Avis scientifique 2016/003
Évaluation des systèmes de classification hiérarchique de l'écologie marine pour les régions du Pacifique et des Maritimes
Sommaire
- Deux applications d’un cadre conceptuel de système de classification hiérarchique de l’écologie marine (SCHEM) (MPO 2013) ont été examinées pendant une réunion d’examen zonal par les pairs tenue du 29 septembre au 2 octobre 2015. Le cadre conceptuel a été appliqué de façon indépendante pour découper les biorégions du plateau du nord et du plateau sud de la région du Pacifique (BPNP et BPSP) du MPO et la biorégion du plateau néo-écossais des Maritimes du MPO (BPNEM) en de plus petites unités spatiales hiérarchiques en fonction des caractéristiques écologiques.
- Une classification harmonisée des écosystèmes benthiques fondée sur les résultats de la région du Pacifique et des Maritimes a été mise en place et est recommandée pour les futures demandes de classification benthique. Le SCHEM harmonisé constitue une révision de la classification proposée au MPO (2013) et compte onze (11) niveaux. Des approches ont été mises en place pour remplir les niveaux 4 à 7 (sous la biorégion). Bien que cette classification soit hiérarchique en termes d’échelles spatiales, ce ne sont pas toutes les unités ou tous les niveaux qui sont parfaitement ancrés dans le niveau ou l’échelle ci-dessus. Par exemple, une seule unité géomorphologique (niveau 5), comme un creux barométrique, peut s’étendre sur plusieurs unités biophysiques (niveau 4).
- Les classifications des régions du Pacifique et des Maritimes représentent des variantes de la même approche. La classification de la région du Pacifique sur le plan biophysique (niveau 4) est principalement fondée sur les données biologiques et environnementales, et la classification des Maritimes est principalement fondée sur les données environnementales qui sont pondérées avec l’information provenant des analyses biologiques antérieures dans la région. Il convient de mentionner que des méthodes autres que celles qui ont été examinées dans le cadre de ce processus pourraient être appropriées pour classer les zones en unités écologiques à différents niveaux de la hiérarchie.
- Les méthodes utilisées pour élaborer et remplir les niveaux dans le SCHEM harmonisé et la délimitation des unités biophysiques (niveau 4) et géomorphologiques (niveau 5) qui en découlent dans les cartes de classification pour la région du Pacifique sont solides et conviennent à leur objectif prévu d’appuyer et d’éclairer les initiatives de planification spatiale marine en ce qui concerne les tendances en matière de diversité d’habitats et de communautés à de multiples échelles spatiales, particulièrement la réalisation de la représentativité et de la répétitivité des critères de conception du réseau d’AMP. Les limites entre les unités biophysiques pourraient représenter des zones de transition plutôt que des indices absolus de la différentiation spatiale entre les habitats ou les collectivités en tenant compte de l’échelle de l’analyse et pourraient constituer une importante unité biophysique en soi.
- Pour la région des Maritimes, en raison des différences dans les couches océanographiques et bathymétriques, ce qui a limité l’interprétation de la couche des unités biophysiques qui en découlent, il a été convenu qu’il serait préférable d’utiliser les couches océanographiques et bathymétriques séparément dans les futures initiatives de planification spatiale marine dans la région, plutôt que d’utiliser la couche des unités biophysiques. On recommande de procéder à une enquête sur les tendances spatiales dans la composition des espèces et dans les données environnementales à plusieurs variables sur l’ensemble du plateau néo-écossais dans la région des Maritimes afin de déterminer si des tendances biogéographiques et écologiques similaires de communautés d’espèces se maintiennent à l’échelle biophysique, c.-à-d. si elles fournissent une certaine validation des unités biophysiques définies uniquement par les données environnementales.
