Avis scientifique 2016/047

Évaluation des stocks de sébastes (Sebastes fasciatus et S. mentella) des unités 1 et 2 en 2015

Sommaire

• Les deux espèces de sébastes se répartissent selon la profondeur. Dans les relevés d’été, S. fasciatus domine à des profondeurs inférieures à 300 m, le long des pentes des chenaux et sur les bancs, sauf dans le cône Laurentien où il se retrouve en eaux plus profondes. S. mentella est surtout prédominant dans les principaux chenaux, à des profondeurs supérieures à 300 m.
• De 2010 à 2015 (les données de 2014 et 2015 sont préliminaires), les débarquements annuels moyens ont été de 481 t dans l’unité 1 (TAC annuel de 2 000 t). Durant la même période, les débarquements de l’unité 2 ont été en moyenne de 3 775 t (TAC annuel de 8 500 t). L’industrie signale que les conditions du marché et les limites relatives aux mesures de gestion ont eu une incidence majeure sur l’utilisation complète du TAC.
• Depuis 2004, l’indice de performance de la pêche indicatrice au chalut de fond est stable et comparable à la moyenne dans l’unité 1. Aucun indice de la performance de la pêche dans l’unité 2 n’est disponible.
• L’abondance des juvéniles de sébaste, largement dominé par S. mentella, a augmenté significativement dans les relevés de recherche à partir de 2013. Dans le nord du golfe du Saint-Laurent, l’abondance des juvéniles de S. mentella et S. fasciatus est 80 fois et 4 fois plus élevée que leur abondance moyenne respective pour la période 1993-2012. La première forte cohorte, celle de 2011, avait une taille modale de 17 cm à l’été 2015.
• Les fortes classes d’âge de S. mentella de 2011 et 2012 affichent la signature génétique de la population adulte des unités 1 et 2. La cohorte de 2011 semble aussi abondante que la dernière forte cohorte de S. mentella (celle de 1980) à avoir contribué significativement à la pêche et à la population adulte dans les unités 1 et 2.
• Les juvéniles de S. fasciatus observés dans les derniers relevés affichent la signature génétique de la population adulte des unités 1 et 2. En comparaison, les fortes cohortes de S. fasciatus (celles de 1973, 1985, 1988 et 2003) observées transitoirement au stade juvénile dans l’unité 1 affichaient la signature génétique de la population de la marge sud des Grands Bancs.
• Selon les estimations de la croissance des sébastes et l’hypothèse d’une population à l’équilibre, près de 50 % des poissons de la cohorte 2011 devraient être de taille supérieure à 22 cm en 2018, soit la taille minimale dans la pêche. En 2020, 51 % des poissons de la cohorte 2011 devraient être plus grands que 25 cm, soit la taille à la maturité sexuelle.
• Les biomasses des stocks reproducteurs estimées dans les relevés de recherche pour S. fasciatus et S. mentella ont chuté au début des années 1990 aux plus faibles valeurs observées et sont demeurées stables jusqu’à aujourd’hui. Il n’a pas été possible de séparer les espèces dans le relevé de l’unité 2 en 2014.
• Malgré les perspectives d’un fort recrutement, les biomasses des stocks reproducteurs des deux espèces sont toujours dans la zone critique selon l’approche de précaution de 2011.
• Les perspectives des stocks de sébastes des unités 1 et 2 sont très encourageantes à court terme grâce aux fortes cohortes de 2011, 2012 et 2013. Ces poissons commenceraient à recruter significativement à la pêche de 2018 à 2020, ce qui pourrait mener à une augmentation rapide de la biomasse reproductrice. D’ici là, la capture accidentelle de sébastes de taille inférieure à 22 cm devra être minimisée.
• L’arrivée des fortes cohortes de sébastes aura vraisemblablement un impact important sur l’écosystème de la région, notamment par une augmentation de la prédation sur les petits invertébrés et poissons.
• La capture actuelle n’a pas entraîné de baisse additionnelle de la biomasse des stocks reproducteurs depuis la dernière évaluation. Il y a de bonnes perspectives de recrutement à la pêche pour 2018 et d’augmentation de la biomasse mature d'ici 2020 pour les deux espèces. Présentement, la principale préoccupation est de maximiser la survie de ce recrutement potentiel pour les cinq prochaines années.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 3 mars 2016 sur l’Évaluation des stocks de sébaste (Sebastes fasciatus et S. mentella) des unités 1 et 2. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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