Avis scientifique 2013/032

Évaluation du potentiel de rétablissement du meunier des montagnes (Catostomus platyrhynchus), populations de la rivière Milk (UD2)

Sommaire

• L'aire de répartition connue du meunier des montagnes dans l'UD2 est limitée à trois bassins versants du réseau hydrographique de la rivière Milk : les rivières North Milk et Milk; quelques tributaires de la rivière Frenchman; le ruisseau Battle et l'un de ses tributaires, le ruisseau Nine Mile. 
• L'espèce est abondante dans les rivières North Milk et Milk en Alberta, et la trajectoire de sa population semble stable depuis plusieurs décennies. L'abondance du meunier des montages va de faible à moyenne dans le réseau de la rivière Frenchman et demeure faible dans celui du ruisseau Battle; la trajectoire de la population est inconnue dans ces deux réseaux.
• Dans l'UD2, le meunier des montagnes fréquente généralement des cours d'eau de montagne clairs et frais dont la largeur varie de 2 à 40 m et dont le substrat est dominé par le gravier et les galets. Les poissons plus jeunes se trouvent habituellement dans des eaux moins profondes et au débit plus lent que celles fréquentées par les adultes. Le frai a lieu dans des rapides adjacents à des fosses de cours d'eaux de montagne au débit rapide à modéré, et commence habituellement vers la fin du printemps et le début de l'été. On connaît mal les habitats d'hivernage.
• Une population de meunier des montages affichant une probabilité de persistance d'environ 99 % sur 100 ans, un seuil de quasi-disparition de 50 adultes et 15 % de risque de catastrophe (une chute ponctuelle de l'abondance de 50 % ou plus) par génération, nécessiterait une population minimale viable (PMV) d'au moins 6 400 adultes et au moins 3 ha d'habitat convenable.
• Les résultats de la modélisation donnent à penser que la population de meunier des montagnes du réseau hydrographique de la rivière Milk ne court pas un danger imminent de disparition (c.-à-d. qu'elle excède vraisemblablement la cible de PMV de 6 400 adultes et qu'elle dispose de davantage d'habitat que le minimum convenable), tandis que les deux populations de la Saskatchewan sont en péril, bien qu'elles n'aient probablement jamais atteint les densités nécessaires pour atteindre la PMV de 6 400 adultes.
• En l'absence d'autres dommages, mesures de rétablissement ou limitations de l'habitat, on prévoit qu'une PMV de 6 400 adultes disparaîtrait en 32 ans. Lorsque la survie à tous les âges est améliorée de 28 %, la population est quasi stabilisée et le risque de disparition imminente est éliminé.
• La dynamique des populations de meunier des montagnes est très sensible aux perturbations qui touchent la survie des individus immatures (de l'éclosion à l'âge 2) et la survie collective des adultes (âges 2 à 6). Il faut réduire au minimum les dommages durant ces parties du cycle biologique.
• Les plus grandes menaces qui pèsent sur la survie et sur la persistance du meunier des montagnes dans l'UD2 sont liées aux effets cumulatifs des changements de paysage causant des pertes et des dégradations de l'habitat qui résultent notamment des modifications du débit des cours d'eau. Les conditions anoxiques et de sécheresse, en combinaison avec la régulation des eaux et les pratiques de prélèvement d'eau, peuvent réduire de façon importante la quantité et la qualité de l'habitat du meunier.
• Les sources d'incertitude concernant le meunier des montagnes dans l'UD2 sont nombreuses, notamment en Saskatchewan : abondance et trajectoire de la population, caractéristiques du cycle biologique (notamment les taux de survie et la croissance de la population), besoins en matière d'habitat (notamment l'aire de répartition et l'étendue de l'habitat convenable), déplacements entre et parmi les populations, compréhension des facteurs environnementaux limitatifs.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 10-11 janvier 2012 sur L’évaluation du potentiel de rétablissement du meunier des montagnes (Catostomus platyrhynchus), populations de la rivière Milk. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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