Avis scientifique 2019/040
Réévaluation de la zone de la baie Placentia et des Grands Bancs pour désigner les zones d’importance écologique et biologique
Sommaire
- Quatorze ZIEB ont été désignées, délimitées et décrites dans la zone d’étude de la baie Placentia et des Grands Bancs. Elles représentent environ 35 % de la superficie totale examinée.
- Sept d’entre elles se trouvent dans des régions côtières (baie de Bonavista, détroit de Smith, île Baccalieu, est de la presqu’île Avalon, baie St. Mary’s, baie Placentia et côte Sud) et sept dans des zones extracôtières (talus nord-est, rochers Vierges, éponges du chenal de l’Églefin, canyon Lilly-canyon Carson, Le Platier, talus sud-ouest et chenal Laurentien).
- La plupart des ZIEB sont associées à des zones de relief, à la bordure du plateau et de talus, et plusieurs sont adjacentes les unes des autres en bordure du talus (p. ex., Le Platier, chenal Laurentien). Chaque ZIEB a été désignée en fonction des caractéristiques importantes pour cette zone et, parfois, les limites sont définies à l’aide de la bathymétrie ou d’autres caractéristiques physiques.
- Un certain nombre de sources d’information, y compris les données de relevés de recherche, les études publiées et non publiées, les connaissances écologiques locales et traditionnelles (CEL/CET) et les connaissances des experts, ont été prises en compte pour désigner les ZIEB dans la zone d’étude. Toutefois, il est reconnu que de l’information supplémentaire peut exister, ou devenir disponible, qui pourrait permettre de déterminer des secteurs importants plus précis dans chacune des ZIEB, de préciser les limites des ZIEB ou d’en désigner d’autres.
- Les ZIEB de 2007 n’ont pas été prises en considération pour désigner ou délimiter ces nouvelles ZIEB. Ce processus a recommencé à zéro et a nécessité beaucoup de données. Des comparaisons ont été établies avec des ZIEB antérieures après coup.
- Le traitement de l’information et des données provenant de sources multiples et de diverses méthodes de collecte présente un défi lorsqu’il s’agit de combiner le matériel disponible en paramètres qui peuvent ensuite être comparés. Pour régler ce problème, les composantes côtières et extracôtières de la zone d’étude ont été évaluées séparément.
- En tout, 272 couches de données biologiques et géomorphologiques ont été examinées pour effectuer les analyses nécessaires pour la désignation des ZIEB dans la zone d’étude. 123 couches biologiques en mer ont été rééchantillonnées à l’aide d’un quadrillage de 20 km x 20 km et 113 couches côtières ont été examinées à l’échelle à laquelle les données étaient disponibles. De ce nombre, 77 couches côtières étaient basées sur les données de l’Inventaire des ressources côtières axé sur les communautés.
- La plupart des ZIEB ont été désignées à partir du regroupement de plusieurs taxons dans une zone parce que peu d’ensembles de données disponibles permettaient d’évaluer les événements du cycle biologique d’une espèce dans une zone donnée. La littérature publiée a souvent été utilisée pour déterminer les zones de conséquences sur le succès reproducteur, en particulier pour les espèces de poissons. Toutes les ZIEB désignées présentaient au moins une caractéristique unique, à l’exception de celle de l’île Baccalieu.
- L’approche pour les ZIEB côtières devrait être considérée comme une approche de précaution, car bon nombre des données n’étaient pas disponibles à l’échelle appropriée pour déterminer efficacement les limites. En l’absence de données sur les poissons, on a utilisé les oiseaux de mer comme espèces indicatrices et parfois les aires d’alimentation pour définir les limites vers le large.
- Bon nombre des caractéristiques de l’habitat qui sous-tendent des processus écologiques et biologiques importants dans la zone côtière ont été mal résolues pour ce processus. Elles comprennent notamment des zones de productivité primaire élevée comme les forêts de varech et des sites de remontée d’eau.
