Avis scientifique 2016/027
Évaluation des stocks de pétoncles des eaux côtières du Québec en 2015
Sommaire
- Au Québec, les débarquements annuels de pétoncles ont totalisé en moyenne 63 t de muscles pour la période de 2013 à 2015, ce qui représente une diminution de 10 % par rapport à la période 2010-2012. Par ailleurs, l’effort de pêche a aussi diminué de 11 % par rapport à 2010-2012. Les débarquements provenaient à 73 % des Îles-de-la-Madeleine, 23 % de la Côte-Nord et 4 % de la Gaspésie.
Côte-Nord
- Les débarquements ont diminué de 25 % par rapport à 2010-2012, tandis que l’effort de pêche a augmenté de 14 %.
- De 2013 à 2015, il n’y a pas eu d’effort de pêche dans les zones 16A1, 16A2, 16B, 16G, 16H, 16I, 18D et très peu dans les zones 15, 16C, 16D et 18A. L’état de la ressource est donc inconnu dans ces zones.
- Dans la zone 16E, la pêche a été depuis 2008 principalement dirigée sur le gisement « D » situé au sud de La Grande Île, où le recrutement des années précédentes avait été très bon. Les PUE commerciales des 3 dernières années sont inférieures à la moyenne 1992-2012 et celles des 2 dernières années sont parmi les plus faibles de la série historique. Le poids moyen des muscles débarqués de 2013 à 2015 demeure inférieur à la moyenne historique. Le dernier relevé de recherche (2014) montre que la densité de pétoncles de taille non-commerciale est supérieure à la moyenne et représente la plus forte valeur de la série, tandis que la densité des tailles commerciales demeure très faible. La majorité des indicateurs suggère que le taux d’exploitation est trop élevé. Il est donc recommandé de ne pas dépasser le niveau moyen d’effort des 3 dernières années et de diminuer l’effort de pêche sur le gisement « D ».
- Dans la zone 16F, les PUE des journaux de bord ont été très faibles de 2013 à 2015 et demeurent sous la moyenne de la série historique. Le poids moyen des muscles débarqués de 2013 à 2015 se situe près de la moyenne historique. Le dernier relevé de recherche (2014) montre que la densité des pétoncles de taille commerciale demeure inférieure à la moyenne de la série, alors que celle des pétoncles de taille non-commerciale est moyenne et sans tendance depuis 2004. Il est donc recommandé de ne pas dépasser le niveau d’effort moyen des 3 dernières années.
Gaspésie
- Les débarquements de pétoncle ainsi que l’effort de pêche ont diminué respectivement de 52 % et 57 % en 2013-2015 par rapport à 2010-2012.
- De 2013 à 2015, il y a eu absence ou peu d’effort de pêche dans les zones 17A1, 17A2, 18B1, 18B2 et 18C. L’état de la ressource est donc inconnu dans ces zones.
- Dans la zone 19A, les débarquements et l’effort de pêche en 2015 représentaient les plus faibles valeurs de la série historique. Les PUE sont faibles et stables depuis 2012. Au cours des deux dernières années, l’exploitation a été dirigée principalement sur 2 gisements. Il est donc recommandé de ne pas augmenter l’effort de pêche sur ces deux gisements.
Îles-de-la-Madeleine
- Dans la zone 20A, les débarquements de pétoncle géant ont augmenté significativement en 2007 et sont stables depuis. L’effort de pêche est bien distribué sur l’ensemble des gisements.
- Les PUE ont augmenté significativement en 2007 et sont assez stables depuis, mais à un niveau inférieur aux années 1980.
- Le relevé de recherche de 2015 indique une tendance haussière depuis 2009 des abondances des pétoncles de taille commerciale (100 mm et plus), de taille pré-recrue (85 à 100 mm) et de 70 à 85 mm qui atteignent des valeurs près des maximums et bien supérieures aux médianes de la série de référence (1987-2008).
- Des règles de décision sont en place depuis 2010 pour déterminer l’effort de pêche. Cet effort est calculé à partir des PUE provenant des journaux de bord et des indices d’abondance du relevé de recherche. L’effort de pêche est à revoir annuellement après la mise à jour des indicateurs. Pour 2016, l’effort de pêche maximal établi pour la zone 20A est de 329 jours en mer.
- Un relevé de recherche a été réalisé en 2015 sur la portion du « Dix-Milles » située dans la zone 23. Les superficies de présence pour le pétoncle géant et d’Islande dans la zone 23 sont respectivement de 38,4 et 27,4 km2. Selon l’analyse de la distribution et des densités observées pour le pétoncle géant, la portion du gisement située dans la zone 23 est le prolongement du gisement situé dans la zone 20A. Le gisement de pétoncle d’Islande chevauche les 2 zones selon des proportions équivalentes.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 24 février 2016 sur l’Évaluation des stocks de pétoncle des eaux côtières du Québec. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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