Avis scientifique 2018/028
Évaluation de la pêche au buccin des eaux côtières du Québec
Sommaire
- En 2017, les débarquements québécois de buccin étaient de 1 329 t et provenaient à 77 % de la Côte-Nord, 8 % de la Gaspésie–Bas-Saint-Laurent et 15 % des Îles-de-la-Madeleine. Les débarquements ont augmenté dans la majorité des zones de pêche par rapport à 2014. Le TAC, lorsque présent, a été atteint seulement dans la zone 12.
- En 2017, les prises par unité d'effort (PUE) étaient au-dessus de leur moyenne de référence (période 2001 à 2016) dans les zones 1 et 2, près de leur moyenne dans les zones 4, 6, 7, 12, 13 et 15 et sous leur moyenne dans les zones 3, 5 et 8. Dans ces trois dernières zones, les PUE mesurées en 2017 étaient parmi les plus faibles valeurs observées depuis 2001.
- Depuis 2011, les tailles moyennes des buccins débarqués ont été à peu près stables dans toutes les zones. En 2017, la proportion des buccins débarqués qui étaient plus petits que la taille minimale légale de 70 mm était inférieure à 4 % sauf dans les zones 1 (12 %), 2 (6 %) et 8 (7 %).
- Le relevé de recherche, effectué en 2017 dans les zones 1 et 2, montre que la densité des buccins de taille commerciale était très élevée dans les trois sites échantillonnés par rapport aux années précédentes (2005 à 2015). Toutefois, celle des buccins < 70 mm était plutôt moyenne.
- La taille moyenne à laquelle 50 % (T50) des Buccinum undatum sont matures sexuellement a été réévaluée en 2015-2017 dans la majorité des zones de pêche. La T50 obtenue pour les femelles varie de 60 à 94 mm selon la zone et celle des mâles de 56 à 86 mm.
- Il n’y a pas de pêche dans la zone 10 et l’effort de pêche est sporadique et faible dans les zones 9, 11 et 14 ; il est donc impossible de se prononcer sur l’état de la ressource dans ces zones.
- La tendance des indicateurs de l’état des stocks (PUE et structure de taille) sur la période de 2015 à 2017 est positive dans les zones 1, 2 et 12, plutôt stable dans les zones 4, 6, 7 et 13 et en diminution dans les zones 3, 5 et 8. Dans la zone 15, la PUE de 2017 était en nette amélioration par rapport aux valeurs très faibles observées de 2014 à 2016. Cependant, il faut demeurer prudent dans cette zone puisque sur certains sites, les PUE sont demeurées faibles en 2017 et qu’une infestation sévère par des polychètes foreurs de coquille a été observée chez une proportion élevée des buccins de taille commerciale.
- Pour assurer la conservation de cette ressource, l’exploitation des individus immatures devrait être évitée et il faudrait permettre à au moins 50 % des femelles de se reproduire une fois avant la capture. La taille minimale légale devrait donc être ajustée à la T50 des femelles de chacune des zones. La taille légale pourrait demeurer à 70 mm dans les zones 1 et 2. Elle devrait être augmentée à au moins 75 mm dans la zone 15 et à au moins 80 mm dans les autres zones. Ces modifications pourraient se faire progressivement.
- La problématique de l’effort latent (nombre de casiers non utilisés par rapport au nombre de casiers autorisés par les mesures de gestion) est encore présente dans les zones 2, 3, 4, 5, 8, 12 et 13, où le nombre de casiers utilisés en 2017 représentait seulement entre 20 et 41 % du nombre de casiers autorisés. Il n’est pas certain que ces stocks pourraient supporter le déploiement de tout l’effort potentiel.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 21 février 2018 sur l’évaluation de la pêche au buccin des eaux côtières du Québec. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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