Avis scientifique 2017/025
Évaluation nationale des risques associés à la navigation de plaisance comme vecteur de propagation des espèces aquatiques envahissantes
Sommaire
- Le présent avis scientifique vise à fournir des conseils sur la navigation de plaisance comme vecteur de propagation des espèces aquatiques non indigènes (ENI) au Canada. Cet avis aborde séparément trois aspects de ce vecteur (eaux marines, eaux douces — bassin des Grands Lacs, et déplacements par voie terrestre des bateaux de plaisance) et, pour la première fois, évalue les risques d’introduction et de propagation secondaire d’ENI à l’échelle nationale associés à la navigation de plaisance.
- Il est possible que la navigation de plaisance soit responsable de l’introduction primaire et de la propagation secondaire d’ENI connues et à fort impact au Canada.
- Les portions de cette évaluation des risques consacrées aux eaux douces et aux eaux marines montrent l’ampleur des activités de navigation de plaisance dans leurs environnements respectifs. Dans l’environnement marin, on dénombre environ 4,02 millions de sorties par année sur les côtes Est et Ouest. Dans l’environnement d’eau douce, on estime à environ 11,88 millions le nombre de sorties de bateaux de plaisance par année dans le bassin des Grands Lacs (BGL), dont 3,8 millions proviennent de points d’accès de plaisance canadiens. Une estimation prudente de l’ampleur des sorties de bateaux de plaisance hors du BGL est de 24,7 millions par année. C’est ainsi qu’il peut se produire des événements rares pour un bateau donné, mais avec des conséquences graves.
- Une très grande connectivité existe entre toutes les écorégions marines ainsi qu’entre les eaux du BGL. Les bateaux de plaisance infestés par des espèces non indigènes provenant de marinas hautement connectées sont très susceptibles de transporter ces ENI dans d’autres marinas.
- Il y a toutefois des obstacles naturels et anthropiques dans les environnements d’eau douce (p. ex., bassins versants) et marine (c.-à-d. les écorégions), mais les bateaux de plaisance les franchissent dans les deux environnements et facilitent le mouvement des ENI tant à l’intérieur de ces frontières dans les deux systèmes qu’entre elles. Par exemple, lorsqu’une espèce envahissante est introduite dans le BGL, la modélisation révèle que la navigation de plaisance peut faire augmenter le taux de propagation des espèces vers de nouveaux endroits par rapport au taux de dispersion naturelle.
- Dans les environnements marins et dulcicoles, les sorties qui traversent des barrières physiques ou écologiques, quelle que soit la distance parcourue, présentent un plus grand risque que les sorties qui n’en traversent aucune. Dans les deux types d’environnements, la propagation sur de longues distances des ENI par des bateaux de plaisance est possible. Dans les deux environnements, les sorties courtes sont plus fréquentes que les sorties longues.
- Les bateaux qui présentent les risques les plus élevés appartiennent à un sous-groupe des bateaux récréatifs dans les environnements marins et d’eau douce. Parmi les facteurs cernés qui influent sur l’état d’infestation d’un bateau, on note l’entretien du bateau, son historique de voyage et le type de bateau. Ce sont les bateaux des régions où la charge d’ENI est élevée qui voyagent beaucoup et qui sont mal entretenus ou qui passent de longues périodes dans l’eau, qui présentent le plus grand risque. Les cotes de risque final relatif d’envahissement d’une écorégion étaient plus élevées pour la région du Pacifique que pour celle de l’Atlantique. Ces différences régionales sont imputables en grande partie à la saisonnalité des activités de navigation (temps dans l’eau, maintenance, activité) et au nombre de bateaux.
- Une prochaine étape importante consistera à comparer le vecteur que sont les bateaux de plaisance aux autres vecteurs d’introduction et de propagation.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 8 au 11 décembre 2015 sur l’Évaluation nationale des risques associés à la navigation de plaisance comme vecteur de propagation des espèces aquatiques envahissantes. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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