Avis scientifique 2018/026
Sur les critères de remise en liberté des mammifères marins réhabilités
Sommaire
- Au Canada, la détention en captivité de mammifères marins relève de la compétence provinciale. Cependant, le ministère fédéral des Pêches et des Océans (MPO) du Canada est responsable de la protection, de la conservation et de la gestion des mammifères marins, ce qui comprend les autorisations de capture en vue d’une détention en captivité, de même que le transfert et la remise en liberté des mammifères marins réhabilités.
- Les mammifères marins dont on envisage la remise en liberté devraient avoir des chances raisonnables de survivre dans la nature. Ils doivent donc être jugés en bonne santé et capables de se nourrir seuls avant d’être remis en liberté.
- Les mammifères marins dont on envisage la remise en liberté ne devraient pas représenter un risque pour la population sauvage (p. ex., être porteurs d’agents pathogènes exotiques).
- La durée de la réhabilitation des mammifères marins doit être limitée au strict minimum. Une détention prolongée risque de les habituer à l’homme, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives pour l’animal ou pour l’homme après leur remise en liberté. Cela pourrait aussi augmenter le risque de transmission de maladies.
- Les mammifères marins nés en captivité et détenus pour être exposés au public ne devraient pas être remis en liberté. Les mammifères marins sont également jugés inadaptés à la vie sauvage s’ils sont en captivité depuis plus de deux ans.
- Les petits des cétacés et des loutres de mer qui dépendent de leur mère au moment de leur capture ne peuvent pas être remis en liberté. Du fait qu’ils restent longtemps dépendants de leur mère, les petits des otariidés ne devraient pas être remis en liberté, sauf si l’on considère qu’ils ont une chance raisonnable de survivre. Les phoques devraient être remis en liberté dans les six mois suivant leur capture.
- Les mammifères marins dont on envisage la remise en liberté devraient être réhabilités dans un centre de réhabilitation (CR) adapté.
- Le CR ne doit pas détenir dans la même installation des mammifères marins et d’autres espèces d’animaux marins qui ne sont normalement pas présents dans la région ou des espèces non marines en raison du risque de transmission de nouveaux agents pathogènes. Si un établissement dispose de différentes installations pour détenir de nombreuses espèces, des mesures de quarantaine strictes doivent être en place pour isoler ces animaux les uns des autres.
- Certains agents pathogènes présents sur les mammifères marins peuvent provoquer des maladies chez l’homme (zoonose) et l’inverse peut également se produire (anthroponose). Il convient de minimiser les risques de transmission des agents pathogènes en utilisant des protocoles de manipulation adaptés pour les mammifères marins dont on envisage la remise en liberté.
- Les mammifères marins devraient être relâchés dans des zones et à un moment où des congénères, idéalement de la même population, sont présents.
- Il est recommandé de surveiller l’ensemble des mammifères marins réhabilités après leur remise en liberté afin de s’assurer qu’ils survivent et qu’ils se réadaptent à l’état sauvage, en particulier les animaux appartenant à une espèce menacée ou en voie de disparition.
Le présent avis scientifique découle des réunions du 26 avril et du 27 juin 2017 sur les Normes relatives à la remise en liberté de mammifères marins en captivité. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
Avis d’accessibilité
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