Avis scientifique 2015/052
Mise à jour des avis sur les estimations de l'abondance et les prélèvements pour la population de baleines boréales de l'est du Canada et de l'ouest du Groenland
Sommaire
- Les populations de baleines boréales de l'est du Canada et de l'ouest du Groenland (ECWG) sont largement répandues autour de l'île de Baffin pendant l'été et se rassemblent dans l'inlet Prince-Régent, le golfe de Boothia, le bassin Foxe, le détroit de Cumberland, la baie Isabella et Repulse Bay, en août. Par le passé, cette population a été victime de surpêche par des chasseurs commerciaux. Des éléments probants indiquent que la population de baleines boréales de l'ECWG a augmenté considérablement depuis la fin de la chasse commerciale à la baleine.
- Aucun des relevés aériens précédents n'a couvert l'ensemble de l'aire de répartition estivale de la population de baleines boréales de l'ECWG. Un relevé hivernal a été réalisé dans le détroit d'Hudson en mars 1981, et un relevé estival a été effectué sur le détroit d'Éclipse, l'inlet Prince-Régent et le golfe de Boothia en août 2002. L'estimation de l'abondance partielle obtenue à partir du relevé de 2002 était imprécise en raison du petit nombre de baleines observé et de la grande incertitude associée à l'estimation.
- En août 2013, un relevé aérien à grande échelle a été effectué sur toutes les grandes zones de regroupement de la population de baleines boréales de l'ECWG, à l'exception du bassin Foxe, de Repulse Bay et du détroit de Lancaster. Pour comptabiliser les baleines boréales en immersion qui n'étaient pas visibles par les observateurs chargés des relevés aériens, les résultats du relevé ont été ajustés avec les données recueillies en août 2012 et 2013 près d'Igloolik et de Pangnirtung, au Nunavut, à l’aide de 22 baleines marquées avec des enregistreurs de plongée à liaison satellite. Selon la zone et le moment du mois, les baleines boréales étaient visibles pendant les observations de 17,6 % à 29,1 % du temps. L'application de cette correction au relevé d'août 2013 a donné lieu à une estimation mise à jour de l'abondance des baleines boréales, soit 6 446 spécimens (coefficient de variation, CV = 26 %).
- L'abondance de la population de baleine boréale de l'ECWG a également été estimée à l'aide d'une approche d'analyse génétique par capture-marquage-recapture. L'analyse de 1 177 échantillons de biopsie, prélevés à neuf emplacements de l'aire de répartition de la population a produit la meilleure estimation de l'abondance de la population; soit 7 660 individus (plage d'incertitude : 4 500–11 100).
- L'approche d'analyse génétique par capture-marquage-recapture, bien que prometteuse, s'appuie sur plusieurs hypothèses. Il faudrait une exploration plus approfondie avant de pouvoir contourner ces hypothèses. Pour cette raison, nous recommandons d'utiliser uniquement l'estimation de l'abondance du relevé aérien de 2013 pour calculer les niveaux de prises durables de baleine boréale de l'est du Canada.
- Étant donné que nos connaissances de l'effectif de la population actuel ne reposent que sur quelques relevés incomplets sur une période de 34 ans, et compte tenu de l'incertitude au sujet de l'effectif de la population de baleines boréales de l'ECWG avant la chasse commerciale à la baleine, nous recommandons d'utiliser un facteur de rétablissement (FR) de 0,5 dans le calcul du prélèvement biologique potentiel (PBP) de pêche durable.
- En utilisant l'estimation du relevé aérien de 2013 et un facteur de rétablissement de 0,5, la population de baleines boréales de l'ECWG peut soutenir une mortalité anthropique totale de 52 individus par an, toutes sources de mortalité anthropique confondues (p. ex. pêche, animaux abattus et perdus, enchevêtrement dans les filets, collisions avec des navires).
Le présent avis scientifique découle de la réunion régionale d'examen par des pairs qui s'est déroulée du 17 au 19 juin 2014 et intitulée Aquaculture en cage en eau douce : impacts écosystémiques des déchets de phosphore dissous et sous forme de particules. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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