Avis scientifique 2013/048
Désignation de nouvelles zones d'importance écologique et biologique (ZIEB) de la biorégion des plateaux de Terre-Neuve-et-Labrador
Sommaire
- Quinze ZIEB ont été désignées, définies et décrites au sein de la biorégion étudiée des plateaux de Terre-Neuve-et-Labrador. Les quatorze ZIEB statiques représentent approximativement 31 % de l'ensemble de la région examinée.
- Dans la biorégion étudiée des plateaux de Terre-Neuve-et-Labrador, trois ZIEB se trouvent dans des zones côtières (région de Nain, lac Melville et baie Gilbert); sept ZIEB se trouvent dans des régions extracôtières (plateau extérieur du banc Saglek, plateau extérieur du banc Nain, ensellement Hopedale, talus du Labrador, cuvette marginale du Labrador, chenal Notre-Dame et éperon Orphan); quatre ZIEB chevauchent des zones côtières et extracôtières (nord du Labrador, bras Hamilton, îles Grey et plateau Fogo) et une ZIEB est provisoire, longeant l'extrémité sud de la banquise.
- On a tenu compte d'un certain nombre de sources de renseignements, y compris des données de relevés de recherche, des études publiées ou non, des connaissances écologiques traditionnelles et locales et des connaissances expertes pour la désignation des ZIEB de l'aire d'étude. On admet toutefois que des renseignements supplémentaires permettant éventuellement de désigner d'autres zones d'importance précises au sein de chaque ZIEB, de peaufiner les frontières des ZIEB ou de désigner des ZIEB supplémentaires peuvent exister ou être dévoilés.
- Comme la plupart des données disponibles pour l'analyse contenaient relativement peu de renseignements sur les saisons, des renseignements plus précis sur le caractère saisonnier pourraient également améliorer la désignation des ZIEB.
- Le traitement des renseignements et des données provenant de plusieurs sources et découlant de différentes méthodes de collecte rend difficile la transposition du matériel disponible en paramètres pouvant être comparés. Pour contourner ce problème, les composantes côtières et extracôtières de l'aire d'étude ont été évaluées séparément.
- Au total, on a examiné 208 couches de données biologiques et océanographiques afin de réaliser les analyses requises pour désigner les ZIEB dans l'aire d'étude. On a rééchantillonné 99 couches extracôtières à l'aide d'une grille de 20 km par 20 km, et on a examiné 75 couches côtières en fonction de l'échelle dans laquelle étaient présentées les données. Parmi ces couches, 52 couches côtières reposaient sur des données provenant du Répertoire des ressources côtières des collectivités.
- La plupart des ZIEB de la biorégion étudiée des plateaux de Terre-Neuve-et-Labrador ont été désignées en fonction du regroupement d'une ou, plus souvent, plusieurs espèces au sein de la zone, car peu d'ensembles des données disponibles, même jumelés à des connaissances expertes, permettaient l'évaluation des événements du cycle biologique d'une espèce dans une zone donnée. Toutefois, on peut supposer que les regroupements sont souvent liés à des activités essentielles aux conséquences sur le succès reproducteur, principalement s'ils sont prévisibles sur le plan saisonnier d'une année à l'autre.
- À la suite de la réunion, on a découvert que le classement quantile ArcGIS utilisé pour mener les analyses des zones d'importance n'avait pas donné les résultats escomptés. On ne connaît pas exactement l'incidence sur la taille et la forme finale des ZIEB, car ces éléments ont été définis dans le cadre du processus d'examen par les pairs. Toutefois, comme les principales caractéristiques de l'aire d'étude sont tout de même bien décrites, il est probable que le résultat final ne présente pas de différences marquées.
- On a établi qu'une augmentation ou une diminution de la taille du quantile supérieur extrait à titre d'élément « important » de chaque couche pourrait avoir une incidence sur la taille, mais probablement pas sur l'emplacement, des zones délimitées. Fait à noter, l'interprétation des couches de données par des spécialistes visant à faciliter la désignation des zones a également eu une incidence sur la taille et la forme finales des ZIEB, tout comme le processus d'examen par les pairs.
- Les ZIEB ont été désignées uniquement en fonction des limites de l'aire d'étude. Toutefois, cela n'empêche pas le prolongement dans les eaux adjacentes des caractéristiques importantes sur lesquelles repose la désignation des ZIEB.
- De nombreuses composantes de l'habitat qui sous-tendent des processus écologiques et biologiques importants dans la zone côtière n'ont pas été bien définies dans le cadre du présent processus. De telles composantes comprennent l'étendue, la dynamique et la durée de la banquise côtière, la présence de polynies et de chenaux d'eau libre récurrents ainsi que de zones de productivité primaire élevée, comme les forêts de varech, les herbiers de zostères et les zones de remontée des eaux.
- Les eaux profondes, c.-à-d. les eaux se trouvant à l'extérieur du plateau et du talus continentaux, représentent une vaste étendue océanique encore relativement peu étudiée, et par conséquent, non désignée. Ainsi, la répartition et la diversité des habitats en eaux profondes, comme les plaines abyssales, les évents hydrothermaux, les suintements d'hydrate de méthane et de saumure, les récifs coralliens en eaux froides et les canyons en eaux profondes, et le biote qu'ils soutiennent, n'ont pas été répertoriées de manière convenable aux fins d'examen dans le cadre du présent type d'analyse.
- Les zones n'ayant pas été désignées comme des ZIEB dans le cadre de la présente évaluation ont tout de même une certaine importance sur le plan écologique. Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que de telles zones n'exigent peut-être pas un degré plus élevé de protection par rapport à d'autres zones, ou les renseignements disponibles à l'heure actuelle ne permettent pas de désigner ces zones comme des ZIEB.
- Compte tenu des limites de certaines données disponibles dans la biorégion et des changements sur le plan de la structure environnementale et communautaire observés récemment dans l'écosystème, il est important de réexaminer de manière périodique la délimitation des ZIEB à mesure que les recherches scientifiques, les activités de surveillance, les connaissances écologiques locales (CEL) et les connaissances écologiques traditionnelles (CET) donnent naissance à de nouveaux renseignements. De tels réexamens permettront de veiller à ce que les décisions de gestion reposent sur les meilleurs renseignements possible.
- Dans le cadre de l'établissement de mesures de gestion, on devrait évaluer soigneusement les raisons sur lesquelles repose chaque ZIEB. Le caractère hétérogène et les propriétés écologiques sous-jacentes au sein de ZIEB largement désignées doivent être définis clairement en ce qui concerne l'étendue temporelle et spatiale des couches, ainsi que des incertitudes connexes propres à chacune.
- La priorisation des ZIEB désignées dans l'aire d'étude dépendrait des objectifs en matière de gestion au sein de la biorégion. Comme ces objectifs n'ont pas encore été établis, le classement des ZIEB désignées n'offrirait aucun avantage supplémentaire à l'heure actuelle.
Le présent avis scientifique découle de l’examen sur la Désignation de nouvelles zones d'importance écologique et biologique (ZIEB) de la biorégion des plateaux de Terre-Neuve-et-Labrador, du 23 au 25 octobre 2012. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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