Avis scientifique 2018/008
Avis sur le prélèvement de béluga (Delphinapterus leucas) dans l’est et l’ouest de la baie d’Hudson
Sommaire
- Les relevés aériens conçus pour estimer l’abondance du béluga dans la baie d’Hudson, la baie James et la baie d’Ungava ont été effectués en août 2015. Les relevés ont été effectués pour les bélugas dans les zones de concentration élevée autour des estuaires du fleuve Nelson, du fleuve Churchill et de la rivière Seal du côté ouest de la baie d’Hudson, dans la baie James et à l’est de la baie d’Hudson. En raison du mauvais temps, les relevés n’ont pas été effectués dans le nord-ouest de la baie d’Hudson, la côte de l’Ontario et la baie d’Ungava.
- Bien qu’il n’y ait pas eu de relevé dans la BU, aucun béluga n’a été détecté pendant les relevés systématiques aériens en 1985, 1993, 2001 et 2008. Ceci indique qu’il y a une forte probabilité que le nombre d’individus dans un stock soit inférieur à 100.
- Les estimations tirées de relevés aériens de l’abondance, tenant compte des animaux submergés, étaient de 54 500, 10 600 et 3 800 (valeurs arrondies à la centaine près) pour l’ouest de la baie d’Hudson, la baie James et l’est de la baie d’Hudson, respectivement.
- Des analyses génétiques ont démontré que la proportion de bélugas de l’est de la baie d’Hudson (EBH) dans les prises des chasseurs du Nunavik et de la communauté Sanikiluaq du Nunavut varie sur le plan géographique et sur le plan saisonnier.
- Après une correction pour tenir compte des animaux abattus et perdus, des récoltes annuelles déclarées de 88, 68 et 43 bélugas de l’EBH auront une probabilité que la taille du stock augmente de 25 %, 50 % et 75 %, respectivement, pendant les dix prochaines années.
- Un cadre de l’approche de précaution a été élaboré pour tenir compte de la quantité de données disponibles pour un stock particulier. On a identifié des critères qui pourraient servir à évaluer quelle approche pourrait être appliquée à différents stocks. Pour les stocks pour lesquels on possède beaucoup d’information (bien documentés), deux approches permettant d’identifier les objectifs de gestion et les niveaux de référence ont été identifiées. Pour ces cadres, la probabilité que différents niveaux de captures atteignent les objectifs de gestion peut être exprimée explicitement.
- Pour les stocks pour lesquels on possède peu d’information (peu documentés), l’approche du prélèvement biologique potentiel (PBP) a été utilisée. Des critères pour l’identification du facteur de récupération à utiliser dans l’équation du PBP ont également été définis.
- L’information sur le stock de l’EBH permet de le gérer à l’aide de cadres bien documentés et de déterminer qu’il se situe dans la zone de prudence.
- Un cadre de l’approche de précaution est fondé sur le cadre du rendement maximal soutenu (RMS) du MPO et établit les niveaux de la zone de prudence et de la référence limite à 48 % et 24 % de K, un indicateur de la taille maximale du stock que l’écosystème est en mesure de soutenir. Des captures entre 26 et 61 bélugas dans l’EBH permettraient au stock de passer à la zone saine (c.-à-d., récupérer à plus de 4 000 bélugas dans l’EBH), d’ici deux générations (50 ans) avec des probabilités de 80 % et 50 %, respectivement.
- Le deuxième cadre de l’approche de précaution, fondé sur le cadre de gestion du phoque de l’Atlantique du MPO, établit les niveaux de la zone de prudence et de référence limite à 70 % et 30 % de la taille du stock le plus grand observé ou estimé. La capture de17 à 50 bélugas dans l’EBH permettrait au stock de passer à la zone saine (c.-à-d., récupérer à plus de 4 700 bélugas dans l’EBH), d’ici deux générations (50 ans) avec des probabilités de 80 % et 50 %, respectivement.
- Les bélugas de l’OBH sont abondants, mais ils sont peu documentés et par conséquent, l’approche fondée sur le prélèvement biologique potentiel (PBP) devrait être utilisée pour estimer un total autorisé des captures (TAC).
- En utilisant un facteur de récupération de 0,75, (fondé sur le critère du facteur de récupération examiné pendant l’évaluation), l’estimation du PBP pour les bélugas de l’OBH serait de 753 animaux. Les captures actuelles déclarées d’animaux dans l’OBH sont de 495 bélugas des chasses effectuées au Nunavut et au Nunavik. Si l’on suppose un taux d’animaux abattus et perdus de 1,18 %, alors les prélèvements totaux sont de l’ordre de 584 animaux, ce qui est inférieur au niveau de PBP.
Le présent avis scientifique découle de la réunion annuelle du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins (CNEPMM) tenue du 17 au 21 octobre 2016. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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