé a varié, sans afficher de tendance, de 2007-2008 à 2011-2012, et a affiché une moyenne d’environ 6 %. Le taux d’exploitation de 2012-2013 est incertain à cause des préoccupations que l’on a évoquées au sujet de l’estimation de la biomasse.
• L’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle dans la zone d’évaluation est a décliné, entrant dans la zone de prudence et approchant du point de référence limite en 2011-2012. Bien que l’augmentation subite de l’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle de 2012 l’ait fait remonter dans la zone saine, bien au-dessus du point de référence supérieur, des préoccupations au sujet de l’estimation de la biomasse invitent à la prudence.

Zone d’évaluation ouest^{Note de bas de page 1} – Pandalus borealis

• Les données des observateurs font état de captures de 60 t de Pandanus borealis en 2010-2011, de 0 t en 2011-2012 et de 6 t en 2012-2013.
• En 2011, l’indice de la biomasse exploitable de Pandanus borealis était de 19 700 t et l’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle était de 6 400 t, ce qui est semblable aux précédents relevés.
• Des points de référence ont été élaborés pour le Cadre de l’approche de précaution. On a défini le point de référence supérieur (3 400 t) comme se situant à 80 % et le point de référence limite (1 300 t) à 30 % de la moyenne géométrique de la biomasse du stock reproducteur pour les trois relevés. Ils seront réévalués lorsque des données supplémentaires seront disponibles.
• L’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle dans la zone d’évaluation ouest place la ressource dans la zone saine du Cadre de l’approche de précaution. Le total autorisé des captures de 1 500 t dans la zone d’évaluation ouest pour la saison de pêche 2013-2014 aboutira à un taux d’exploitation potentiel de 8 % si la biomasse observée lors du relevé de 2011 demeure inchangée en 2013.

Zone d’évaluation ouest^{Note de bas de page 1} – Pandalus montagui

• Les données des observateurs font état de captures de 300 t de Pandalus montagui en 2010-2011, de 840 t en 2011-2012 et de 1 300 t en 2012-2013.
• En 2011, l’indice de la biomasse exploitable de Pandanus montagui était de 71 500 t et l’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle de 32 500 t, ce qui est semblable aux précédents relevés.
• Des points de référence ont été élaborés pour le Cadre de l’approche de précaution. On a défini le point de référence supérieur (18 000 t) comme se situant à 80 % et le point de référence limite (6 700 t) à 30 % de la moyenne géométrique de la biomasse du stock reproducteur pour les trois relevés. Ils seront réévalués lorsque des données supplémentaires seront disponibles.
• L’indice de la biomasse du stock reproducteur femelle dans la zone d’évaluation ouest place la ressource dans la zone saine du Cadre de l’approche de précaution. Le total autorisé des captures de 5 000 t dans la zone d’évaluation ouest pour la saison de pêche 2013-2014 aboutira à un taux d’exploitation potentiel de 7 % si la biomasse observée lors du relevé de 2011 demeure inchangée en 2013.

Le présent avis scientifique découle de la réunion  sur l’évaluation des stocks de crevettes nordiques et ésopes du 18 aux 20 février 2013. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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