Avis scientifique 2015/034

Évaluation du crabe des neiges de la Nouvelle-Écosse (4VWX)

Sommaire

• En 2014, les débarquements dans les parties nord et sud de la région est de la Nouvelle-Écosse (N.-E.N.-É. et S.-E.N.-É.) se sont chiffrés à 778 t et 11 267 t, respectivement, tandis que dans la division 4X, ils ont été de 79 t pour la saison 2013-2014, ce qui représente des débarquements semblables à ceux de l'année précédente dans le S.-E.N.-É. et le N.-E.N.-É. et une baisse de 33 % dans 4X par rapport à l'année précédente. Les totaux autorisés de captures (TAC) de 2014 étaient de 783 t, 11 311 t et 80 t dans le N.-E.N.-É., le S.-E.N.-É. et 4X, respectivement.
• En 2014, les taux de captures non normalisés ont diminué de 2 % dans le N.-E.N.-É. et ont augmenté de 8 % dans le S.-E.N.-É. et de 25 % dans la division 4X, par rapport à l'année précédente.
• Dans le N.-E.N.-É., le taux estimé de rejets de crabes à carapace molle (% des débarquements totaux) a été de 3,2 % en 2014, ce qui est semblable au taux de 3,4 % en 2013. Ces taux sont beaucoup plus bas que ceux des années précédentes (111 % en 2007), en raison d'une augmentation de la pêche de printemps et du vieillissement du stock exploitable. Dans le S.­E.N.­É., le taux estimé de rejets de crabes à carapace molle a été de 1,9 % des débarquements en 2014, comparativement à 1,7 % en 2013. L'avancement de l'ouverture de la saison de pêche a permis d'améliorer les taux de manipulation de crabes à carapace molle dans le N.-E.N.-É. et dans le S.-E.N.-É., mais il est important de continuer à faire preuve de diligence pour protéger le futur recrutement. Les taux de rejets de crabes à carapace molle dans 4X sont négligeables, principalement en raison de la pêche automnale et hivernale.
• La biomasse exploitable de crabe des neiges après la pêche a diminué de 40 % (2 075 t, par rapport à 3 451 t en 2013) dans le N.-E.N.-É. et de 13 % (40 119 t par rapport à 46 203 t en 2013) dans le S.-E.N.-É. Dans 4X, l'estimation de la biomasse a augmenté de 388 % (2 059 t par rapport à 531 t en 2013), en fonction d'un seul sous-ensemble de stations ayant fait l'objet d'un relevé en 2014. Les résultats dans 4X devraient être considérés comme préliminaires jusqu'à ce qu'une analyse plus approfondie des relevés et des données sur la pêche commerciale soit réalisée. Dans toutes les zones, les résultats ont été plus incertains en 2014 par rapport aux années précédentes en raison de changements de période des relevés, de durée des relevés et de navire. Il existe une autre source d'incertitude dans le N.-E.N.-É. en ce qui concerne la migration dans la zone qui n'est pas détectée pendant les relevés au chalut, ce qui peut avoir une incidence sur la biomasse disponible pendant la pêche.
• En se fondant sur les histogrammes des fréquences de tailles de la population de crabes des neiges mâles, on prévoit très peu de recrutement interne pour la pêche dans le N.-E.N.-É. et dans 4X. On s'attend à ce que le recrutement interne dans le S.-E.N.-É. demeure à des niveaux modérés. La migration de crabes provenant de l'extérieur d'une zone donnée peut servir de recrutement pour sa pêche, mais n'est pas fiable en raison de sa nature épisodique apparente.
• L'abondance de crabes des neiges femelles adultes a continué de diminuer dans le N.-E.N.-É. et le S.-E.N.-É., et la production présumée d’œufs en résultant poursuit son déclin, après avoir culminé en 2007-2008. Le sex-ratio (proportion de femelles) continue d'être à prédominance de mâles dans le N.-E.N.-É. (bien que légèrement plus élevé qu'en 2013), se stabilise à de faibles niveaux dans le S.-E.N.-É. et diminue à des niveaux plus modérés dans 4X. Une forte vague de crabes immatures a été observée dans le relevé de 2014 dans toutes les zones, ce qui pourrait se traduire par une augmentation de la production dans le futur. De nouveaux crabes femelles matures sont prévus au cours des trois prochaines années dans le N.-E.N.-É. et le S.-E.N.-É. Dans 4X, il y a plus d'incertitude entourant les attentes à court terme de la production d'œufs.
• Les taux de mortalité par pêche estimés pour 2014 ont été de 0,30, 0,18 et 0,08 pour le N.-E.N.-É., le S.-E.N.-É. et 4X, respectivement.
