Avis scientifique 2013/046

Évaluation du potentiel de rétablissement du chabot des montagnes Rocheuses (Cottus sp.), populations du versant est, en Alberta

Sommaire

• En Alberta, le chabot des montagnes Rocheuses est présent dans le réseau hydrographique de la rivière St. Mary, en amont du réservoir St. Mary, et dans le cours inférieur des ruisseaux Aetna et Lee, dans la rivière Milk Nord, dans le cours supérieur de la rivière Milk jusqu'au point de confluence avec la rivière Milk Nord, ainsi qu'en aval du point de confluence jusqu'à 85 km de la frontière avec le Montana.
• On ne dispose pas d'assez de renseignements pour définir les chabots des montagnes Rocheuses présents dans ces six cours d'eau comme formant des populations distinctes sur le plan génétique. Actuellement, aucun obstacle n'empêche l'espèce de se déplacer dans le réseau hydrographique des rivières St. Mary et Milk; elle peut seulement se déplacer vers l'aval depuis le réseau de la rivière St. Mary vers le réseau de la rivière Milk, au moyen du canal St. Mary. Dans la présente évaluation, chaque cours d'eau est considéré comme un stock plutôt qu'une population.
• Cette espèce vit dans des cours d'eau froide et claire, et elle semble plus abondante là où le substrat rocheux ne comporte pas de vase, près des rives où la vitesse du courant est de faible à modérée.
• Durant le frai, les nids sont construits sous des rochers ou, parfois, sur des végétaux aquatiques ou des débris au fond de l'eau; le mâle demeure près du nid pendant plusieurs semaines pour le garder exempt de vase et d'autres débris jusqu'à l'éclosion des œufs. Le nid correspond à la définition de « résidence » de la LEP.
• Aucune estimation de l'abondance n'a été obtenue jusqu'à maintenant, mais des échantillonnages répétitifs menés à quelques sites permettent de faire des comparaisons entre les stocks. L'état de la population de chabot des montagnes Rocheuses est « bon » pour les rivières St. Mary et Milk, « passable » pour la rivière Milk en aval du point de confluence, « mauvais » pour la rivière Milk en amont du point de confluence, et « inconnu » pour les ruisseaux Lee et Aetna.
• Une population minimale viable (PMV) d'au moins 1 480 adultes a été estimée pour une probabilité d'extinction de 0,01 sur 100 ans, une probabilité de déclin catastrophique (50 %) de 0,15 et un seuil d'extinction de deux adultes (un mâle et une femelle). Une population de cette taille aurait besoin 0,12 ha d'habitat convenable.
• Une PMV de 1 480 adultes devrait s'éteindre en 42 ans (fourchette : 25-68 ans). Lorsque la survie à tous les âges est améliorée de 20 %, la population commence à s'accroître, et le risque de disparition imminente est éliminé.
• La dynamique des populations de chabot des montagnes Rocheuses est particulièrement sensible aux perturbations qui touchent la survie des individus immatures (de l'éclosion à l'âge 2) et la survie collective des adultes (âges 2 à 8).
• La dégradation et la perte de l'habitat, surtout si elles découlent de modifications du débit, sont les plus grandes menaces qui pèsent sur la survie et la persistance du chabot des montagnes Rocheuses en Alberta. Les conditions de sécheresse, en combinaison avec la régulation des eaux et les pratiques de prélèvement d'eau, peuvent réduire de façon importante la quantité et la qualité de l'habitat du chabot.
• Il reste de nombreuses sources d'incertitude concernant le chabot des montagnes Rocheuses : les caractéristiques biologiques et du cycle biologiques, y compris les taux de survie des jeunes de l'année et des juvéniles, les taux de croissance de la population et les déplacements saisonniers; les exigences en matière d'habitat, surtout pour les œufs et les alevins ainsi que pendant l'hivernage; la fréquence et l'ampleur des événements catastrophiques et les véritables seuils d'extinction; et la compréhension des facteurs environnementaux qui limitent son existence.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 22 au 23 mars 2011 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement (ÉPR) du chabot des montagnes Rocheuses (populations du versant est). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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