- La majorité des données sur le poisson étaient fondées sur celles des relevés des navires de recherche (NR) du MPO, qui sont des relevés saisonniers – printemps et automne. Ces données comportaient des limites, par exemple, l’information sur le recrutement n’a pas été intégrée et les substrats n’ont pas été échantillonnés.
- Les eaux profondes, c’est-à-dire les eaux situées au large du plateau continental et du talus, sont des parties de la zone d’étude qui demeurent relativement peu étudiées et donc non définies. Par conséquent, la répartition et la diversité des habitats en eau profonde et du biote qu’ils soutiennent ont été mal décrites dans cette étude. Certaines caractéristiques importantes des écosystèmes n’ont pas été incluses (p. ex., phyto- et zooplancton, types d’habitats du fond marin).
- Étant donné les limites de certaines des données disponibles dans la zone d’étude, ainsi que les changements dans la structure environnementale et communautaire observés récemment dans l’écosystème, il est important de revoir périodiquement les délimitations des ZIEB (5 à 10 ans) à mesure que la recherche scientifique, la surveillance et les CEL/CET fournissent davantage de renseignements.
- Les ZIEB ont été désignées selon des échelles pertinentes pour les processus écologiques, ce qui fait que les extensions de certaines zones ont été dessinées au-delà des limites de la zone économique exclusive (ZEE).
- Il est recommandé de réaliser une analyse complète de la biorégion pour réévaluer les futures ZIEB (puisque certaines limites des ZIEB sont probablement des artefacts des zones d’étude qui ont été prises en compte). Au moment de déterminer les mesures de gestion, il faut examiner attentivement la justification fournie pour chaque ZIEB. Les propriétés écologiques sous-jacentes de chaque ZIEB doivent être clairement définies en ce qui concerne l’étendue temporelle et spatiale des couches, ainsi que les incertitudes associées à chacune.
- En général, cette version des ZIEB dans la zone d’étude de la BPGB était semblable à l’ensemble de ZIEB déterminé auparavant, même si les deux ensembles sont issus d’approches différentes. Les ZIEB décrites dans le présent document doivent être considérées comme l’ensemble à jour pour la zone d’étude de la BPGB puisque ce processus utilise les données disponibles les plus récentes.
- Les critères secondaires de naturalité et de résilience des ZIEB n’ont pas été utilisés pour désigner les ZIEB. Ces facteurs pourraient être évalués afin d’établir l’ordre de priorité des sites à protéger.
- Plus de 80 % des couches de données extracôtières étaient fondées sur les données de relevés des NR du MPO. Bien qu’il s’agisse d’un relevé multispécifique, certains groupes et tailles d’espèces sont sous-échantillonnés (ichtyoplancton, juvéniles, groupes taxonomiques de petite taille, poissons pélagiques, endofaune benthique et certaines espèces de coraux et d’éponges).
- Les voies de migration de la plupart des espèces n’ont pas été déterminées en raison du caractère saisonnier des données disponibles. Dans certains cas, il a été possible d’inférer les voies migratoires, mais ce n’était généralement pas un facteur déterminant pour la plupart des ZIEB.
- La résolution des données utilisées pour désigner les ZIEB, en particulier celles des zones extracôtières, a eu un certain effet sur la taille et la forme des zones qui ont été décrites. La question de savoir s’il vaut mieux avoir beaucoup de petites zones ou quelques grandes zones a été étudiée et dans l’ensemble, il est admis que notre compréhension de l’écosystème se situe à des échelles grossières et qu’il est difficile de désigner et de décrire des ZIEB relativement petites.
Le présent avis scientifique découle de la réunion de 17 et 18 janvier 2017 sur la Réévaluation de la zone étendue de gestion des océans de la baie de Plaisance et des Grands bancs visant à identifier les zones d’importance écologique ou biologique. Toute autre publication découlant de cette réunion sera publiée, lorsqu’elle sera disponible, sur le calendrier des avis scientifiques de Pêches et Océans Canada.
Avis d’accessibilité
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