Avis scientifique 2014/047

Évaluation du potentiel de rétablissement des épaulards hauturiers au large de la côte du pacifique du Canada

Sommaire

• Les épaulards hauturiers de l'est du Pacifique Nord constituent une seule population ayant une aire de répartition connue qui s'étend des eaux du plateau continental du sud de la Californie jusqu'à l'est des îles Aléoutiennes en Alaska.
• Comparativement à d'autres populations d'épaulards dans les eaux canadiennes du Pacifique, on ne rencontre que rarement des épaulards hauturiers. Ces épaulards ont été identifiés pour la première fois au large de la Colombie-Britannique en 1988, et n'ont été vus que 103 fois jusqu'à 2012.
• Les épaulards hauturiers présentent une tendance de déplacement diffuse en latitude dans leur répartition saisonnière et sont le plus souvent vus au large de la Californie durant les mois d'hiver et au large de l'Alaska durant l'été. Dans les eaux de la Colombie-Britannique, des épaulards hauturiers ont été vus ou détectés par voie acoustique durant tous les mois de l'année, avec certaines preuves de période de pointe en mars, août et décembre.
• Bien que l'habitat privilégié des épaulards hauturiers dans les eaux canadiennes du Pacifique semble être constitué des eaux extérieures du plateau continental, cette espèce fait des incursions occasionnelles dans des eaux du passage intérieur protégées.
• Les épaulards hauturiers se nourrissent principalement de requins, y compris la laimargue du Pacifique, le requin bleu et l'aiguillat commun, même s'ils consomment également certains poissons téléostéens comme le saumon quinnat et le flétan du Pacifique.
• Les modèles de population qui font appel aux données de photo-identification indiquent que la population d'épaulards hauturiers est faible, avec une abondance annuelle moyenne estimée à 300 individus (intervalle de densité postérieure le plus élevé (IDPE) à 95 % = 257 à 373).
• La tendance de la population semble stable avec des taux de survie annuels moyens de 0,98 (IDPE à 95 % = 0,92 à 0,99) équilibrés par des taux de recrutement de 0,02 (IDPE à 95 % = 0 à 0,07).
• Les menaces potentielles pesant sur l'habitat des épaulards hauturiers comprennent le manque de proies, le bruit sous-marin aigu et chronique, la contamination chimique et biologique, les déversements de pétrole, et les perturbations. Des sources potentielles de mortalité causée par l'humain incluent l'enchevêtrement dans les engins de pêche et les collisions avec un navire.
• Un taux de prélèvement biologique potentiel de 0,55 animal par an semble indiquer que la population ne pourrait soutenir que très peu de mortalités d'origine anthropique sans diminuer.
• Il n'y a pas de preuve que la petite population d'épaulards hauturiers connaisse une réduction de son habitat ou de ses proies, que ce soit dans son aire de répartition totale ou dans les eaux canadiennes. Bien que la biomasse disponible totale de leurs proies élasmobranches ne soit pas connue, les trois espèces consommées par les épaulards hauturiers, à savoir la laimargue du Pacifique, le requin bleu et l'aiguillat commun, sont répandues et abondantes, et il n'y a pas d'indication de déclin de l'abondance chez les trois espèces.
• D'autres études sur le terrain visant à mieux documenter les tendances d'utilisation de l'habitat et l'écologie de l'alimentation des épaulards hauturiers sont nécessaires pour cerner l'habitat essentiel potentiel et décrire ses fonctions, ses caractéristiques et ses attributs.
• Des efforts continus de photo-identification seront nécessaires pour améliorer les estimations de l'abondance de la population et les paramètres du cycle biologique, et surveiller les tendances futures.

Le présent avis scientifique découle de la réunion sur l'évaluation du potentiel de rétablissement des épaulards hauturiers qui s'est tenue les 27 et 28 mai 2013. Toute autre publication découlant de ces réunions sera publiée, lorsqu'elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques du secteur des Sciences de Pêches et Océans Canada (MPO).

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