• En 2014, les températures moyennes au fond étaient légèrement plus élevées dans le N.-E.N.-É. et le S.-E.N.-É. par rapport à 2013, ce qui poursuit une tendance générale au réchauffement observée depuis le début des années 1990. Les températures au fond ont diminué dans 4X pour chacune des deux dernières années après le phénomène extrême d'eaux chaudes de 2012, mais elles demeurent au-dessus de la moyenne à long terme pour la zone. Les changements de température auront des effets sur l'habitat du crabe des neiges dans les années à venir.
• Le flétan, le loup atlantique et les espèces de raies semblent être les prédateurs prédominants du crabe des neiges sur le plateau néo-écossais, bien que le crabe des neiges ne semble pas jouer un rôle important dans leur alimentation (2,2 %). Les tendances de la population de ces espèces sont incertaines, mais l'augmentation de la prédation pourrait faire baisser le recrutement futur jusqu'à la biomasse exploitable et avoir une incidence sur les profils de déplacement du crabe des neiges.
• Le nombre de prises accessoires est extrêmement faible pour cette pêche. Dans le N.-E.N.-É. et le S.-E.N.-É., les estimations des prises accessoires étaient de 0,01 % des débarquements de crabe des neiges. Le nombre de prises accessoires a été plus élevé dans la division 4X (par rapport à l'E.N.-É.), représentant 2,2 % des débarquements de crabe des neiges.
• Les incidences potentielles des activités sismiques sur la productivité du crabe des neiges sont inconnues, mais des données empiriques semblent indiquer qu'ils pourraient nuire au recrutement et aux migrations. Les débarquements non déclarés ou les fausses déclarations pourraient accroître davantage l'incertitude dans les résultats de l'évaluation du stock. Selon les preuves empiriques de pêcheurs commerciaux, des débarquements non déclarés se produiraient dans le S.-E.N.-É.
• Une approche de précaution établie sur les points de référence a été mise en œuvre pour cette pêche. Le point de référence limite est de 25 % de la capacité de charge et le point de référence supérieur du stock est de 50 % de la capacité de charge. Le taux d'exploitation de référence cible est de 20 % de la biomasse exploitable dans chaque zone et le point de référence d'exploitation ne doit pas dépasser la F_RMS. Divers indicateurs secondaires (population et écosystème) sont pris en compte dans les décisions de gestion.
• Dans le N.-E.N.-É., la biomasse exploitable a diminué au cours des trois dernières années et, bien que le stock demeure dans la zone « saine » (biomasse exploitable > point de référence supérieur du stock), il se rapproche de la zone de « prudence ». Un écart dans l'histogramme de fréquence de longueur pourrait indiquer un recrutement local limité à moyen et à long terme. En se fondant sur les tendances de la biomasse obtenues pendant le relevé, une diminution du TAC est recommandée.
• Dans le S.-E.N.-É., on estime que la biomasse exploitable est dans la zone « saine » (biomasse exploitable > point de référence supérieur). Malgré une diminution, la biomasse exploitable continue d'être élevée par rapport aux niveaux historiques et, avec le recrutement prévu pour les trois ou quatre prochaines années, il reste une marge de souplesse. On recommande le maintien ou une très légère diminution du TAC.
• Dans 4X, la biomasse exploitable est passée de la zone de « prudence » (point de référence inférieur < biomasse exploitable < point de référence supérieur) à la zone « saine » (point de référence supérieur < biomasse exploitable); toutefois, il existe une incertitude dans cette estimation de la biomasse, car les relevés dans la partie la plus occidentale des stations de relevé dans 4X n'ont pas été effectués. De plus, puisque le recrutement pour la prochaine saison est incertain, on recommande de continuer d'adopter une stratégie de pêche prudente en attendant une analyse plus poussée avant la saison 2015-2016.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 24 février 2015 sur l'Évaluation du crabe des neiges en Nouvelle-Écosse (4VWX). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).

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