Avis scientifique 2015/036
Évaluation de la population de capelans dans la sous-zone 2 et dans les divisions 3KL en 2015
Sommaire
- Les débarquements préliminaires se sont établis à 23 755 t et à 23 173 t en 2013 et 2014 respectivement, par rapport à un total autorisé des captures (TAC) de 22 771 t dans les divisions 2J3KL.
- Les pêcheurs signalent une hausse de l'abondance et de la répartition de l'espèce dans toutes les zones, y compris celles qui n'étaient pas réservées à la pêche commerciale en 2014, et des individus de plus grande taille (en longueur et en poids) à la teneur en gras plus élevée. Tous ces indicateurs sont comparables à ceux que l'on observait dans les années 1980.
- Les indices d'abondance des capelans de 2013 et 2014 tirés du relevé acoustique à la source étaient les plus élevés depuis 1990, qui se chiffraient à 53,6 et 121,9 milliards respectivement, soit environ 25 % des valeurs record enregistrées dans les années 1980.
- Quatre indices de recrutement des classes d'âge depuis 2003 étaient en général cohérents jusqu'en 2012, mais ont connu des évolutions différentes depuis. Les plus récentes évaluations des cohortes de 2012 et 2013 que l'on trouve dans le relevé acoustique étaient les plus élevées depuis 1996. On prévoit que ces cohortes seront composées de la majorité des reproducteurs en 2015 et 2016.
- Les deux indices d'abondance des larves de la cohorte de 2014 étaient inférieurs à la moyenne. Les autres cohortes de même importance ont peu contribué à la biomasse de reproducteurs arrivant à maturité.
- La répartition des individus à l'automne retourne à des schémas plus semblables à ceux de la fin des années 1980 qu'à ceux des deux dernières décennies, le centre de la masse se trouvant alors plus au nord et à l'ouest.
- La répartition au printemps a également retrouvé des schémas caractéristiques des années 1980, le capelan étant alors plus abondant dans les régions côtières au large de la presqu'île Avalon et de la baie de la Trinité. Cela constitue un déplacement vers l'ouest et le sud si on compare cette répartition à celle des 15 dernières années.
- Ces profils de migration verticale du capelan au large des côtes restent atténués en comparaison à ceux des années 1980. Depuis 1991, on trouve en général le capelan dans les secteurs où l'eau est plus profonde et plus près du fond marin.
- Les capelans capturés aux fins de la pêche commerciale en 2013 et 2014 avaient les longueurs et les poids moyens les plus imposants depuis 1990, et étaient en cela semblables à ceux que l'on pêchait à la fin des années 1980. Ces hausses de taille rendent compte d'une plus grande proportion de reproducteurs d'âge 3 dans les débarquements.
- La proportion de capelans d'âge 2 arrivant à maturité est passée de 5 % qu'elle était dans les années 1980 à un sommet de 80 % en 2005. Depuis 2011, la proportion de poisson d'âge 2 arrivant à maturité a sans cesse chuté jusqu'à un seuil de 19 % en 2014. La maturation tardive donne lieu à un ralentissement de la croissance, mais améliore la survie des capelans d'âge 2.
- Depuis le début des années 1990 jusqu'en 2010, les périodes de frai ont été retardées jusqu'à quatre semaines. Le frai maximal à Bryants Cove et à la plage de Bellevue entre 2011 et 2014 se déroulait entre le début et le milieu de juillet, presque deux semaines plus tard que dans les années 1980.
- Les indices de contenu stomacal du relevé acoustique à la source indiquent qu'en 2014 l'alimentation comptait parmi les plus carencées de la série chronologique. Le bon taux en matière d'alimentation de 2011 était tributaire des quantités à la hausse de copépodes et d'Oikopleura dans les aliments de la source et à des proportions plus élevées d'euphausiacés à l'automne.
- La survie des larves produites en 2011 et 2012 était de deux à trois fois supérieure à celle de toutes les cohortes depuis 2003. Cette période de deux années correspond à une hausse de la production de zooplancton ainsi qu'à une meilleure condition et une meilleure alimentation des capelans adultes.
- Les données sur l'alimentation et la taille selon l'âge du relevé acoustique de 2014 donnent à penser que cette année les conditions d'alimentation pourraient ne pas être aussi favorables que celles de 2011-2013.
- La biomasse du macrozooplancton (moins d'un millimètre) s'est rapprochée des valeurs normales en 2014 après plusieurs années à des niveaux supérieurs à la moyenne. On a vu des crêtes de cette fraction de taille en 2007 et 2011 qui ont coïncidé avec les sommets des indices de recrutement normalisé du capelan.
- Les évaluations du modèle d'écosystème préliminaire de consommation de capelans par d'autres poissons sont en hausse depuis 2010, ce qui cadre avec l'abondance accrue que l'on observe dans les relevés acoustiques. Toutefois, on n'a pas mis à jour la consommation des capelans que font les phoques, les baleines et les oiseaux de mer.
- Étant donné les piètres conditions d'alimentation et de l'environnement observées en 2014, assorties à une force inférieure à la moyenne de la cohorte de larves en 2014, et vu l'importance du capelan en tant qu'espèce fourragère, on propose d'adopter une démarche prudente quant à la hausse du total autorisé des captures (TAC).
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 3 au 5 février 2015 sur l’État du capelan de la sous-zone 2 et des divisions 3KL. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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