Avis scientifique 2019/001

Évaluation des procédures de gestion du hareng du Pacifique (Clupea pallasii) dans le détroit de Georgie et sur la côte ouest de l’île de Vancouver dans les zones de gestion de la Colombie-Britannique

Sommaire

• En Colombie-Britannique, le hareng du Pacifique (Clupea pallasii) est géré selon cinq grandes zones de gestion des stocks. L’examen par les pairs s’est concentré sur la mise à l’essai par simulation de procédures de gestion pour deux zones de gestion, à savoir la côte ouest de l’île de Vancouver (COIV) et le détroit de Géorgie, dans le cadre d’un processus appelé évaluation des stratégies de gestion (ESG).
• Entre 2015 et 2018, dans le cadre du processus d’ESG, le MPO a participé à une série d’ateliers avec des Premières Nations et l’industrie de la pêche au hareng afin d’établir des objectifs en matière de processus biologiques et de rendement des pêches.
• Un objectif de conservation, trois objectifs concernant la biomasse et deux objectifs de rendement ont été fixés au cours de consultations entre les gestionnaires des pêches, des chercheurs, des Premières Nations et des intervenants de l’industrie.
• Les points de référence limites biologiques pour le hareng reflètent une situation de faible productivité et de faible biomasse qui est associée avec des éléments probants faisant état de dommages sérieux (Kronlund et al. 2018). L’objectif de conservation définit la biomasse des géniteurs minimale (le PRL) que l’on doit éviter avec une probabilité élevée si l’on veut assurer la cohérence avec le cadre décisionnel du MPO (MPO 2009). Les objectifs subséquents concernant la biomasse et le rendement peuvent être classés par ordre de priorité, mais aucun classement n’a été proposé dans le présent document.
• On a élaboré trois modèles d’exploitation qui représentent diverses hypothèses décrivant les taux de mortalité naturelle (M) propres aux stocks au fil du temps. Le premier modèle (M-constant) repose sur l’hypothèse selon laquelle la mortalité naturelle est constante sur la période historique et la période visée par les projections. Les deux autres modèles, où M affiche une variation au fil du temps (M-indépendant de la densité et M-anticompensatoire), reposent sur l’hypothèse selon laquelle les taux de mortalité naturelle varient au fil du temps, tout en présentant des différences dans la nature des mécanismes que l’on présume être à l’origine des taux de mortalité naturelle futurs.
• On a simulé la dynamique des stocks de harengs du Pacifique dans les zones de gestion de la COIV et du DG en utilisant des modèles d’exploitation structurés par âge et portant sur un seul des deux sexes (MPO 2015).
• Dix procédures de gestion (PG) candidates ont été évaluées pour le DG et pour la COIV. Le rendement de chaque procédure de gestion est classé par rapport à l’objectif de conservation.
• L’état du stock tel que décrit par les points de référence biologiques n’a pas été inclus dans la présente ESG, mais sera présenté dans le cadre d’un travail à venir sur la prévision de la situation du hareng du Pacifique en 2018 et en 2019.
• En ce qui concerne le hareng du Pacifique, les principales incertitudes comprennent les suivantes : les tendances historiques et futures de la mortalité naturelle, la variation élevée de la relation stock-recrutement et la forme fonctionnelle de celle-ci, les changements potentiels dans la couverture par les relevés et l’échantillonnage, une relation inconnue entre la biomasse du hareng et l’indice de relevé du frai (estimé par le paramètre q) et l’incertitude entourant la dynamique spatiale de la population.
• Les trois scénarios afférents aux modèles d’exploitation présentés dans le document de travail ne différaient sur le plan structurel que par leurs hypothèses sur la mortalité naturelle, et utilisent des modèles d’exploitation reposant sur l’hypothèse selon laquelle il y aurait une relation linéaire directe entre l’indice de relevé du frai et la biomasse des géniteurs, c.­à­d. q = 1 (modèle d’évaluation 2, MPO 2016). Cette hypothèse (q = 1) reflète le paramétrage du modèle d’évaluation du stock que Gestion des pêches utilise depuis 2015 pour prendre des décisions relatives aux quotas.
• Le document de travail a démontré que le modèle d’exploitation utilisé pour le hareng du Pacifique (MPO 2015) se prêtait bien à la simulation de données réalistes dérivée d’autres hypothèses sur la dynamique des stocks et des pêches pour la COIV et le DG.
• La sensibilité des résultats obtenus pour la COIV par rapport aux tendances futures affichées par la mortalité naturelle donne à penser que d’autres modifications des PG pourraient être nécessaires, comme l’élaboration de critères selon lesquels le stock reproducteur augmente au-dessus du seuil avant la reprise de la pêche (c.-à-d. une PG se traduisant par un ralentissement).
• Dans le cas du hareng du Pacifique, la mise en œuvre de PG qui se traduisent par des réductions des taux de récolte et l’application de plafonds des prises peut réduire le risque de surexploitation. Ce résultat s’applique à tous les stocks de harengs du Pacifique de la Colombie-Britannique. Cependant, les différences dans les tendances futures affichées par l’abondance qui sont présentées pour la COIV et pour le DG montrent l’importance qu’il y a à choisir des objectifs qui soient propres aux stocks et à évaluer les PG par les moyens de la simulation. Les cycles d’ESG à venir devraient aboutir à la conception de PG qui soient propres à chaque zone. Cela contraste avec la pratique historique qui consistait à appliquer la même conception de PG à toutes les zones.

Le présent avis scientifique découle de la réunion d’examen régional par les pairs des 25 et 26 juillet 2018 sur l’Évaluation des procédures de gestion du hareng du Pacifique (Clupea pallasii) dans les zones de gestion du détroit de Géorgie et de la côte ouest de l’île de Vancouver en Colombie-Britannique. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.

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