Avis scientifique 2015/018

Évaluation de la crevette nordique (Pandalus borealis) dans les zones de pêche de la crevette 4 à 6 (divisions de l'OPANO 2G-3K) et de la crevette ésope (Pandalus montagui) dans la zone de pêche de la crevette 4 (division 2G de l'OPANO)

Sommaire

• L'état des ressources de crevette nordique dans les zones de pêche de la crevette (ZPC) 5 et 6 a été mis à jour à partir des données de relevés plurispécifiques au chalut du MPO effectués à l'automne (1996-2014). L'état des ressources de crevette nordique et de crevette ésope dans la ZPC 4 a été mis à jour à partir des données de relevés au chalut effectués en été par la Northern Shrimp Research Foundation (NSRF) et le MPO (2005-2014).
• Les données des relevés au chalut des ZPC 4 à 6 ont fourni des renseignements sur la répartition des crevettes, les fréquences de longueur, et la biomasse. Les tendances du rendement des pêches ont été déduites à partir du total autorisé des captures (TAC), du nombre de prises commerciales jusqu'à présent, des captures par unité d'effort (CPUE) et des habitudes de pêche.

Environnement et écosystème

• Les données des ZPC 5 et 6 indiquent que la crevette représente une partie importante du régime alimentaire de nombreuses espèces de poissons de fond. Au cours des dernières années, la proportion de crevettes dans les régimes alimentaires a diminué, tandis que celle d'une autre espèce fourragère clé, le capelan, a augmenté. Les données pertinentes de la ZPC 4 sont insuffisantes.
• Dans la ZPC 6, la biomasse totale des poissons qui sont des prédateurs possibles de la crevette a augmenté. Par conséquent, on a estimé que leur consommation de tous les types d'aliments a triplé depuis la fin des années 1990, et est restée à ce niveau depuis 2010. Une estimation de la prédation totale de la crevette a atteint un sommet en 2011 et a depuis diminué d'environ deux fois le niveau du milieu des années 2000. Les tendances futures dépendront de la trajectoire de la biomasse des prédateurs et de la disponibilité d'autres proies, comme le capelan.

Pandalus borealis dans la ZPC 6

• Au cours des quatre dernières années, les prises commerciales ont atteint environ 60 000 t. Il est prévu que le TAC de 2014-2015 de 48 196 t soit atteint.
• Les CPUE normalisées des grands navires ont varié sans afficher de tendance depuis 2010, alors que les CPUE des petits navires ont augmenté.
• L'indice de la biomasse exploitable a diminué, passant de 421 000 t en 2011 à  216 000 t en 2013, soit la plus faible de la série chronologique, et a légèrement augmenté en passant à 233 000 t en 2014.
• L'indice de la biomasse du stock reproducteur femelle a diminué, passant de 250 000 t en 2011 à environ 136 000 t en 2013 et 2014, le niveau le plus bas de la série.
• Les changements liés au climat (p. ex. le moment de la poussée phytoplanctonique) et l'augmentation de la pression exercée par la prédation laissent supposer un faible recrutement à la biomasse exploitable à moyen terme.
• L'indice du taux d'exploitation a varié entre 5,6 % et 22,3 % de 1997 à 2014-2015, et a atteint en moyenne 18,3 % au cours des cinq dernières années. L'indice du taux d'exploitation de 2014-2015 sera de 22,3 % si le TAC est atteint.
• On a évalué que l'indice de la biomasse du stock reproducteur femelle, à son plus bas niveau de la série chronologique, se situait en dessous du milieu de la zone de prudence dans le cadre de l'approche de précaution (AP) du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP). Si le TAC de 48 196 t est maintenu et atteint lors de la saison 2015-2016, l'indice du taux d'exploitation sera de 20,7 %.

Pandalus borealis dans la ZPC 5

• Au cours des cinq dernières années, les prises commerciales ont atteint environ 23 000 t. Il est prévu que le TAC de 2014-2015 de 20 970 t soit atteint.
• Les CPUE normalisées des grands navires ont augmenté au cours des quatre dernières années.
• L'indice de la biomasse exploitable est relativement stable depuis 2010, et était de 116 000 t en 2014.
• L'indice de la biomasse du stock reproducteur femelle a peu changé depuis 2010, et était de 60 000 t en 2014.
• Les changements liés au climat (p. ex. le moment de la poussée phytoplanctonique) et l'augmentation de la prédation laissent supposer un faible recrutement à la biomasse exploitable à moyen terme.
• L'indice du taux d'exploitation a varié, sans afficher de tendance, et avec une moyenne de 18 % depuis 2010.
• On a évalué que l'indice de la biomasse du stock reproducteur femelle se situait dans la zone saine du cadre de l'AP du PGIP. Si le TAC de 20 970 t est maintenu et atteint en 2015-2016, l'indice du taux d'exploitation sera de 18,1 %.

Pandalus borealis dans la ZPC 4

• Les prises commerciales ont augmenté, passant d'environ 10 000 t de 2005-2006 à 2011-2012 à environ 15 000 t au cours des deux dernières années.
• Depuis 2010, les CPUE normalisées des grands navires ont fluctué au-dessus de la moyenne à long terme.
• L'indice de la biomasse exploitable est relativement stable depuis 2010, et était de 134 000 t en 2014.
• L'indice de la biomasse du stock reproducteur femelle a peu changé depuis 2010, et était de 89 800 t en 2014.
• Les perspectives pour le recrutement à la biomasse exploitable sont incertaines.
• Depuis 2010, l'indice du taux d'exploitation a affiché une tendance à la hausse et atteint 11,2 % au plus tard en 2014-2015.
• On a évalué que l'indice de la biomasse du stock reproducteur femelle se situait dans la zone saine du cadre de l'AP du PGIP.

Pandalus montagui dans la ZPC 4

• Les prises commerciales de P. montagui, sous la forme de prises accessoires dans la pêche de P. borealis, ont augmenté, passant de 280 t en 2008 à 4 700 t en 2012; et ont diminué à 1 200 t en 2014. La limite de prises accessoires de 4 033 t n'a pas été atteinte au cours des deux dernières années.
• L'indice de la biomasse exploitable a doublé depuis 2010, et était de 34 100 t en 2014.
• La biomasse du stock reproducteur femelle est inconnue.
• Les perspectives pour le recrutement à la biomasse exploitable sont inconnues.
• L'indice du taux d'exploitation aurait été de 11,8 % en 2014-2015 si la limite des prises accessoires avait été atteinte.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 17 au 23 février 2015 sur l'Évaluation de la crevette nordique et de la crevette ésope pour 2015. Toute autre publication issue de cette réunion sera publiée, lorsqu'elle sera disponible, sur le Calendrier des avis scientifiques du MPO.

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