Avis scientifique 2018/032
Évaluation des stocks de sébaste (Sebastes mentella et S. fasciatus) des unités 1 et 2 en 2017
Sommaire
- Pour l’année de gestion 2017-2018 (données préliminaires en date du 26 février 2018), les débarquements de sébaste ont atteint 192 t dans l’unité 1 pour une pêche indicatrice de 2 000 t. Dans l’unité 2, 2 077 t de sébaste ont été débarquées sur un total autorisé de capture (TAC) de 8 500 t. Les débarquements étaient inférieurs à la moyenne des débarquements annuels de 2010 à 2016, soit 499 t et 3 592 t dans les unités 1 et 2, respectivement.
- D’après l’avis des principaux intervenants, les mesures de gestion, les conditions du marché, la petite taille des sébastes et l’impact du moratoire ont limité l’effort de pêche des dernières années dans l’unité 1. Dans l’unité 2, les conditions du marché représentaient le principal facteur limitant l’effort de pêche.
- Les prises accessoires débarquées dans la pêche dirigée au sébaste utilisant des engins de fond mobiles représentent 9 % des débarquements de sébaste dans l’unité 1 et 4 % dans l’unité 2 de 2010 à 2017. Les prises accessoires les plus communes dans l’unité 1 étaient le flétan du Groenland, la merluche blanche et la morue franche, alors que la morue franche et la plie grise étaient les plus communes dans l’unité 2.
- L’abondance des sébastes juvéniles des cohortes de 2011 à 2013 a augmenté massivement dans les relevés de recherche du MPO (unité 1) et du GEAC (unité 2). Ces cohortes sont les plus abondantes qui aient été observées dans les relevés de recherche. Ces individus sont largement dominés par S. mentella et portent la signature génétique de la population adulte des unités 1 et 2.
- À l’été 2017, la taille modale des sébastes des cohortes 2011 à 2013 était de 20 cm. Si la croissance anticipée de ces cohortes se poursuit, près de 50 % des individus (59 % biomasse) de la cohorte de 2011 devraient être de taille supérieure à 22 cm en 2018, soit la taille minimale commerciale. En 2020, 51 % de la cohorte (62 % biomasse) devraient être plus grands que 25 cm.
- D’après le relevé de recherche dans l’unité 1 en 2017, la biomasse totale minimale chalutable était estimée à 2 166 000 t pour S. mentella, soit la plus forte valeur observée depuis 1984. La biomasse totale de S. fasciatus estimée à 346 000 t est du même ordre de grandeur que la valeur la plus élevée depuis 1984.
- Dans l’unité 1, la biomasse totale minimale chalutable des sébastes de plus de 22 cm de longueur a commencé à augmenter en 2017. Elle était estimée à 349 000 t et 89 000 t pour S. mentella et S. fasciatus, respectivement. Cependant, la biomasse des sébastes de plus de 25 cm de longueur n’a pas encore commencé à augmenter dans le relevé. D’ici 2019, la biomasse des sébastes de plus de 25 cm devrait fortement augmenter.
- Dans l’unité 2, la biomasse totale minimale chalutable des sébastes de plus de 22 cm de longueur était stable depuis 2005. En 2016, elle était estimée à 86 000 t pour S. mentella et à 167 000 t pour S. fasciatus. La biomasse des sébastes de plus de 25 cm est demeurée stable et devrait augmenter fortement d’ici 2019.
- D’après le relevé de recherche au chalut de fond fait en août dans l’unité 1, les deux espèces de sébaste se distribuent selon la profondeur. De plus, en grandissant, les sébastes de grande taille semblent se concentrer dans les zones les plus profondes du chenal Laurentien. Présentement, le fort recrutement des nouvelles cohortes fait en sorte que la biomasse des individus plus petits que 22 cm domine à toutes les profondeurs.
- En été, le régime alimentaire du sébaste de l’unité 1 varie en fonction de la taille des poissons. Les sébastes de moins de 20 cm consomment majoritairement du zooplancton et principalement des crevettes (crevette nordique et crevette blanche) à partir de 20 cm. Lorsque les sébastes atteignent une taille de 25 cm, ils commencent à consommer des poissons.
- L’augmentation massive de sébaste a des répercussions importantes sur l’écosystème. La prédation croissante contribue entre autres à la diminution de l’abondance de la crevette nordique de l’estuaire et du golfe du St-Laurent.
- Les perspectives pour les stocks de sébaste des unités 1 et 2 sont extrêmement positives. Le fort recrutement et l’augmentation de la biomasse pourraient permettre des prélèvements plus élevés de S. mentella dans l’unité 1 dès 2018, tandis qu’il est préférable de demeurer prudent pour S. fasciatus.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 14 au 15 mars 2018 sur l’évaluation des stocks de sébaste (Sebastes mentella et S. fasciatus) des unités 1 et 2. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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