Avis scientifique 2019/003
Avis scientifique sur l’efficacité de l’échange et du traitement de l’eau de ballast comme mécanisme visant à réduire l’introduction et l’établissement d’espèces aquatiques envahissantes dans les ports canadiens
Sommaire
- L’eau de ballast représente un vecteur à risque élevé pour l’introduction d’espèces aquatiques envahissantes (EAE). Les EAE entraînent de profonds changements écologiques, y compris la perte de biodiversité, des changements dans la dynamique trophique, la perte de productivité des pêches et l’introduction de maladies. En raison de ces changements écologiques, les invasions modifient les services écosystémiques et provoquent des dommages économiques directs et indirects.
- Le rapport d’avis scientifique (AS) qui suit est fondé sur une analyse modélisée des données biologiques et de navigation afin de comprendre les répercussions de différentes stratégies de gestion (aucune gestion, échange de l’eau de ballast [EBB], traitement de l’eau de ballast et échange plus traitement) dans différentes régions du Canada.
- Deux paramètres ont été élaborés pour évaluer le risque d’établissement : la probabilité par voyage qu’au moins une invasion d’espèces se produise et le nombre d’invasions d’espèces par année. Le nombre d’espèces par an reflète le résultat de la probabilité d’invasion par voyage lorsque le trafic maritime est pris en compte. Pour simplifier l’interprétation des résultats, ces paramètres d’invasion ont été convertis en fonction du nombre de voyages jusqu’à ce qu’au moins une invasion d’espèces se produise et en fonction du nombre d’invasions d’espèces par décennie.
- D’une manière générale, lorsque tous les navires de l’étude se conforment à la norme D-2, l’utilisation des systèmes de gestion des eaux de ballast (SGEB) devrait permettre de réduire considérablement le risque d’établissement par rapport à l’EEB, pour les deux paramètres d’évaluation.
- Dans la région des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent, le maintien de l’échange en plus du traitement lorsque la source de l’eau de ballast est saumâtre ou douce permettrait de réduire les invasions de phytoplanctons nuisibles comparativement au passage à une stratégie qui utilise uniquement les SGEB.
- L’échange plus le traitement réduiraient davantage le risque d’établissement par rapport au traitement seul pour la région des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent lorsque l’eau de ballast est traitée à l’aide des SGEB pour la totalité ou la moitié des voyages en bateau. Lorsque tous les navires satisfont à la norme D-2, le nombre prévu d’espèces par décennie (EPD) passe de 1,61 (SGEB uniquement) à 1,28 (échange plus traitement) pour le zooplancton et de 0,61 (SGEB uniquement) à 0,45 (EEB et SGEB) pour le phytoplancton. Lorsque des SGEB sont utilisés pour 50 % des voyages, le nombre prévu d’EPD passe de 5,15 (SGEB uniquement) à 4,52 (EEB plus SGEB) pour le zooplancton et de 1,41 (SGEB uniquement) à 1,07 (EEB plus SGEB) pour le phytoplancton.
- Pour toutes les autres voies de navigation au Canada, l’échange plus le traitement ont des effets variables par rapport au traitement seul. La réduction du risque la plus constante découlant de l’ajout de la stratégie d’échange au traitement a été observée pour les voyages à destination des ports d’eau douce en provenance des ports d’eau douce ou saumâtre. L’échange plus le traitement s’avèrent moins efficaces que le traitement seul pour les voyages en provenance de ports maritimes et qui arrivent dans des ports d’eau douce lorsque 100 % des transits respectent la norme D-2.
- Dans le cas où seulement 50 % des transits satisfont à la norme D-2, l’échange plus le traitement permettent une réduction importante du risque d’établissement par rapport au traitement seul lorsque la source de l’eau de ballast est de l’eau douce.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 27 au 28 février 2018 sur l’Avis scientifique sur l'échange d'eau de ballast ainsi que le traitement. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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