- Il n’a pas encore été possible de définir d’« unité » côtière ou littorale sur le plan biophysique (niveau 4) dans la région du Pacifique étant donné l’insuffisance de données à l’échelle appropriée. La délimitation de cette unité peut avoir une incidence sur les limites des unités biophysiques adjacentes.
- L’outil de modélisation du terrain benthique a été utilisé dans la région du Pacifique afin de définir les unités géomorphologiques de niveau 5 sur le fond marin qui sont censées avoir d’importantes associations d’espèces; toutefois, ces corrélations biologiques n’ont pas été validées. Les résultats actuels sont probablement suffisants pour commencer la planification spatiale marine, mais d’autres travaux visant à mieux caractériser ces classifications en fonction de leurs associations d’espèces sont recommandés.
- On a proposé un modèle de parcelles de hauts-fonds s’appuyant sur les données sur le substrat pour décrire l’habitat dans les eaux côtières de moins de 50 m de profondeur, mais celui-ci n’a pas été évalué pour remplir les unités du biotope de niveau 6 dans la région du Pacifique. D’autres travaux sont recommandés pour enquêter sur son application dans les eaux plus profondes, et faire face à des problèmes d’échelle. D’autres méthodes qui intègrent l’information biologique pourraient aussi être appropriées et devraient être identifiées et étudiées.
- Une méthode de classification du biotope dans la région des Maritimes fondée sur les caractéristiques du substrat a été présentée pour l’unité biophysique côtière uniquement, comme les données sur les substrats côtiers sont les seules données à haute résolution disponibles pour toute la région. On recommande d’appliquer des modèles de substrat pour classifier les unités de biotope là où les données biologiques ne sont pas disponibles.
- Le niveau 7 (faciès biologique) pourrait être représenté par des espèces ou des habitats focaux, car l’éventail complet des données biologiques avec une résolution et une échelle suffisantes n’est disponible à l’heure actuelle dans aucune des régions. On recommande de recueillir toutes les données disponibles sur la répartition des unités des faciès biologiques à petite échelle de niveau 7 (p. ex. récifs d’éponges siliceuses, zostère et bancs de varech) et d’élaborer et d’évaluer des modèles afin de prévoir les aires de répartition de ces habitats dans la BPNP et la BPNP.
- On recommande l’élaboration et la mise en œuvre d’un système de classification des systèmes pélagiques à l’aide du SCHEM benthique harmonisé en tant que modèle.
- Les classifications des régions des Maritimes et du Pacifique n’incluent pas la zone intertidale, bien que cette unité ait été classée de façon indépendante dans chaque région. Comme la zone intertidale peut avoir une valeur pour certains processus de gestion, il est recommandé de mener une enquête plus poussée sur l’intégration appropriée de ces classifications à une unité côtière ou littorale.
- Des bases de données géospatiales pour gérer les données spatiales et les couches sont une composante essentielle du SCHEM harmonisé. Un soutien continu pour maintenir cette base de données est important pour l’application réussie du SCHEM pour éclairer les décisions de gestion. La collaboration entre les programmes du MPO qui participent à des initiatives de planification spatiale marine (p. ex. planification des AMP, préparation et intervention en milieu marin, aquaculture, protection des pêches) est recommandée pour mettre au point une base de données géospatiales accessibles et complètes et éviter le dédoublement des efforts et les incohérences dans les produits.
- Afin de remplir les niveaux de résolution plus élevée du SCHEM, il est recommandé d’examiner plusieurs ensembles de données, notamment (sans s’y limiter) des évaluations environnementales réalisées par des tiers, des connaissances écologiques locales, des connaissances des Premières Nations, des études sur le choix des sites d’aquaculture, des études universitaires et des collections des musées afin de maximiser l’inclusion de données biologiques dans la mesure du possible et s’il y a lieu.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 29 septembre au 2 octobre 2015, examen zonal par les pairs sur l'Évaluation des systèmes de classification hiérarchique de l'écologie marine pour les régions du Pacifique et des Maritimes. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu'elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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