Avis scientifique 2019/012
Évaluation du potentiel de rétablissement du méné long (Clinostomus elongatus) au Canada
Sommaire
- Historiquement, le méné long a fréquenté 25 bassins hydrographiques, mais a depuis disparu de neuf d’entre eux (ruisseau Pringle, ruisseau Petticoat, ruisseau Highland, ruisseau Mimico, ruisseau Etobicoke, ruisseau Clarkson, ruisseau Morrison, ruisseau Wedgewood et canal Welland) et pourrait disparaître de trois bassins supplémentaires, à savoir ceux de la rivière Don, du ruisseau Spencer et du ruisseau Irvine. La population affiche un piètre état dans neuf autres bassins hydrographiques (ruisseau Lynde, ruisseau Duffins, rivière Rouge, rivière Credit, ruisseau Sixteen Mile, ruisseau Bronte, rivière Holland, ruisseau Gully, rivière Saugeen).
- L’espèce préfère des cours d’eau froids et limpides, et l’on trouve des adultes dans des habitats constitués de fosses et de rapides, sur différents substrats, mais le plus fréquemment sur du gravier. Parmi les caractéristiques importantes de l’habitat figurent la végétation riveraine en surplomb (herbes, herbes non graminéennes et arbustes), des zones à méandres et des structures dans l’eau comme des blocs rocheux et des débris ligneux.
- Pour qu’on puisse atteindre une probabilité de persistance de 99 %, compte tenu d’une probabilité de déclin catastrophique de 15 % (réduction de 50 % de l’abondance) par génération, on a établi que la population minimale viable devait s’échelonner entre environ 18 000 et 75 000 adultes, selon la structure de la métapopulation et des critères de simulation de la population minimale viable. La superficie minimale requise pour soutenir une taille de population minimale viable (PMV) s’échelonnait entre environ 3,2 ha pour une population composée de quatre sous-populations touchées de façon indépendante par des catastrophes et environ 13 ha pour une population dont la totalité de l’effectif a subi de façon simultanée les répercussions de catastrophes.
- Les menaces les plus importantes qui pèsent sur la survie et sur la persistance du méné long au Canada sont le développement résidentiel et commercial, l’agriculture intensive, la pollution, des modifications des réseaux naturels et les espèces introduites (c.-à-d. truite brune [Salmo trutta] et truite arc-en-ciel [Oncorhynchus mykiss]). Parmi les menaces moins sévères qui pourraient avoir une incidence sur la survie de l’espèce figurent l’intrusion humaine et l’utilisation de ressources biologiques comme la récolte d’appâts.
- La dynamique des populations de ménés longs est particulièrement sensible aux perturbations qui ont une incidence sur la survie des individus immatures (de l’éclosion à l’âge 2) et sur la fécondité à l’échelle de la population. Il faut réduire le plus possible les dommages à ces stades du cycle biologique si l’on veut éviter de mettre en péril la survie et le rétablissement futur des populations canadiennes.
- Parmi les sources d’incertitude figurent les lacunes dans nos connaissances concernant la répartition, l’abondance, la biologie et les menaces qui pèsent sur l’espèce. D’autres recherches seront nécessaires si l’on veut traiter les principaux facteurs qui sont associés au développement urbain et agricole causant des déclins, aux impacts d’espèces introduites et aux effets du changement climatique.
Le présent avis scientifique découle de la réunion du 21 au 22 février 2018 sur l’Évaluation du potentiel de rétablissement du méné long (Clinostomus elongatus). Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
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