Avis scientifique 2013/071

Cadre scientifique pour l'analyse des variations de la productivité dans le contexte des modifications apportées à la Loi sur les pêches

Sommaire

• On décrit un cadre pour l'évaluation des variations de la productivité des pêches qui résultent de la mise en œuvre  d'ouvrages, d'entreprises et d'activités (projets).  En général, ce cadre comporte la détermination du type d'impact et de son échelle; les séquences des effets (SE) existantes sont utilisées pour établir les effets résiduels possibles, qui sont évalués à l'aide de paramètres pertinents de la productivité. Les effets résiduels sur la productivité servent de base à la prise de décisions.
• Ce cadre doit être appliqué dans les cas où l'évaluation technique conclut que le projet est susceptible de causer une modification permanente de l'habitat ou la mort de poissons.
• La productivité des pêches peut être directement quantifiée au moyen d'une série d'indicateurs, tels que le rendement ou le taux de prise, ou mesurée indirectement en examinant les composantes de la productivité des pêches ou leurs covariables (c.-à-d. en utilisant des variables substitutives). La productivité des pêches est déterminée par la productivité biologique des poissons (et des poissons dont dépendent les pêches) ainsi que par la dynamique des pêches. Dans le présent avis scientifique, l'évaluation des impacts des projets sur les composantes de la productivité des pêches porte principalement sur la biologie des poissons visés. Ces composantes ont trait au cycle vital de l'espèce et comprennent des mesures des indices vitaux (p. ex., la croissance, la survie, la reproduction et la migration).
• Les dommages sérieux sont principalement décrits en ayant recours à des modèles de séquences des effets (SE) pour déterminer les résultats que l'on ne peut pas éviter ou réduire (p. ex., les effets résiduels d'agents de stress).  Les résultats des SE sont de probables résultats biologiques : effets localisés sur la quantité d'habitat, effets sur la qualité de l'habitat et transformations des écosystèmes.
• Dans le cas des projets dont on considère qu'ils entraîneront des transformations de l'écosystème (à une telle échelle qu'il faudra les mesurer en hectares), il est recommandé d’évaluer  la productivité à l'échelle de la population ou de l'écosystème. 
• Dans le cas des projets qui altèrent la quantité et/ou la qualité de l'habitat (ou qui provoquent la mort de poissons) dans le voisinage du projet lui-même, on analyse les composantes de la productivité des pêches selon l'approche du cycle biologique (reproduction, croissance, survie, migration). Des paramètres qualitatifs et quantitatifs sont compilés pour chaque composante de la productivité. 
• Les courbes de réponse productivité-état décrivent le rapport entre la modification des conditions de l'habitat (ou la mort de poissons) et ses effets sur une des composantes de la productivité des pêches, en plus d'établir un lien direct entre les dommages sérieux et la productivité.
• Il est possible d'intégrer des processus qui varient en fonction de la densité aux évaluations de la productivité, mais on aura alors besoin de renseignements détaillés sur la biologie de l'espèce et d'un modèle de population.

Le présent avis scientifique découle de l’évaluation nationale par les paires du 12 au 14 mars 2013 sur les Lignes directrices scientifiques supplémentaires concernant l’élaboration d’une politique de protection des pêches : outils opérationnels scientifiques pour la mise en oeuvre.  Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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