Avis scientifique 2019/027
Évaluation de la crevette nordique (Pandalus borealis) dans les zones de pêche à la crevette 4 à 6 et de la crevette ésope (Pandalus montagui) dans la zone de pêche la crevette 4 en 2018
Sommaire
- L'état des ressources de crevette nordique dans les ZPC 5 et 6 a été évalué à partir des données de relevés plurispécifiques au chalut de Pêches et Océans Canada (MPO) effectués pendant l'automne (1996-2018). L'état des ressources de crevette nordique et de crevette ésope dans la ZPC 4 a été évalué à partir des données de relevés au chalut effectués pendant l'été par la Northern Shrimp Research Foundation (NSRF) et le MPO (2005-2018).
- Les données des relevés au chalut des ZPC 4 à 6 ont fourni des renseignements sur la répartition des crevettes, les fréquences de longueur et la biomasse. Les tendances du rendement des pêches ont été déduites à partir des totaux autorisés des captures (TAC), du nombre de prises commerciales jusqu'à présent, des captures par unité d'effort (CPUE) et des habitudes de pêche.
- Les recherches sur la modélisation de la dispersion des larves dans les ZPC 4 à 6 indiquent qu'il y a une forte connectivité de l'habitat des larves en aval et que la plupart des recrues d'une ZPC particulière peuvent provenir d'une ZPC située plus au nord. Elles indiquent également une faible rétention larvaire des crevettes dans les ZPC 4 et 5, et une rétention larvaire plus élevée dans la ZPC 6.
Environnement
- La crevette, au début de son cycle biologique et au stade adulte, dépend indirectement du phytoplancton et directement du zooplancton pour son alimentation et sa nutrition. Les principaux facteurs physiques indiquent une réduction des apports primaires et secondaires de l'écosystème (p. ex. la biomasse) au cours des dernières années, ainsi que des changements dans la structure de la communauté de zooplancton qui peuvent influencer le transfert d'énergie vers des niveaux trophiques supérieurs dans les ZPC.
- Les conditions physiques océaniques présentaient généralement des anomalies froides près de la surface et des anomalies chaudes près du fond dans les ZPC 4 à 6. Par conséquent, la partie de l'habitat thermique de fond (2 à 4 °C) habituellement habitée par la crevette nordique était supérieure aux moyennes climatologiques.
Pandalus borealis dans la ZPC 6
- Le TAC a diminué de 63 % de 2016-2017 à 2017-2018 pour s'établir à 10 400 t, puis encore de 16 % en 2018-2019, pour s'établir à 8 730 t.
- Les CPUEont considérablement diminué au cours des dernières années, atteignant leur niveau le plus faible en vingt ans, et leur niveau est resté faible.
- De 1996 à 2018, l'indice moyen de la biomasse exploitable se situe à 393 000 t, et en 2018, il était 89 600 t, ce qui représente une augmentation de 3 % par rapport à 2017 et le situe à l'avant-dernier rang de la série chronologique.
- De 1996 à 2018, l'indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle a atteint 246 000 t en moyenne et, en 2018, il a atteint 66 800 t, ce qui représente une augmentation de 27 % par rapport à 2017, mais ce niveau reste parmi les plus bas de la série chronologique.
- L'indice du taux d'exploitation a varié de 5,5 % à 21,5 % de 1997 à 2018-2019, et se situe en moyenne à 15,7 % pour les cinq dernières années. Si le TAC est atteint au complet en 2018-2019, l'indice du taux d'exploitation sera de 10 %.
- L'indice de la BSR femelle se trouve actuellement dans la zone critique du cadre de l'approche de précaution enchâssé dans le Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP), et ce, avec plus de 99 % de probabilité.
- Le PGIP indique que le taux d'exploitation ne devrait pas dépasser 10 % lorsque l'indice de la BSR femelle se trouve dans la zone critique. Si le TAC de 2018-2019 de 8 730 t est maintenu et atteint en 2019-2020, l'indice du taux d'exploitation sera de 9,7 %.
