Avis scientifique 2013/064
Avis scientifique découlant de l'évaluation nationale du risque d'introduction au Canada d'espèces aquatiques non indigènes par les eaux de ballast
Sommaire
- L'eau de ballast est un vecteur qui pose un risque important d'introduction primaire et secondaire d'espèces aquatiques non indigènes dans toutes les régions. Certaines de ces ENI sont devenues ou peuvent devenir envahissantes. Les espèces envahissantes peuvent avoir des impacts économiques, sociaux ou écologiques.
- L'avis scientifique (AS) qui suit s'appuie sur une analyse comparative du risque relatif que comportent 11 voies d'entrée d'eau de ballast au Canada dans les régions de l'Atlantique, du Pacifique, de l'Arctique et des Grands Lacs (figure 1).
- Dans l'analyse comparative, on prend en compte le potentiel d'arrivée et de survie d'ENI de zooplancton et de phytoplancton (les microbes ne sont pas inclus dans l'analyse) pour déterminer le potentiel d'introduction ainsi que l'ampleur des conséquences qu'entraînent ces espèces aquatiques non indigènes. Le risque relatif posé par le rejet d'eaux de ballast par des navires commerciaux dans les eaux canadiennes a été évalué à la lumière des exigences réglementaires actuelles concernant les eaux de ballast, et des exigences futures de la norme de rendement D-2 de l'Organisation maritime internationale (OMI).
- Le risque d'envahissement que posent actuellement les navires transocéaniques étrangers qui arrivent dans les Grands Lacs et dans le fleuve Saint-Laurent (GLFSL) a été utilisé comme risque de référence le plus faible dans cette étude, étant donné que le renouvellement de l'eau de ballast est considéré comme particulièrement efficace pour cette voie d'entrée et qu'aucune ENI introduite par l'eau de ballast n'a été signalée dans les Grands Lacs depuis 2006. Toutefois, étant donné qu'il s'agit d'une évaluation du risque relatif, il convient de signaler que même les voies d'entrée classées au niveau de risque le plus faible présentent un risque d'envahissement.
- Bien qu'il y ait peu de rejets d'eau de ballast dans l'Arctique, ce qui engendre un risque annuel relativement faible, le risque posé par des rejets individuels de navires transocéaniques étrangers dans l'Arctique est comparativement élevé. Ce risque ira en augmentant dans l'avenir avec la croissance attendue des activités de transport maritime commercial, grâce à des saisons plus longues sans glace et au développement du Nord. Il est peu probable que les ports de l'Arctique servent de source d'ENI pour les eaux canadiennes.
- Les navires qui voyagent dans les zones d'exemption pour le renouvellement de l'eau de ballast dans les régions du Pacifique et de l'Atlantique représentent actuellement un risque relativement élevé d'envahissement. Les navires étrangers exemptés constituent une voie d'entrée importante pour l'introduction d'ENI de zooplancton et de phytoplancton dans les eaux canadiennes par le biais d'eaux de ballast non renouvelées.
- Le risque que posent les navires affectés à la navigation intérieure (navires canadiens), en ce qui a trait à l'introduction d'espèces aquatiques non indigènes, varie selon les régions, les groupes taxonomiques et les échelles temporelles. Les cargos hors mer (ou laquiers) posent un risque relativement élevé en ce qui a trait aux ENI de zooplancton dans le cas des deux échelles temporelles, tandis que les navires côtiers de la côte est présentent un risque relativement élevé tant en ce qui concerne les ENI de zooplancton que les ENI de phytoplancton, dans le cas des rejets individuels d'eau de ballast. Le risque que posent les navires canadiens dans l'Arctique est relativement faible. Dans le cas des navires canadiens de la côte ouest, le risque n'a pas été évalué en raison d'un manque de données.
- Bien que les exigences réglementaires actuelles concernant le renouvellement de l'eau de ballast des navires transocéaniques permettent de réduire le risque d'envahissements d'ENI dans les écosystèmes d'eau douce (p. ex., les Grands Lacs), ces exigences sont moins efficaces pour réduire le risque dans le cas des écosystèmes marins (c.-à-d. que les voies d'entrée des navires transocéaniques étrangers dans les régions de l'Atlantique et du Pacifique posent un risque relativement élevé dans cette évaluation).
- L'abondance d'ENI de zooplancton (c.-à-d. le nombre d'individus) serait réduite pour toutes les voies d'entrée si elle était gérée en conformité avec la norme D-2 de l'Organisation maritime internationale. Toutefois, l'abondance d'ENI de phytoplancton serait réduite seulement dans le cas de la moitié des voies d'entrée.
- Une gestion efficace de toutes les introductions d'ENI qui ont lieu par l'entremise de navires nécessitera la prise en compte d'autres vecteurs liés au transport maritime, comme les biosalissures des coques de navires et les sédiments d'eau de ballast, tant dans le cas des navires commerciaux que des navires non commerciaux.
Le présent avis scientifique découle de la réunion de consultation scientifique nationale du Secrétariat canadien de consultation scientifique de Pêches et Océans Canada, qui a eu lieu du 25 au 27 mars et du 19 au 21 juin 2013, et qui portait sur l'évaluation du risque d'introduction d'espèces aquatiques non indigènes par les navires au Canada. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée lorsqu'elle sera disponible sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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