Avis scientifique 2018/046

Évaluation du crabe des neiges de la Nouvelle-Écosse (4VWX)

Sommaire

• En 2017, les débarquements du N.-E. de la N.-É. et du S.-E. de la N.-É. ont atteint respectivement 819 tonnes (t) et 6 723 t, et les débarquements de la ZPC 4X ont atteint 80 t pour la saison 2016-2017, ce qui représente une augmentation de 180 % (N.-E. de la N.-É.) et des diminutions de 30 % (S.-E. de la N.-É.) et de 44 % (ZPC 4X) par rapport à l’année précédente. En 2017, les TAC du N.-E. et le S.-E. de la N.-É. ont atteint respectivement 825 t et 6 730 t, par rapport à 80 t pour 2016-2017 dans la ZPC 4X.
• En 2017, les taux de prise non normalisés étaient de 90 kg/casier levé dans le N.-E. de la N.-É., de 94 kg/casier levé dans le S.-E. de la N.-É., et de 25 kg/casier levé dans la ZPC 4X, ce qui représente respectivement des diminutions de 18 %, de 11 % et de 19 % par rapport à l’année précédente.
• Pour la saison 2017, le taux de capture commerciale de crabes à carapace molle (ayant récemment mué) est inférieur à 6 % dans le N.-E. et le S.-E. de la N.-É. L’avancement de l’ouverture des saisons de pêche a permis d’améliorer les taux de manipulation de crabes à carapace molle dans le N.-E. et le S.-E. de la N.-É., mais il est important de continuer à faire preuve de diligence pour protéger le futur recrutement. Le taux de rejet de crabes à carapace molle dans la ZPC 4X est négligeable, principalement en raison de la pêche automnale et hivernale.
• En 2014 et en 2015, l’estimation de la biomasse exploitable était moins stable en raison de difficultés liées à la méthode d’évaluation. Une nouvelle méthode d’estimation de la biomasse a été introduite en 2016 et peaufinée en 2017; celle-ci porte sur l’habitat et l’abondance, contient des variables écosystémiques et tient compte de la variation spatiale et temporelle. Les estimations actuelles et précédentes de la biomasse ont été établies au moyen des méthodes actuelles afin de permettre une comparaison directe.
• Les changements apportés à l’évaluation de 2017 ont simplifié les intrants dans le modèle (retrait de certains paramètres de l’écosystème) et ont ajouté un lissage temporel localisé. Par conséquent, les estimations de la biomasse exploitable sont moins variables d’une année à l’autre.
• L’indice de la biomasse exploitable modélisée du crabe des neiges après la saison de pêche dans le nord-est de la Nouvelle-Écosse était estimé à 3 140 t, par rapport à 2 794 t en 2016. Dans le S.-E. de la N.-É, l’indice de biomasse exploitable modélisée après la saison de pêche était de 37 640 t en 2017, par rapport à 40 100 t en 2018. Dans la ZPC 4X, l’indice de biomasse exploitable modélisée avant la saison de pêche était de 120 t pour 2017-2018, par rapport à 149 t en 2016-2017.
• Dans le N.-E. et le S.-E. de la N.-É., la maturation de la vague de recrutement des crabes femelles a commencé en 2016 et s’est poursuivie en 2017, ce qui a engendré d’importantes augmentations du nombre de crabes femelles matures par rapport aux mâles matures. La ZPC 4X a aussi connu une importante maturation femelle en 2017, mais à des niveaux de densité inférieurs à ceux des autres zones. La majorité des crabes femelles de toutes les zones sont maintenant matures.
• La production d’œufs devrait également augmenter en raison du plus grand nombre de femelles matures et des couvées d’œufs plus grandes chez les femelles multipares.
• On prévoit un niveau modéré de recrutement interne au cours de la prochaine année pour la pêche dans le N.-E. et le S.-E. de la N.-É., et il se peut que cela se poursuive pour les quatre à cinq prochaines années en fonction de la structure de la taille de la population. L’émigration, une augmentation de la mortalité ou une mue terminale de taille inférieure à la taille réglementaire sont des facteurs qui peuvent réduire le taux de recrutement prévu. Le taux recrutement interne dans la ZPC 4X devrait être très faible.
• Les prises accessoires d’espèces non ciblées sont très faibles (moins de 0,2 %) dans toutes les zones de pêche du crabe des neiges.
• D’après l’échantillonnage de l’estomac, le flétan atlantique, le loup atlantique, la raie épineuse et les autres espèces de raies semblent être les prédateurs prédominants du crabe des neiges, bien que celui-ci ne semble pas représenter plus de 3 % de leur alimentation sur le plateau néo-écossais.
• Les températures moyennes au fond consignées dans le relevé sur le crabe des neiges de 2017 étaient moins élevées qu’en 2016 dans toutes les zones, ce qui diffère de la tendance générale au réchauffement observée depuis le début des années 1990. Les températures sont plus stables dans le N.-E. de la N.-É. que dans le S.-E. de la N.-É. La division 4X présente les températures annuelles moyennes au fond les plus irrégulières.
• Une approche de précaution axée sur les points de référence a été mise en œuvre pour cette pêche. Le point de référence limite est de 25 % de la capacité de charge et le point de référence supérieur du stock est de 50 % de la capacité de charge. Le taux d’exploitation de référence cible est de 20 % de la biomasse exploitable dans chaque zone, et le point de référence d’exploitation ne doit pas dépasser la mortalité par pêche au rendement maximal soutenu (F_RMS). Divers indicateurs secondaires (population et écosystème) sont pris en compte dans les décisions de gestion.
• Dans le N.-E de la N.-É., on estime que la population est dans la « zone saine ». Les estimations actuelles concernant la biomasse exploitable sont inférieures à la moyenne à long terme. Le recrutement devrait se poursuivre dans les années à venir. On recommande une réduction modérée du TAC.
• Dans le S.-E. de la N.-É., on estime que la population est dans la « zone saine ». Les estimations de la biomasse exploitable ont continué à diminuer en dépit des réductions du TAC. Les estimations actuelles concernant la biomasse exploitable sont inférieures à la moyenne à long terme. Un recrutement est prévu au moins pour les trois ou quatre prochaines années. On recommande une réduction modérée du TAC.
• Dans la ZPC 4X, le faible recrutement, les importantes fluctuations de température interannuelles et la température globale élevée de l’eau causent des incertitudes en ce qui concerne cette population. La méthode d’évaluation actuelle indique que le stock se trouve dans la « zone critique ».

Le présent avis scientifique découle de la réunion du 23 février 2018 sur l’Évaluation du stock de crabes des neiges du plateau néo-écossais. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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