Pandalus borealis dans la ZPC 5
- De 2016-2017 à 2017-2018, le TAC a baissé de 14 % pour atteindre 22 000 t, mais il a augmenté de 17 % en 2018-2019 pour atteindre 25 630 t.
- Les captures par unité d'effort (CPUE) normalisées pour les grands navires au cours des cinq dernières années ont fluctué à des niveaux relativement élevés, sans afficher de tendance.
- De 1996 à 2018, l'indice de la biomasse exploitable se situait à 133 000 t en moyenne et, en 2018, il a atteint 80 100 t, ce qui représente une diminution de 43 % par rapport à 2017 et l'avant-dernier rang de la série chronologique.
- De 1996 à 2018, l'indice de la BSR femelle a atteint 64 800 t en moyenne, contre 38 400 t en 2018, ce qui représente une baisse de 31 % par rapport à 2017 et le situe à l'avant-dernier rang de la série chronologique.
- De 1997 à 2018-2019, l'indice du taux d'exploitation a fluctué sans afficher de tendance, avec une valeur médiane de 15 %. Si le TAC est atteint au complet en 2018-2019, l'indice du taux d'exploitation sera de 18,2 %.
- L'indice de la BSR femelle se situe dans la zone de prudence du cadre de l'approche de précaution (AP) du Plan de gestion intégrée des pêches (PGIP) avec une probabilité de 51 %. Si le TAC de 25 630 t est maintenu et atteint en 2019-2020, l'indice du taux d'exploitation sera de 32 %.
Pandalus borealis dans la ZPC 4
- Les points de référence de l'approche de précaution ont été révisés par rapport aux évaluations précédentes en fonction de la réduction de la zone de relevé visant à exclure le refuge marin du bassin Hatton, qui n'est plus étudié. Le cadre de l'approche de précaution en soi n'a pas changé.
- De 2016-2017 à 2017-2018, le TAC a augmenté de 5 % pour atteindre 15 725 t, et il est demeuré identique en 2018-2019. Le TAC a été atteint au complet.
- Les CPUE normalisées des gros navires ont fluctué près de la moyenne à long terme sans afficher de tendance (1989 à 2017-2018).
- De 2005 à 2018, l'indice de la biomasse exploitable se situait à 103 000 t en moyenne et, en 2018, il a atteint 42 100 t, ce qui représente une diminution de 46 % par rapport à 2017 et le situe au dernier rang de la série chronologique.
- De 2005 à 2018, l'indice de la biomasse du stock reproducteur (BSR) femelle se situait à 63 700 t en moyenne, et il a atteint 32 200 t en 2018, ce qui représente une baisse de 39 % par rapport à 2017 et le dernier rang de la série chronologique.
- L'indice du taux d'exploitation moyen était de 17,4 % pour 2014-2017 et de 35,7 % en 2018-2019.
- En 2018, l'indice de la BSR femelle se trouvait dans la zone de prudence du cadre de l'approche de précaution du PGIP, avec une probabilité de 7 % de s'être trouvé dans la zone critique.
Pandalus montagui dans la ZPC 4
- La limite de prises accessoires de Pandalus montagui, fixée à 4 033 t, n'a pas été atteinte au cours des six dernières années.
- De 2005 à 2018, l'indice de la biomasse exploitable se situait à 27 800 t en moyenne et, en 2018, il a atteint 54 400 t, ce qui représente une augmentation de 23 % par rapport à 2017 et le situe au premier rang de la série chronologique.
- De 2005 à 2018, l'indice de la biomasse du stock femelle se situait à 21 600 t en moyenne et, en 2018, il a atteint 46 500 t, ce qui représente une augmentation de 33 % par rapport à 2017 et le situe au premier rang de la série chronologique.
- Si la limite des prises accessoires avait été atteinte, le taux d'exploitation aurait été de 7,4 % en 2018-2019.
- Il n'existe pas de cadre de l'approche de précaution du PGIP pour cette ressource.
Le présent avis scientifique découle de la réunion des 12 et 13 février 2019 portant sur l'évaluation de la crevette nordique et de la crevette ésope. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu'elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada (MPO).
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