Avis scientifique 2017/041
Évaluation des preuves scientifiques à l'appui de la probabilité d'efficacité des mesures d'atténuation des niveaux de bruit dus aux navires subis par les épaulards résidents du Sud
Sommaire
- Dans les eaux canadiennes du Pacifique, la population d'épaulards résidents du Sud est inscrite comme population en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP). Trois menaces principales ont été désignées comme contribuant au déclin de la population : disponibilité et qualité des proies, contamination de l'environnement et perturbations physiques et acoustiques.
- La LEP exige la désignation de l'habitat essentiel (l'habitat nécessaire pour la survie ou le rétablissement de l'espèce) des espèces en voie de disparition ou menacées. Une zone de l'habitat essentiel de l'épaulard résident du Sud a été définie et est protégée légalement contre la destruction (figure 1). Un avis scientifique désignant l'habitat essentiel supplémentaire a également été élaboré.
- Les sons (sons produits par les proies, bruits environnants, écholocalisation et appels sociaux) sont essentiels à la survie des baleines. Ils leur permettent d'accomplir leurs fonctions biologiques, dont la quête de nourriture, la navigation et la communication. Ces fonctions peuvent être entravées par le bruit des navires, car les spectres des gammes de fréquences se chevauchent.
- Le trafic maritime est la plus importante source de bruit sous-marin dans l'habitat essentiel de l'épaulard résident du Sud, qui est traversé par les principales voies de navigation vers les ports de Seattle et de Vancouver. L'examen portait sur les mesures d'atténuation qui pourraient s'appliquer aux navires commerciaux, sans concerner les navires d'observation des baleines.
- Le but de ce processus d'examen par les pairs était d'évaluer les preuves scientifiques liées aux mesures d'atténuation qui pourraient être mises en œuvre pour réduire le bruit dû à la navigation au sein de l'habitat essentiel défini et proposé de cette population. Le processus ne prenait pas en compte l'utilisation de l'habitat par les épaulards résidents du Sud dans ces zones, ni les répercussions du bruit sur les baleines. Le processus d'examen ne prenait pas non plus en compte les facteurs traitant de la faisabilité, de la sécurité ou des aspects socio-économiques.
- Le bruit causé par les navires varie selon des facteurs tels que la vitesse, le chargement, le tirant d'eau, le type de moteur, etc. et peut varier considérablement d'un navire à un autre.
- Une petite proportion de navires produit une part disproportionnellement élevée du bruit total.
- Dans une même zone, le bruit total dû aux navires est une combinaison du niveau à la source, du temps que les navires passent dans la zone et des caractéristiques locales de propagation du son.
- Une gamme de mesures d'atténuation ont été évaluées selon leur propension à réduire le bruit dû à la navigation.
- Les mesures d'atténuation modifient soit la source du bruit (mesures axées sur les sources), soit l'activité du navire (mesures axées sur les activités) sur les plans spatial et temporel.
- Les mesures d'atténuation axées sur les sources (p. ex., conception des navires ou modernisation) ont un effet mondial et à long terme, et pourraient être mises en œuvre progressivement à mesure que les navires seraient modifiés ou remplacés. Elles ne requièrent pas de connaissances sur la présence des baleines, leur répartition ou leur comportement pour être efficaces. À long terme, c'est vraisemblablement la modification de la conception des navires en vue de réduire le niveau de bruit émanant qui représente le plus grand potentiel d'amélioration de l'environnement acoustique des épaulards résidents du Sud.
- Les mesures axées sur les activités (c.-à-d. le ralentissement des navires, le déplacement des voies de trafic, l'organisation de convois) peuvent permettre de réduire les émissions sonores et d'améliorer l'environnement acoustique des épaulards résidents du Sud. Ces mesures ont un effet plus local et plus temporaire sur l'environnement acoustique, et pourraient être mises en œuvre simultanément sur plusieurs navires. Elles comportent également davantage d'incertitude quant à leur efficacité pour atténuer les répercussions des bruits, car elles requièrent une connaissance de la présence, de la répartition et du comportement des baleines.
- Il convient de noter que certaines mesures d'atténuation axées sur les activités peuvent avoir des effets secondaires (p. ex., la redistribution du bruit dans d'autres habitats, ou l'augmentation de la durée du bruit).
- Les mesures axées sur les activités associées au plus grand potentiel d'amélioration de l'environnement acoustique sont la réduction de la vitesse des navires, la mise en place de limites de temps de transit et l'organisation de convois. D'autres mesures qui pourraient avoir des avantages spécifiques au lieu ou à la fréquence spectrale sont le déroutement du trafic et le déplacement des voies maritimes.
- Une combinaison de mesures sera probablement la solution la plus efficace pour améliorer l'environnement acoustique.
Le présent avis scientifique découle de la réunion nationale d'examen par les pairs qui s'est tenue du 30 mai au 1er juin 2017 sur « l'Évaluation des preuves scientifiques à l'appui de la probabilité d'efficacité des mesures d'atténuation des niveaux de bruit dus aux navires subis par les épaulards résidents du Sud ». D'autres publications concernant cet événement seront affichées sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada lorsqu'ils seront disponibles.
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