Avis scientifique 2016/028
Évaluation de la crevette nordique (Pandalus borealis) dans les zones de pêche de la crevette 4 à 6 et de la crevette ésope (Pandalus montagui) dans la zone de pêche de la crevette 4 en 2015
Sommaire
- L’état des ressources de crevette nordique dans les zones de pêche de la crevette (ZPC) 5 et 6 a été mis à jour à partir des données de relevés plurispécifiques au chalut de Pêches et Océans Canada (MPO) effectués à l’automne (1996-2015). L’état des ressources de crevette nordique et de crevette ésope dans la ZPC 4 a été mis à jour à partir des données de relevés au chalut effectués en été par la Northern Shrimp Research Foundation (NSRF) et le MPO (2005-2015).
- Les données des relevés au chalut des ZPC 4 à 6 ont fourni des renseignements sur la répartition des crevettes, les fréquences de longueur et la biomasse. Les tendances du rendement des pêches ont été déduites à partir des totaux autorisés des captures (TAC), du nombre de prises commerciales jusqu’à présent, des captures par unité d’effort (CPUE) et des habitudes de pêche.
- Les points de référence de l’approche de précaution ont été révisés depuis les dernières évaluations, conformément aux améliorations apportées à la méthode d’estimation de la biomasse. Le cadre de l’approche de précaution en soi n’a pas changé.
Environnement et écosystème
- L’indice climatique composite régional a diminué pour la cinquième année consécutive et est le septième plus bas en 66 ans, ce qui indique une tendance régionale au refroidissement depuis 2010, mais un écart par rapport aux conditions générales plus chaudes que la moyenne dans l’ensemble de l’Atlantique Nord.
- Comme en 2014, le cycle saisonnier de la température de la surface de la mer a été caractérisé par un printemps plus froid que la moyenne qui, combiné à un retard dans la régression de la glace de mer, a entraîné un début tardif de la prolifération printanière de phytoplanctons par rapport à la moyenne. Cela peut mener à une meilleure productivité de la crevette à moyen terme.
- À l’automne, les températures au fond dans la ZPC 6 étaient au-dessus de la normale, ce qui a donné lieu à des zones près de la normale et au-dessus de la normale dans l’habitat thermique éventuel de la crevette dans les divisions 2J et 3K de l’Organisation des pêches de l’Atlantique Nord-Ouest (OPANO), respectivement.
- Le forçage environnemental, la prédation et la pêche sont liés à la production subséquente des crevettes. L’accumulation de crevettes jusqu’au milieu des années 2000 a eu lieu durant une période où les conditions environnementales étaient favorables et où la prédation était moins importante.
- La production de crevettes par tête est en baisse depuis le milieu des années 2000. Les conditions environnementales et l’augmentation de la pression exercée par les prédateurs semblent être des facteurs importants du récent déclin. Toutefois, de récents écarts par rapport à la tendance décennale des conditions environnementales pourraient entraîner une production de crevettes par tête plus élevée à moyen terme; il est néanmoins peu probable qu’ils provoquent un rétablissement rapide de la ressource.
Crevette nordique (Pandalus borealis) dans la ZPC 6
- Au cours des deux dernières années, les prises commerciales ont atteint environ 50 000 t. Il est prévu que le TAC de 2015-2016 de 48 196 t soit atteint.
- Depuis 2010, les CPUE normalisées pour les grands et les petits navires varient autour de la moyenne à long terme sans afficher de tendance.
- L’indice de la biomasse exploitable a diminué; il est passé de 785 000 t en 2006 à 138 000 t en 2015, soit le taux le plus bas de la série chronologique. Il y a eu un déclin de 41 % entre 2014 et 2015.
- L’indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle a diminué; il est passé de 466 000 t en 2006 à 89 000 t en 2015, soit le taux le plus bas de la série chronologique. Il y a eu un déclin de 35 % entre 2014 et 2015.
- L’indice du taux d’exploitation a varié entre 5,5 % et 21,4 % de 1997 à 2015-2016, et a atteint en moyenne 18,3 % au cours des cinq dernières années. L’indice du taux d’exploitation de 2015-2016 sera 20,7 % si le TAC est atteint.
- L’indice de la BSR femelle est actuellement près du point de référence limite (PRL), dans la zone de prudence du cadre de l’approche de précaution du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP), avec une probabilité de 20 % qu’elle se situe dans la zone critique. Si le TAC de 48 196 t est maintenu et atteint durant la saison 2016-2017, l’indice du taux d’exploitation sera de 34,9 %.
Crevette nordique (Pandalus borealis) dans la ZPC 5
- Au cours des cinq dernières années, les prises commerciales ont atteint environ 23 000 t. Il est prévu que le TAC de 2015-2016 de 23 300 t soit atteint.
- Les CPUE normalisées pour les grands navires au cours des quatre dernières années sont demeurées stables à des niveaux élevés.
- L’indice de la biomasse exploitable est relativement stable depuis 2010, et était de 148 000 t en 2015.
- L’indice de la BSR femelle a peu changé depuis 2010, et était de 83 000 t en 2015.
- De 1997 à 2015-2016, l’indice du taux d’exploitation a varié autour de 15 % sans afficher de tendance.
- L’indice de la BSR femelle se situe dans la zone saine du cadre de l’approche de précaution du PGIP. Si le TAC de 23 300 t est maintenu et atteint en 2016-2017, l’indice du taux d’exploitation sera de 16 %.
Crevette nordique (Pandalus borealis) dans la ZPC 4
- Les prises commerciales ont augmenté, passant d’environ 10 000 t de 2005-2006 à 2011-2012 à environ 15 000 t au cours des trois dernières années.
- Les CPUE normalisées pour les grands navires ont fluctué près de la moyenne à long terme sans afficher de tendance.
- L’indice de la biomasse exploitable a fluctué sans afficher de tendance de 2005 à 2015; l’estimation ponctuelle de 2015 était de 91 000 t, ce qui représente une diminution de 13 % par rapport à 2014.
- L’indice de la BSR femelle pour 2015 était de 58 000 t, ce qui représente une réduction de 18 % par rapport à 2014.
- L’indice du taux d’exploitation a atteint 16,5 % en 2015-2016.
- En 2015, l’indice de la BSR femelle se trouvait dans la zone saine du cadre de l’approche de précaution du PGIP, avec une probabilité de 40 % qu’elle se soit trouvée dans la zone de prudence.
Crevette ésope (Pandalus montagui) dans la ZPC 4
- Les prises commerciales de crevette ésope (P. montagui), comme prises accessoires dans la pêche à la crevette nordique (P. borealis), ont augmenté; elles sont passées de 280 t en 2008 à 4 700 t en 2012, puis ont diminué à 2 135 t en 2015. La limite de prises accessoires de 4 033 t n’a pas été atteinte au cours des trois dernières années.
- L’indice de la biomasse exploitable pour 2015 était de 47 000 t, ce qui représente une augmentation de 52 % par rapport à 2014.
- La BSR femelle est inconnue.
- Si la limite des prises accessoires avait été atteinte, le taux d’exploitation aurait été de 8,6 % en 2015-2016.
- Il n’existe aucun cadre de l’approche de précaution du PGIP pour cette ressource.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 6 au 8 avril et des 11 et 12 avril 2016 sur l’Évaluation de la crevette nordique et de la crevette ésope. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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