Avis scientifique 2018/013
Évaluation du potentiel de rétablissement de la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) [populations de rivière Athabasca]
Sommaire
- Les populations indigènes de truites arc-en-ciel de la rivière Athabasca fréquentent les tronçons supérieurs de cette rivière en Alberta. On les trouve dans 19 unités hydrologiques (unités hiérarchiques au sein des limites du bassin hydrographique).
- Bon nombre de populations de truites arc-en-ciel de la rivière Athabasca ont décliné au cours du dernier siècle. Le nombre total d’adultes dans toutes les populations est estimé à 65 175 individus matures, avec des estimations pour des populations distinctes s’échelonnant entre 45 et 9 497 individus matures.
- Il existe deux types de cycle biologique des truites arc-en-ciel de la rivière Athabasca : les poissons sédentaires des ruisseaux et les poissons migrateurs des rivières (adultes résidant dans de plus grands cours d’eau ou rivières à écoulement libre et remontant dans les ruisseaux d’amont pour frayer). Les poissons sédentaires représentent le type de cycle biologique dominant. Il n’y a pas de populations adfluviales indigènes connues (poissons adultes résidant dans les lacs et remontant dans les ruisseaux d’amont pour frayer).
- La plupart des populations de truites arc-en-ciel de la rivière Athabasca affichent un piètre état. L’état de la population est bon dans une unité hydrologique, passable dans trois unités hydrologiques, piètre dans 13 unités hydrologiques et inconnu dans les deux unités hydrologiques restantes.
- L’habitat occupé par la truite arc-en-ciel de la rivière Athabasca est caractérisé comme étant froid, non pollué et bien oxygéné. La remontée des eaux souterraines est une composante importante de l’habitat d’hivernage de la truite arc-en-ciel.
- Les frayères créées par les femelles ainsi que le développement initial des œufs et des alevins répondent à la définition de résidence de la LEP.
- Les plus graves menaces qui pèsent sur la survie et le rétablissement à long terme de la truite arc-en-ciel de la rivière Athabasca sont la mortalité par pêche, la sédimentation, la fragmentation de l’habitat, les espèces de salmonidés introduites et le changement climatique. Ces menaces interagissent les unes avec les autres.
- Les activités qui affichent une probabilité modérée ou élevée de compromettre la survie ou le rétablissement comprennent les suivantes : le franchissement des cours d’eau (ponts, ponceaux, tranchées à ciel ouvert), les travaux réalisés sur les rives ou sur les berges (p. ex., stabilisation, protection des rives); les agrégats de minéraux; l’exploration, l’extraction ou la production de pétrole et de gaz; les travaux réalisés dans les cours d’eau (p. ex., modification ou réalignement de cours d’eau, dragage, enlèvement de débris); les structures dans l’eau (p. ex., rampes de mise à l’eau, quais).
- D’après la modélisation, la dynamique des populations de truites arc-en-ciel de la rivière Athabasca est particulièrement sensible aux perturbations qui ont une incidence sur la survie des individus immatures. Il faut réduire le plus possible les dommages à ces stades du cycle biologique si l’on veut éviter de mettre en péril la survie et le rétablissement futur des populations. La sensibilité des adultes à la mortalité par pêche est évidente d’après les résultats d’études à long terme menées au sein du bassin hydrographique, et cette cause de mortalité doit être réduite le plus possible.
- La durabilité démographique (qui correspond à l’autosuffisance de la population à long terme) a été utilisée comme critère pour déterminer les objectifs du rétablissement de la truite arc-en-ciel de la rivière Athabasca. Dans des conditions où il y a 15 % de chances qu’un épisode de mortalité catastrophique survienne par génération, avec un seuil de quasi-disparition de 50 adultes et une probabilité de disparition de 1 %, l’abondance doit être au moins de 270 000 truites arc-en-ciel de la rivière Athabasca adultes, exigeant 144,76 km2 d’habitat convenable lorsque la population est entièrement composée d’individus sédentaires. Les objectifs correspondant aux autres scénarios de risque s’échelonnaient entre environ 83 adultes et environ 549 823 287 adultes et entre environ 0,18 km2 et environ 241,2 km2 d’habitat convenable (ce dernier étant calculé pour une probabilité de disparition du pays de 1 % seulement). Ces estimations étaient très sensibles au seuil de disparition, à la probabilité d’un épisode de mortalité catastrophique et aux proportions d’individus de petite et de grande taille au sein de la population.
- Il y a un certain nombre de sources d’incertitude importantes en ce qui concerne le cycle biologique, les estimations de l’abondance de la population et de la connectivité entre les populations, la qualité et l’étendue de l’habitat disponible et les impacts potentiels des mesures d’atténuation.
Le présent avis scientifique découle de la réunion tenue les 8 et 9 décembre 2016 qui a porté sur l’évaluation du potentiel de rétablissement de la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) (populations de la rivière Athabasca). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, dans le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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