Avis scientifique 2017/016

Examen de l'information servant à la désignation de l'habitat essentiel de la Lamproie du Lac Cowichan (Lamproie de Vancouver)

Sommaire

• L'espèce Entosphenus macrostomus (lamproie du lac Cowichan ou lamproie de Vancouver) a seulement été observée dans les lacs Cowichan, Mesachie et Bear. Elle n'a pas été observée dans la rivière Cowichan, bien qu'aucun obstacle ne l'empêche d'accéder à la rivière.
• La lamproie du lac Cowichan a été décrite comme une espèce distincte en 1982. Depuis, des recherches limitées ont été effectuées sur ses caractéristiques biologiques, son rôle écologique et ses exigences en matière d'habitat.
• Aucune estimation quantitative récente et fiable de la population n'existe pour la lamproie du lac Cowichan. La population a été estimée à environ 1 000 à 2 000 adultes en 1988. Selon les études limitées par piégeage réalisées dans le lac Mesachie ces dernières années, on pense que la population pourrait avoir diminué depuis. En outre, les rapports de cicatrices et de blessures sur les saumons dans le lac ont varié au cours de cette période, et pourraient suggérer des fluctuations dans la population de lamproie. L'utilisation de cicatrices en tant qu'indice de l'abondance est toutefois problématique, car l'information est opportuniste et dépend des signalements rapportés par les pêcheurs.
• Les exigences en matière d'habitat varient en fonction du stade biologique de la lamproie. Les lacs sont nécessaires pour les adultes en quête de nourriture. Pour le frai, les adultes utilisent l'habitat littoral des lacs et les zones du cône alluvial des affluents à leur embouchure dans les lacs. La présence d'ammocètes dans les parties inférieures de ces affluents permet de penser que le frai pourrait également se produire dans ces zones des cours d'eau. Les ammocètes qui s'enfouissent ont besoin d'un habitat fait de substrats moyennement fins à fins avec une couche de débris organiques.
• Pendant le frai, la lamproie construit des nids qui pourraient être considérés comme des résidences étant donné qu'il s'agit d'habitats discrets. Les adultes des deux sexes déploient des efforts physiques pour déplacer les galets avec leur disque buccal pour construire les nids, lesquels soutiennent le processus du cycle de vie du frai jusqu'à l'incubation des œufs et sont occupés par de nombreux individus pendant un certain temps.
• Les principales activités susceptibles de détruire l'habitat essentiel comptent, entre autres, les activités terrestres qui peuvent altérer directement ou indirectement l'habitat aquatique de la lamproie, notamment la foresterie, l'exploitation minière et l'aménagement des terres; les extractions ou les retenues d'eau qui modifient la variabilité naturelle du débit d'eau; le déversement de substances polluantes dans le bassin; le retrait de la végétation riveraine; les activités qui entraînent un apport considérable de sédiments; et la surpêche des espèces-proie.
• Le niveau d'incertitude élevé de certains facteurs relatifs à la lamproie du lac Cowichan rend difficile la désignation de l'habitat essentiel. Ces facteurs comprennent notamment le type de végétation requis pour maintenir les fonctions de la zone riveraine, la qualité des sites qui conviennent au frai, l'emplacement des sites de frai, la répartition des ammocètes et les habitats qui leurs sont propices dans le lac ainsi que l'abondance et le type des espèces-proie. Ainsi, on recommande d'effectuer davantage de travaux afin d'établir des seuils quantitatifs et qualitatifs pour les paramètres de l'habitat essentiel.
• Il est recommandé d'inclure dans l'habitat essentiel de la lamproie du lac Cowichan, les lacs Cowichan, Mesachie et Bear dans leur intégralité, les voies navigables adjacentes et un tronçon de 100 mètres vers l'amont des affluents des lacs.

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 30 octobre 2013 sur l'Examen de l'information servant à la désignation de l'habitat essentiel de la lamproie du lac Cowichan (lamproie de Vancouver). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu'elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).

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