Avis scientifique 2017/012
Évaluation de la crevette nordique (Pandalus borealis) dans les zones de pêche de la crevette 4 à 6 et de la crevette ésope (Pandalus montagui) dans la zone de pêche de la crevette 4 en 2016
Sommaire
- L'état des ressources de crevettes nordiques dans les zones de pêche de la crevette (ZPC) 5 et 6 a été évalué à partir des données des relevés plurispécifiques au chalut de Pêches et Océans Canada (MPO) effectués à l'automne (1996-2016). L'état des ressources de crevettes nordiques et de crevettes ésopes dans la ZPC 4 a été mis à jour à partir des données des relevés au chalut effectués en été par la Northern Shrimp Research Foundation (NSRF) et le MPO (2005-2016).
- Les données des relevés au chalut des ZPC 4 à 6 ont fourni des renseignements sur la répartition des crevettes, les fréquences de longueur et la biomasse. Les tendances du rendement des pêches ont été déduites à partir des totaux autorisés des captures (TAC), du nombre de prises commerciales jusqu'à présent, des captures par unité d'effort (CPUE) et des habitudes de pêche.
Environnement et écosystème (ZPC 6 et sud de la ZPC 5)
- L'indice climatique composite régional s'est rétabli en 2016 à des conditions meilleures que les conditions moyennes (normales) qui prévalaient entre 1981 et 2010 après avoir diminué pendant sept années consécutives jusqu'à des valeurs parmi les plus basses de la série chronologique.
- En 2016, les températures au fond à l'automne étaient supérieures à la normale, avec pour conséquence l'apparition de zones au-dessus de la normale (2 °C à 4 °C) dans l'habitat thermique éventuel.
- L'étendue de la couverture de glace de mer ayant été inférieure à la normale, la prolifération du phytoplancton en 2016 est survenue plus tôt que lors des trois dernières années. Cela pourrait entraîner une réduction supplémentaire de la productivité de la crevette à court terme.
- Le forçage environnemental, la prédation et la pêche sont liés à la production subséquente des crevettes. L'accroissement de la population de crevettes jusqu'au milieu des années 2000 s'est produit durant une période où les conditions environnementales étaient favorables et où la prédation était moins importante.
- La production de crevettes par tête est en baisse depuis le milieu des années 2000. Les conditions environnementales et l'augmentation de la pression exercée par les prédateurs semblent être des facteurs importants du déclin. Les récentes conditions environnementales pourraient entraîner une augmentation de la production de crevettes par tête, mais il est peu probable qu'elles provoquent un rétablissement de la ressource dans la ZPC 6 (à un rythme similaire à celui de la période de rétablissement) à moyen terme si l'on prend en compte l'accroissement de la pression élevée exercée par la prédation.
- La crevette est une espèce fourragère très importante, particulièrement lorsque les proies à haute teneur énergétique, comme le capelan, se font rares. À court terme, la mortalité de la crevette liée à la prédation devrait rester élevée à moins d'une augmentation de l'abondance d'autres proies.
- Étant donné que la production de crevettes diminue, la pression de la pêche peut désormais influencer la diminution du stock dans la ZPC 6 davantage qu'elle ne le faisait auparavant.
Crevette nordique (Pandalus borealis) dans la ZPC 6
- Le total autorisé des captures (TAC) a été réduit de 42 % entre 2015-2016 et 2016-2017 pour être fixé à 27 825 t. Il est toutefois possible que ce TAC ne sera pas entièrement atteint.
- Les captures par unité d'effort (CPUE) ont généralement diminué depuis environ les dix dernières années.
- Les données de la pêche commerciale et des relevés montrent une contraction de la ressource au cours des dernières années.
- L'indice de la biomasse exploitable a diminué, passant de 785 000 t en 2006 à 104 000 t en 2016, soit l'indice le plus bas de la série chronologique. Il y a eu un déclin de 25 % entre 2015 et 2016.
- L'indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle a diminué, passant de 466 000 t en 2006 à 65 000 t en 2016, soit l'indice le plus bas de la série chronologique. Il y a eu un déclin de 27 % entre 2015 et 2016.
- L'indice du taux d'exploitation a varié entre 5,5 % et 21,4 % de 1997 à 2016-2017, et a atteint en moyenne 17,8 % au cours des cinq dernières années. L'indice du taux d'exploitation de 2016-2017 sera 20,2 % si le TAC est atteint.
- L'indice de la BSR femelle se situe actuellement dans la zone critique du cadre de l'approche de précaution (AP) du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP), avec une probabilité supérieure à 99 %. Si le TAC de 27 825 t est maintenu et atteint durant la saison 2017-2018, l'indice du taux d'exploitation sera de 26,8 %.
- Selon le PGIP, le taux d'exploitation ne devrait pas dépasser 10 % lorsque la BSR femelle se situe dans la zone critique.
Crevette nordique (Pandalus borealis) dans la ZPC 5
- Le TAC a été augmenté de 10 % entre 2015-2016 et 2016-2017 pour être fixé à 25 630 t.
- Les CPUE normalisées pour les grands navires au cours des cinq dernières années sont demeurées stables à des niveaux relativement élevés.
- L'indice de la biomasse exploitable a diminué de 27 %, passant de 149 000 t en 2015 à 110 000 t en 2016.
- L'indice de la BSR femelle a diminué de 35 %, passant de 83 200 t en 2015 à 54 300 t en 2016.
- De 1997 à 2016-2017, l'indice du taux d'exploitation a varié autour de 15 % sans afficher de tendance.
- L'indice de la BSR femelle se situe dans la zone saine du cadre de l'approche de précaution du PGIP, avec une probabilité de 6 % qu'il se situe dans la zone de prudence. Si le TAC de 25 630 t est maintenu et atteint en 2017-2018, l'indice du taux d'exploitation sera de 23,3 %.
Crevette nordique (Pandalus borealis) dans la ZPC 4
- Le TAC est resté le même depuis 2013-2014, à 14 971 t.
- Les CPUE normalisées pour les grands navires ont fluctué près de la moyenne à long terme sans afficher de tendance.
- Entre 2005 et 2012, l'indice de la biomasse exploitable a varié entre 76 600 t et 164 000 t. Il était de 95 300 t en 2016.
- Entre 2005 et 2012, l'indice de la BSR femelle a varié entre 39 700 t et 115 000 t. Il était de 55 500 t en 2016.
- Durant les trois dernières années, l'indice du taux d'exploitation a été d'environ 15 %.
- En 2016, l'indice de la BSR femelle se trouvait dans la zone saine du cadre de l'approche de précaution du PGIP, avec une probabilité de 45 % qu'il se situe dans la zone de prudence.
Crevette ésope (Pandalus montagui) dans la ZPC 4
- Les prises commerciales de crevettes ésopes (P. montagui), comme prises accessoires de la pêche de la crevette nordique (P. borealis), ont augmenté, passant de 280 t en 2008 à 4 700 t en 2012, puis ont diminué à 1 092 t en 2016. La limite de prises accessoires de 4 033 t n'a pas été atteinte au cours des quatre dernières années.
- L'indice de la biomasse exploitable pour 2016 était de 23 900 t, soit une diminution de 49 % par rapport à 2015.
- La BSR femelle est inconnue.
- Si la limite des prises accessoires avait été atteinte, le taux d'exploitation aurait été de 8,7 % en 2016-2017.
- Il n'existe aucun cadre de l'approche de précaution du PGIP pour cette ressource.
Le présent avis scientifique découle de la réunion des 16 et 17 février 2017 sur l'Évaluation de la crevette nordique et de la crevette ésope. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu'elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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