Avis scientifique 2013/042
Évaluation du potentiel de rétablissement de le méné des plaines (Hybognathus placitus) au Canada
Sommaire
- Actuellement, l'aire de répartition du méné des plaines au Canada se limite aux ruisseaux Rock et Morgan, en Saskatchewan.
- Les adultes de l'espèce sont des généralistes en matière d'habitat et vivent habituellement dans les rivières à eaux turbides, sablonneuses et limoneuses. Ils ont une préférence pour les eaux dormantes et les échancrures. On sait peu de choses sur l'habitat des jeunes de l'année et des juvéniles.
- Le méné des plaines se déplace en amont pour le frai pendant les périodes de débit modéré à élevé. Ce dernier est nécessaire à la réussite de la reproduction. On a évalué qu'il faut plus de 100 km d'habitat d'eaux vives pour que les larves puissent se développer.
- À l'heure actuelle, on estime que la population au Canada compte environ 41 800 adultes (les intervalles de confiance de 80 % sont : 2 400-55 400), ce qui est considéré comme élevé. Toutefois, comme on ne connaît pas la trajectoire de la population, l'état général de la population est jugé passable.
- D'après ces abondances, si la population est stable, le risque de disparition dans 100 ans sera de 2 % (1-69 %).
- Pour atteindre une probabilité de persistance d'environ 99 %, compte tenu d'un risque de déclin catastrophique de 15 % par génération (déclin de 50 % de la population), il faut à peu près 60 600 ménés des plaines adultes.
- La persistance (c.-à-d. le maintien de populations saines et viables là où elles se trouvent actuellement), plutôt que le rétablissement, représente un objectif à long terme plus approprié pour cette espèce.
- Chez le méné des plaines, la croissance de la population est surtout vulnérable aux changements touchant la survie des individus immatures. Elle peut également être influencée par la fécondité des individus qui fraient pour la première fois, si le taux de mortalité après le frai est élevé, ou par la survie à la deuxième année, si la population est stable ou en déclin.
- Pour pouvoir soutenir l'abondance actuelle estimée, il faut au moins 12 hectares d'habitat convenable, dont 115 km de rivière sans obstacle. L'habitat disponible au Canada est évalué à 12 hectares et comprend 26,5 km de rivière sans obstacle. Il s'avère donc essentiel de maintenir la connectivité avec le ruisseau Rock des États-Unis.
- Au Canada, les plus grandes menaces pesant sur le méné des plaines sont la destruction et la fragmentation de l'habitat, la modification des régimes de débit naturels, les piscivores exotiques et les changements climatiques.
- Afin d'éviter que le taux de croissance de la population diminue de plus de 1 %, les dommages temporaires (prélèvement unique d'individus) ne devraient pas être responsables de plus de 12,5 % de la baisse de l'abondance des adultes, de plus de 17 % de la baisse de l'abondance des jeunes de l'année et de plus de 7,5 % de la baisse de l'abondance totale sur une période de sept ans.
- Il y a plusieurs sources d'incertitude concernant le méné des plaines. Elles concernent les points suivants : la biologie, l'écologie, le cycle biologique, les exigences en matière d'habitat, les estimations de l'abondance, et l'aire de répartition canadienne. De plus, on ne connaît pas suffisamment bien la gravité et les répercussions des menaces pesant sur le méné des plaines.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 12 décembre 2012 sur l’évaluation du potentiel de rétablissement du méné des plaines (Hybognathus placitus). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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